Il y a quelques d'années, je travaillais pour un groupe associé à un fameux promoteur immobilier qui professait toujours que les grandes maisons dans les stations de ski se vendraient toujours facilement aux familles affluentes qui verraient en elles un lieu de regroupement familial où les multiples générations d'une même famille se rassembleraient et participeraient à notre vie montagnarde pour les siècles des siècles.
Sur le papier, le conte a bien fonctionné, les maisons se sont toutes vendues, mais sans trop tenir trop compte du bon sens et de la réalité pratique.
La première conséquence est que toute grande maison apporte des soucis proportionnes à son énorme taille, car celle-ci nécessite toujours beaucoup d'entretien et est truffées de problèmes coûteux, en particulier en raison du climat extrême où elles se trouvent et de leur utilisation limitée (la plupart des résidences secondaires sont occupées au maximum 20 à 30 jours par an).
Le deuxième écueil de cette légende mensongère est que, même si les parents adorent la montagne, ce même amour n'est pas forcément partagé par leurs enfants et encore moins par les conjoints de ceux-ci, sans même parler des petits-enfants et leurs propre progéniture.
Le résultat est qu'aujourd'hui, Park City fait face à un surplus de maisons à vendre et les plus chères d'entre elles ne se vendent pas bien du tout. Nous ne parlons pas d'appartement en copropriété qui sont également en vente en grand nombre ; juste de maison individuelles.
Quelques chiffres:
Notre marché immobilier sur Park City, recense aujourd'hui 75 maisons listées à plus de 5 millions de dollars, 23 maisons de 4 à 5 millions de dollars, 46 de 3 à 4 millions de dollars et 71 de 2 à 3 millions de dollars pour un total de 212 maisons individuelles au dessus de 2 millions dans notre station de montagne.
Je crains que ces grandes maisons (plus de 500 mètres carrés sans compter les garages) sont désormais perçues comme des objets ringards, car elles utilisent bien trop de ressources naturelles et sont considérés embarrassantes d'un point de vue écologique.
L'avenir de ces maisons et leur capacité de revente posent désormais un immense point d'interrogation, un sujet à propos duquel je ne suis pas trop optimiste ...