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Terrorisme : pourquoi faut-il mettre fin à l’opération Sentinelle ?

Publié le 11 août 2017 par Ralph
Terrorisme : pourquoi faut-il mettre fin à l’opération Sentinelle ?

Des soldats de la 8ème compagnie de réserve du 2ème régiment étranger d’infanterie patrouille dans le cadre de l’opération Sentinelle, dans le 12ème arrondissement de Paris. le 27 octobre 2016. Crédits photos: Ladli/Newest/Ministère de la défense

NICE, par Ralph Bechani

Emmanuel Macron a adressé sur Twitter ses « félicitations aux forces de l’ordre qui ont appréhendé l’auteur de l’attaque » perpétrée mercredi matin vers 8h contre des militaires de l’opération Sentinelle, à Levallois-Perret.

Un suspect a été arrêté sur l’autoroute A16, dans le Pas-de-Calais. Il a été blessé par balles par les policiers de la BRI. Il s’agirait d’un Algérien, en situation régulière. Âgé de 36 ans, il serait connu des services de police pour des petits délits, mais pas fiché S. Il a été pris en charge au CHU de Lille.

L’enquête a été confiée au parquet anti-terroriste alors qu’il n’y a plus d’inquiétude s’agissant de l’état de santé des six militaires blessés lors de l’attaque.

Selon le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, c’est la sixième fois que des soldats français sont pris pour cible depuis le début de ce déploiement début 2015, dans la foulée des attentats de Charlie Hebdo et du 13 novembre.

Nice, l’aéroport d’Orly, le carrousel du Louvre, la Tour Eiffel… en considérant l’ensemble des incidents, il y aurait eu une quinzaine d’agressions, d’insultes ou de délits. Au total, il faut savoir que 10 000 hommes sont mobilisés, partout en France, dont 7 000 de manière permanente.

A priori, ces militaires, engagés ou réservistes, exercent leur métier dans le but de se voir déployer sur des zones de conflits, au proche et moyen orient ou en Afrique, pour l’essentiel. Mais les événements de ces deux dernières années ont changé la donne.

Le ministère de la défense, en relation avec le ministère de l’intérieur et l’ex président François Hollande, notamment, ont fait le choix d’un déploiement intérieur. Pourtant, ces soldats n’ont aucune formation s’agissant d’intervenir là dans ce contexte, ni même dans les faits comme le 13 novembre 2015.

Ce soir là, durant l’attaque du Bataclan, les patrouilles de l’opération Sentinelle n’ont pas reçu l’ordre d’engager le feu alors que des dizaines de personnes étaient en train d’être pris pour cible par plusieurs assaillants, lourdement armés.

Nombre de sources, non vérifiées, parlent d’un « ordre formel » émanant de la préfecture de Paris. Finalement, ce sont des policiers de la BAC, puis les brigades d’interventions spécialisées comme la BRI et le Raid qui ont mis fin à la tuerie, bilan: 130 morts et 413 blessés.

Vers une fin inéluctable

Aujourd’hui, de nombreux parlementaires, des membres de l’opposition de droite, du centre et de gauche, demandent soit la suppression pure et simple de l’opération Sentinelle ou un aménagement, notamment s’agissant du nombre de soldats déployés.

Dans un premier temps, les militaires avaient pour mission de protéger les lieux de cultes, les sièges des médias, de la presse, les points sensibles, plus largement, comme les bâtiments publics par exemple, des patrouilles dites « statiques » en l’occurrence. Mais très vite, le gouvernement français a décidé de passer à des patrouilles « mobiles ».

Signe que des décisions ont été prises mais sans conviction aucune.

Concrètement, l’opération Sentinelle devrait subir un changement plus ou moins radical avant la fin de l’année, nul doute que le gouvernement et les parlementaires vont étouffer dans l’œuf la polémique, en réduisant, étape par étape, le nombre de soldats mobilisés tout en révisant le champ d’action des patrouilles.

Selon toute vraisemblance, dès 2018, les Français verront de moins en moins de militaires armés dans leurs rues. Et ce, malgré le manque de moyens au sein de la police, doublé par un travail à flux tendu, exténuant, et l’ambiguïté permanente autour du statut de la police municipale selon les mairies.

Pour conclure, et pour répondre à notre question, disons sans hésitation que des soldats n’ont rien à faire là, dans l’espace public, et qu’il ne tient qu’aux responsables politiques et à l’administration française de s’adapter aux menaces quelles qu’elles soient, d’où qu’elles viennent.


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