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Chanel – « flying cloud » nouvelle collection de haute joaillerie

Publié le 12 août 2017 par Pascal Iakovou @luxsure

Flying Cloud : léger souffle, nuage fugitif dont l'ombre glisse à la surface de l'eau...

Quelle plus belle image de la farouche quête de liberté qui anima Gabrielle Chanel tout au long de sa vie ? Délivrer le corps de toute entrave, le désir des faux semblants, les relations sociales du carcan des conventions, la vie de ce qu'elle peut avoir d'ordinaire, en restant ainsi comme en suspens, à la limite de l'air et de l'eau, entre ciel et mer...

Gabrielle Chanel fut un être de contrastes : à la rigueur granitique des paysages de son enfance, à l'épure sévère de l'abbaye d'Aubazine, à la rudesse des landes écossaises, s'opposent ces lieux que l'on nomme si paresseusement " de villégiature ". Lieux limites, marches entre terres et eaux, dont chacun semble lié à une rencontre, une figure singulière : Deauville et la Côte Basque à Boy Capel, Venise à Diaghilev et aux Sert, la Riviera au duc de Westminster, à Cocteau et Picasso... Chacun donnant une couleur, une tonalité particulière aux différents moments, aux temps successifs de son existence. Comme s'il lui fallait passer d'un élément, dans sa forme la plus pure, à son contraire : de l'extrême dureté d'un paysage minéral à la souplesse, à la douceur enveloppante et fluide d'une eau traversée par le soleil.
Flying Cloud : c'est aussi, bien sûr, le nom du yacht de " Bendor ", Hugh Grosvenor, second duc de Westminster, l'un des hommes qui compta sans doute le plus dans la vie de la créatrice...

Flying Cloud : un quatre-mâts à la coque noire et au pont de bois blanc qui ne fut pas seulement lieu de vacances, et d'amours, parfois orageuses, mais aussi et surtout l'emblème d'un mode de vie où le luxe le plus inouï - il ne fallait pas moins d'une quarantaine d'hommes d'équipage pour mener le bateau - n'était que la condition de la simplicité la plus extrême, de déjeuners de soleil, de charades et de conversations entre amis. " Le luxe, disait Gabrielle Chanel, est une nécessité qui commence où s'arrête la nécessité ".

Rien qui ne réponde mieux à son esthétique que ce cadre de vie où tout se réduit à l'essentiel, où la perfection de chaque forme sort d'une fonction éprouvée : la rotondité parfaite d'une bouée, la découpe aigüe d'une voile très blanche, la subtile intrication des nœuds de cordage dont le dessin, à la fois souple et fort, retrouve celui de l'arabesque et de l'entrelacs. Rien qui ne s'adapte mieux à sa vision de la mode que ces marinières de jersey rayé, ces pantalons larges et souples, ces cravates noires et un peu lâches, ces bérets emblématiques et jusqu'aux bracelets de montres blancs règlementaires des marins anglais, qu'exaltent les peaux cuivrées. Ils offraient comme un contrepoint masculin à l'éclat des perles dont elle fit l'un de ses fétiches, et dont elle aimait, l'été, le contraste avec la peau brunie par le soleil - ce soleil auquel elle avait été parmi les premières à s'exposer, dès les années vingt. " Une boucle d'oreille très blanche sur le lobe d'une oreille très hâlée m'enchante " disait-elle à Paul Morand.

Il n'est pas jusqu'au registre de couleurs propres à la vie en mer qui ne lui semble pour ainsi dire prédestiné : gamme restreinte, contenue, à la fois sévère et sensuelle où le noir, le bleu et le blanc maritime, l'éclat sourd et chaleureux des cuivres polis s'enlèvent sur le lit sombre et frais de la mer.


Dans cette partie de la côte méditerranéenne qui va des roches rouges de l'Estérel aux restanques de citronniers de Menton, où la mer baigne le pied des montagnes, l'air ne cesse de circuler, pris dans le mouvement perpétuel de flux et de reflux, qui lave le ciel de toute impureté et se traduit par " cette magnifique plénitude de lumière " dont parlait Nietzsche, cette " sécheresse atmosphérique " dans laquelle il voyait un " remède à tous les mots de l'âme ". De l'âme, c'est à dire d'abord du corps. Un corps vif, sec, nerveux, af né par son exposition aux éléments, par l'air salin, par la brunissure du soleil, les caresses de l'écume, ce corps léger que rêva et cultiva Gabrielle Chanel.

En hommage à ces moments solaires de la vie de Mademoiselle, et au rythme de la vie en croisière, CHANEL Joaillerie présente la collection de Haute Joaillerie Flying Cloud qui offre 2 chapitres.

Le premier joue, en les sublimant, avec les éléments les plus simples, les plus nécessaires de la vie à bord : de bouées en or blanc, lapis-lazuli et perles de culture de la ligne Precious Float ; cordages d'or et diamants pour Sparkling Lines ; ancres d'amarrage en or blanc, perles et saphirs de Yachting Day ; voilures, boussoles et tatouages, en or blanc ou jaune, saphirs et diamants pour Sailor Tatoo... Sans oublier les nuances infinies des grandes étendues marines, de la transparence des eaux claires de Turquoise Waters en or blanc, saphirs et diamants, ou au bleu sombre et profond de la haute mer de la parure Deep Blue en saphirs, or blanc et diamants.

