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Atypical (Saison 1, 8 épisodes) : l’autisme c’est sexy

Publié le 19 août 2017 par Delromainzika @cabreakingnews


Je pense que Netflix est en quête de tout un tas de choses et tente aussi de raconter des histoires qui sortent de l’ordinaire. Après tout, ce n’est pas souvent que l’on parle d’autisme dans les séries. Parenthood l’avait fait avec brio durant toutes ses années d’existence, mais Atypical est une série atypique dans le sens où elle ne cerne pas toujours le problème dans le sens que j’aurais apprécié. Ce n’est donc pas vraiment l’autisme le plus intéressant dans Atypical, mais bien l’enrobage qui fait que cette série se laisse suivre sans aucun déplaisir mais sans nécessaire l’envie pressante de retrouver tout ce beau monde rapidement. Créée par Robia Rashid (How I Met Your Mother, The Goldbergs), la série tente donc de nous plonger dans la vie de son héros, Sam, un jeune garçon de 18 ans atteint d’autisme. On suit ses aventures au travers de sa volonté de passer à l’âge adulte et donc de trouver la jeune femme qui fera battre son coeur. C’est une quête de l’amour quand la vie ne nous a pas fait de cadeaux. C’est Keir Gilchrist (United States of Tara) qui se retrouve alors à la tête de cette comédie dramatique mais ce n’est pas forcément le héros le personnage le plus intéressant. Je me suis beaucoup plus attaché aux personnages d’Elsa (sa mère) incarnée par Jennifer Jason Leigh, qui apporte une vraie légèreté et une vraie candeur dans cette série.

En quête d'amour et d'indépendance, Sam, un jeune autiste de 18 ans découvre les aléas du passage à l'âge adulte. À la fois drôle et douloureux, ce cheminement à la découverte de lui-même bouleverse toute sa famille dont les membres, confrontés aux changements qui affectent leur propre existence, se posent cette question fondamentale : que signifie être normal ?

Ou encore à Casey (sa soeur) incarnée par Brigitte Lundy-Paine (Margot vs. Lily) qui est une petite révélation dans cette série qui ne sort pas toujours autant du lot que l’on pourrait le souhaiter. Disons que structurellement et narrativement parlant, Atypical reprend pas mal de turcs que l’on a déjà vu dans Faking It ou encore Awkward sur MTV. Et ce sont plus ou moins les mêmes problèmes transposés dans une histoire différente. Cela fait cependant plaisir de voir Michael Rapaport dans un rôle où il n’est pas insupportable et cela fait plaisir de voir Netflix tenter un truc différent des comédies parfois un peu ratées qu’elle a tenté de proposer ces derniers temps. Si l’autisme est un sujet complexe, Atypical ne tente pas forcément d’en faire le visage même de la série. Disons que c’est vraiment l’amour et le problème que chacun rencontre avec l’amour : l’amour d’une mère pour Casey, l’amour que l’on cherche quand l’on a l’impression d’être abandonnée pour Elsa, l’amour que l’on voudrait créer pour Sam, etc. Et c’est tout un tas de choses de ce genre là qui font que Atypical est une belle série avec un joli message. Mais il ne faut pas se leurrer, le message n’est pas toujours bien passé. Certains épisodes sont plus banals que d’autres et certains plus drôles (la séance shopping, le dîner de famille qui tourne au pugilat).

Et puis il y a des épisodes qui tentent d’émotion, notamment dans la relation entre Elsa et son barman même si certaines intrigues (notamment la veillée de Meatball) sont un peu bancales et n’atteignent pas autant le téléspectateur que l’on ne pourrait le souhaiter dans ce genre de situations. Ce qu’il faut retenir de Atypical c’est surtout que les parents de Sam et Casey ne sont pas des exemples à suivre. Entre Elsa qui s’est occupée pendant longtemps de son fils et qui cherche un moyen de vivre une vie qu’elle a l’impression d’avoir perdu ou encore Doug qui est un peu paumé et tente de renouer avec un fils qu’il a un temps renié. Il y a pas mal de choses à redire sur les parents ici. Mais je crois que le message reste clair, ce n’est pas forcément une série sur l’autisme mais plus sur les conséquences que l’autisme a sur le fonctionne d’une famille. Car la dernière image de cette saison n’est pas Sam, mais Casey et le poids qu’elle a dans sa propre vie entre son frère, ses études, son petit ami et la composition qu’elle doit avoir entre toutes ces histoires. Et puis Sam qui n’est pas forcément celui que l’on a envie d’aimer dans le sens où il reste un connard dans un sens, même si ce n’est pas toujours voulu. En effet, il est capable de briser le coeur de quelqu’un car il rapporte la relation amoureuse à quelque chose de scientifique.

Mais je crois que The Big Bang Theory s’en sort bien mieux sur ce point là avec Sheldon qui au fond a le même problème que Sam, mais dont le traitement amoureux est un peu plus fun et intéressant qu’ici. Car Sheldon ne passe pas pour un connard, juste pour quelqu’un qui n’a pas la capacité de comprendre l’amour avant de comprendre ces dernières années ce que c’est réellement avec Amy. Finalement, Atypical aurait peut-être pu être plus atypique mais elle ne l’est pas toujours et je trouve ça dommage car je suis sûr et certain que cela aurait pu être la petite révélation de l’été. J’ai suivi les huit épisodes sans déplaisir pour autant. J’ai même trouvé le courage de tout enchaîner d’une traite, sans jamais m’endormir devant, ou me tirer les cheveux, ou je ne sais quoi mais je m’attendais peut-être à un truc un peu différent. Comme United States of Tara dans laquelle a joué l’acteur principal d’Atypical. Car United States of Tara était pour le coup une brillante comédie dramatique sur les conséquences d’un handicap (ou d’une maladie psychologique dans la série de Showtime) sur une famille et les relations que chacun pouvaient entretenir.

Note : 6/10. En bref, un essai intéressant mais qui aurait mérité de creuser un peu plus le fond.


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