
L'expérience, qui a porté sur 133 sans-abri dans trois hôpitaux, était la suivante : des volontaires spécialement formés ont accueilli certains d'entre eux, leur offrant sandwich ou jus de fruit, discutant avec eux de leur situation ; les autres n'avaient droit qu'au traitement tout- venant.
Résultat : chez les premiers, le taux de retour à l'hôpital a diminué d'un tiers et se situait à 0,43 visites par mois, contre 0,65 pour l'autre groupe (un peu plus de 7 visites par an).
Les auteurs soulignent que le coût de la compassion - s'il avait fallu payer les volontaires ("si tant est que les gens doivent être payés pour être gentils")- excéderait les économies réalisées grâce à elle.
Mais ils concluent : "La justification première de la compassion est la simple décence, pas les économies".
R.C.
Le Quotidien du Médecin 9 mai 1995
(i)The Lancet 6 mai 1995, Redelmeier, Molin,Tibshirani (Toronto).
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