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Persépohone de Loïc Locatelli-Kournwsky, la chronique déméterienne !

Publié le 15 août 2017 par 7bd @7BD
Couverture de Perséphone de Loïc Locatelli-Kournwsky chez Delcourt Titre: Persépohone Auteurs : Loïc Locatelli-Kournwsky (scénario et dessin) Editeur : Delcourt Année : 2017 Pages : 144 Résumé : Deux mondes que tout semble opposer. Le monde d'Eleusis, en surface, composé de quatre grands royaumes qui ont monté des relations commerciales et diplomatiques entre eux et aussi avec l'autre monde, celui situé en-dessous, le monde des Enfers. Autant la végétation est luxuriante en surface, autant les enfers sont rocailleux, dépourvus de plantes à part un étrange fruit sombrement nommé le fruit des damnés. Les deux pays, d'abord alliés, entrent finalement en guerre l'un contre l'autre. Eleusis remporte la victoire et ferme à jamais la porte des Enfers, séparant les deux mondes. Autre point qui oppose ces deux ennemis, Eleusis compte des mages dans sa population, alors qu'on n'en trouve aucun dans les Enfers. Et C'est treize ans après ces événements tragiques que commence l'histoire... Mon avis : Avec un titre pareil et un monde de cette envergure, j'ai pressenti l'adaptation mythologique. Autant vous prévenir tout de suite, l'auteur a décidé de prendre quelques libertés avec la mythologie grecque, et si Hadès règne toujours en enfer et que Déméter vient de notre monde, Perséphone n'est plus l'épouse d'Hadès. Ne lisez donc pas cette BD avec l'envie d'y retrouver le sens caché du mythe. Au contraire, Loïc Locatelli-Kournwsky revisite ce mythe et l'intègre en le déformant à son propre univers. Perséphone est le personnage central, jeune fille de magicienne, qui n'a pas hérité des pouvoirs magiques de sa mère, Déméter. En effet, dans Eleusis, seuls les enfants de magiciens développent des capacités magiques. Mais Perséphone a acquis d'autre talents, dont une certaine maitrise de la botanique. Ce récit nous présente une adolescente en train de se construire. Et comme nombre de jeunes, elle se définit surtout à l'inverse de l'image de ses parents. Hors, comme parents, elle n'a qu'un mère, puissante magicienne, vendeuse de potions et héroïne du monde d'Eleusis ayant survécu à la dernière guerre contre Hadès ! Dur de trouver son propre chemin avec un tel héritage.
La vie de Perséphone bascule quand de mystérieuses créatures infernales semblent tourner autour d'elle. Mais qui a donc bien pu franchir la porte des Enfers ? La jeune fille va se retrouver impliquée dans un vaste complot dont elle n'est qu'un pion, et va devoir prendre des décisions dangereuses, révélant ainsi sa personnalité en devenir. Entourée de personnes sympathiques, comme son amie Cyané, l'étrange Azrael ou encore le prince Rhadamante, Perséphone va tenter de réaliser l'impossible. On s'attache rapidement à ce petit monde, même si leur statut mythologique leur donne un côté un peu figé, on pressent la psychologie, les motivations qui les mettent en mouvement. Par contre, la révélation finale n'est pas vraiment étonnante. Tout lecteur averti aura tôt fait de remuer ses méninges un peu plus vite qu'Azrael, qui lui-même semble avoir un train d'avance sur tout le monde mais ne semble pas pressé de communiquer clairement ses déductions. Page de Perséphone de Loïc Locatelli-Kournwsky chez Delcourt Un petit topo d'histoire avant de commencer !
Le dessin léger et stylisé de Loïc Locatelli-Kournwsky donne à cet histoire un aspect éthéré qui l'ancre très bien dans ce monde de magie. Jouant sur les hachures et les traits, les ombrages, l'auteur garde néanmoins des expressions variées à ses personnages qui partagent avec nous leurs joies, leurs peines, leurs peurs. Les décors sont allégés, même si la cité du centre nous offre un espace urbain dense graphiquement, ce sont les traits les pus importants que pose l'auteur, créant une ville située hors du temps. Les décors savent s'estomper pour mettre en avant les personnages. Les couleurs claires, pâles, couvrent une large palette et les Enfers se différencient d'Eleusis non pas par la force des couleurs mais par l'obscurité. Les Enfers sont un monde sombre, souterrain. Ainsi, la palette de couleurs utilisée est plus réduite dans le monde inférieur. La composition repose principalement sur des pages de une à quatre bandes scindées en une à cinq cases. Le découpage permet de resserrer sur les personnages autant que d'élargir sur l'espace mystérieux que Perséphone va être amenée à découvrir. Perséphone nous propose un univers intéressant. Si j'ai trouvé que l'intrigue manquait un peu de surprises, je me suis quand même laissé emporter dans ce voyage entre deux mondes et cet univers original qui sait habilement jongler avec les références mythologiques, en n'hésitant pas à s'en éloigner. Zéda croise Démeter ! Persépohone de Loïc Locatelli-Kournwsky, la chronique déméterienne ! David
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