Le second chapitre présente, quant à lui, une série de variations sur le vestiaire d'été, la liberté du mouvement, et celle du vêtement flottant autour du corps : bandes alternées de saphirs au bleu intense, or blanc, perles de culture ou diamants jaunes et blancs de la ligne Summer Cruise ; galons des uniformes marins pour Golden Braid. Comme sur les vareuses de marins, de gros boutons d'or jaune ou blanc ornent la parure Sailor Suit, auxquels s'ajoutent un bracelet et une bague en forme de cordages noués d'or et de diamants pour Sunny Rope ainsi que les sautoirs, les plastrons et les bracelets aériens d'or blanc, de saphirs et de diamants de la série Sapphire Stripes.
Points d'orgue de cette collection dédiée à la lumière dorée du soleil et à la fraîcheur de la brise méditerranéenne, deux pièces uniques, au travail d'orfèvrerie virtuose : un collier plastron, tressage d'or blanc, de saphirs et de perles de culture dans la ligne Azurean Braid, et un cordage souple d'or blanc et de diamants dans la ligne Endless Knot.
...Hommage aux nuances in nies des grandes étendues marines, à la transparence des eaux claires...

LA PAUSA Roquebrune - cap martin
Construite en 1929 sur les hauteurs de Roquebrune-Cap-Martin, La Pausa est la seule maison intégralement imaginée et décorée par Gabrielle Chanel. C'est un lieu qu'elle a conçu à son image, pour y passer de longs moments en compagnie de ses amis. À ce titre, c'est un témoin essentiel de son histoire, de son goût, et de son art de vivre, qui a rejoint le Patrimoine de CHANEL en septembre 2015.

CHANEL – « FLYING CLOUD » NOUVELLE COLLECTION DE HAUTE JOAILLERIE

CHANEL – « FLYING CLOUD » NOUVELLE COLLECTION DE HAUTE JOAILLERIE

UN REFUGE DISCRET
Dans les années 1920, Chanel se rend fréquemment sur la côte d'Azur, devenu lieu de villégiature à la mode pour une élite parisienne et britannique qui découvre les bienfaits de la mer et du soleil. Après avoir parcouru la côte lors de nombreuses croisières sur les yachts du duc de Westminster, en particulier le Flying Cloud, elle éprouve le désir de s'installer sur la terre ferme et d'y construire une maison. Elle trouve le terrain propice sur les hauteurs de Roquebrune-Cap-Martin, à mi-chemin de Monte-Carlo et de Menton, tout près de l'Italie. Elle achète le terrain de La Pausa le 30 septembre 1928. De quatre hectares, il offre un site discret avec une vue splendide sur la mer et les villages environnants.
UNE ARCHITECTURE PERSONNELLE
Chanel con e la construction à un jeune architecte belge installé dans la région, Robert Streitz, à qui elle demande de mettre en œuvre ses idées. Pour cela, elle l'envoie découvrir l'abbaye d'Aubazine, où elle a passé une partie de son enfance et dont l'empreinte sur La Pausa est profonde : entrée en narthex, voûtée en arête, grand hall basilical, rampe d'escalier qui reprend en l'inversant le pro l très particulier de celle qui mène, à Aubazine, de la collégiale au bâtiment des orphelines, patio en forme de cloître à trois côtés, voûté lui aussi en arêtes, grille sur le jardin qui évoque une grille de clôture monacale. A cela, Chanel ajoute quelques références à son univers symbolique personnel, à commencer par les cinq fenêtres qui illuminent le grand hall et inscrivent à même la façade son chiffre fétiche.
UN DÉCOR SIMPLE
L'architecture tend à la simplicité, sinon à la rusticité, à l'austérité de certaines demeures provençales. Le corps de logis, les dépendances, composées d'une maison de gardien, d'un garage avec des chambres de domestiques et d'une petite maison d'amis, ainsi que le jardin, sont réalisés en une seule année. L'intérieur suit les règles d'une même simplicité monacale, qui correspond à la fois à un aspect essentiel du goût de Chanel et au sens du dépouillement propre à une esthétique moderniste. Les murs sont blancs, le sol est en grosses dalles irrégulières, les meubles sont d'inspiration médiévale.
OLIVIERS ET LAVANDES
Elle fait surgir un jardin libre, composé par larges masses ; elle plante à grands frais des dizaines d'oliviers centenaires, et les assortit des plantes et végétaux si délicatement parfumés de la région : massifs d'orangers et restanques de lavande qui cernent et embaument la demeure.
UN LIEU D'AMITIÉS
La Pausa n'est pas conçue pour des retraites solitaires : avec ses sept chambres, ses larges espaces de réception, son piano, son terrain de tennis, elle est faite pour accueillir non pas ce que l'on peut considérer comme le " beau monde ", mais un véritable cercle d'amis, dans la liberté et la décontraction les plus totales. Séjournent ainsi à La Pausa Jean Cocteau, Pierre Reverdy, Misia Sert, Paul Morand, Serge Lifar, Etienne de Beaumont, Valentine et François Hugo... Salvador Dalì reste même pour travailler de longs moments, et il y peindra plusieurs toiles importantes en 1938.
LA PAUSA APRÈS MADEMOISELLE CHANEL
Au début des années 50, Gabrielle Chanel délaisse La Pausa. Le monde a changé, l'époque n'est plus à l'insouciance qui a marqué le lieu. Elle se décide à vendre La Pausa à Emery Reves, un homme d'affaires et intellectuel d'origine hongroise, éditeur et ami de Winston Churchill, alors même qu'elle revient sur la scène de la mode, en 1953. Les Reves restaurent la villa en conservant son esprit. Ils accueillent de grands noms de l'époque : outre Churchill, qui vient y peindre assidûment tous les étés, Aristote Onassis, Maria Callas ou Greta Garbo continueront à entretenir la légende d'un lieu magique, au raf nement lumineux et discret, qu'il est temps de réveiller de son long sommeil.


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