Elementary est une série étonnante tout de même car elle garde le même rythme de croisière, mais elle a toujours ses petits moments de faiblesses. Tout commence avec ‘Ill Tidings’ qui reprend plus ou moins un sujet que Elementary a déjà traité mais que la série sait très bien utilisé. Car l’épisode est loin d’être un mauvais épisode de la série, bien au contraire. Tout est soigné pour nous faire passer un agréable moment. Je ne pouvais pas rêver mieux afin de me remettre dans le bain après avoir abandonné la série depuis décembre dernier… C’est long mais avec le peu de temps que j’ai actuellement pour regarder des séries, je me concentre sur certaines, tout en laissant d’autres dans les airs comme cela a été le cas pour Elementary. Je regrette presque car Joan et Sherlock forment un duo pour lequel j’ai beaucoup d’affection. Cet épisode est une sorte d’adaptation du Ruban Moucheté, une des 56 nouvelles d’Arthur Conan Doyle, le créateur de Sherlock Holmes. Mais de façon un peu moins intéressant que l’oeuvre originale bien entendu. Mais Elementary a toujours su adapter les nouvelles de Sherlock Holmes à sa façon, sans jamais donner l’impression que la série copie-colle tout ce que l’on a déjà pu voir auparavant. Les intrigues sont modernisées bien entendu, ce qui permet là aussi de passer un bon moment et de rappeler que Elementary ne s’est pas endormie.
Mais j’aurais peut-être apprécié aussi que cela soit fait de façon un peu différente. L’épisode rappelle aussi pourquoi la synergie entre les personnages est importante et pourquoi Joan et Sherlock se doivent de travailler ensemble. Dans une saison grande comme une saison d’Elementary, tout cela est essentiel. Mais la série a aussi ses moments de faiblesses et « Bang Bang Shoot Chute » est là pour nous rappeler qu’une saison de 24 épisodes est toujours plus compliquée à équilibrer qu’une saison de 13 épisodes. Cet épisode étire en plus de ça un sujet sur la confiance que l’on peut avoir entre les uns et les autres, mais tout cela n’est pas forcément géré de la meilleure des façons, ou en tout cas de la saison dont j’aurais pu l’espérer et sincèrement je trouve ça légèrement dommage. Mais les platitudes du scénario et certaines scènes un peu ennuyeuses n’aident pas l’épisode à devenir culte ou en tout cas passionnant. Dommage car j’étais vraiment parti pour adorer cet épisode, mais c’est à croire que Elementary voulait que je l’abandonne encore à son triste sort afin de reprendre une autre série en parallèle. Mais l’un des meilleurs épisodes de cette salve reste « How the Sausage is Made » (5.08). Après 5 saisons et plus de 100 épisodes, Elementary sait encore faire de belles choses.
Tout cela même si au fond la trame reste assez classique. Cet épisode enchaîne les moments où les personnages sont utilisés de façon intelligente et judicieuse, sans jamais trop en faire sur les bords. L’intrigue sied bien aux personnages et parvient également à les servir. S’il y a bien un truc que j’ai toujours apprécié dans Elementary c’est sa capacité à faire de ses personnages un élément bien plus essentiel que le reste de l’histoire. du coup, Joan et Sherlock sont plus importants qu’un cas de la semaine et leur relation, avec ses hauts et ses bas, est à suivre comme une sorte de soap chaque semaine. Le cas de la semaine reste solide dans cet épisode, surtout que le mystère de l’épisode change un peu de ce que l’on a déjà vu cette année. Mais au delà de ça, c’est le fait que la série évite l’adaptation directe ici et préfère prendre des chemins un peu novateur qui m’a plu. En se référant à Le Diadème de Béryls (une autre nouvelle d’Arthur Conan Doyle), Elementary s’en inspire sans jamais copier. Mais la référence au Diadème de Béryls avec cet épisode n’est pas la seule, on peut retrouver alors d’autres références à l’oeuvre de Conan Doyle, parsemées un peu de partout ici et là. Mais tout cela est fait de façon très intelligente et je dois avouer que j’adore ça.
Bien entendu, ce qui réussi le mieux dans cet épisode c’est Joan et Sherlock et le temps qu’ils passent à résoudre leurs problèmes. Cela permet de rapprocher un peu les deux et de nous délivrer ce que l’on attend chaque semaine. Mais encore une fois, Elementary reste inégale comme « It Serves You Right to Suffer » (5.09) vient le démontrer à sa façon. Si j’aime bien ce que la série tente de faire de Shinwell Johnson, cet épisode n’utilise pas suffisamment le tout de façon intelligente. Tout est un peu trop facile et l’histoire de la semaine qui en découle n’est pas suffisamment importante ou efficace pour nous donner l’impression que les scénaristes avaient réellement envie de raconter tout cela. Les scénaristes délivrent un épisode correct mais loin d’être à la hauteur des attentes. Ce n’est pas exceptionnel et franchement, j’espérais vraiment mieux de la part de la série ici. Même le fait que Aidan Quinn soit derrière la caméra (il s’agit de l’un des membres du casting de la série) n’apporte rien de neuf, même pas un nouveau regard sur l’histoire et/ou les personnages. Mais bon, on a connu pire cette année et les années précédentes. Sans compter que cette salve s’achève sur un épisode suffisamment sympathique pour me modifier à aller voir la suite de la saison.
En effet, « Pick Your Poison » (5.10) nous offre pas mal de jolis moments et surtout pose de jolies questions. Il n’y a rien de neuf au fond mais c’est la façon de faire qui fait le succès de cet épisode. Sans compter que les relations entre les personnages, notamment grâce au fait que Joan se fait usurper son identité, permet de créer une toute nouvelle dimension dans l’utilisation des intrigues et des personnages. Joan est alors très présente à l’écran, ce qui est là aussi une très bonne nouvelle. Mais finalement, même si Elementary a ses moments de faiblesses, elle reste une série policière intéressante, intelligente et efficace. Il n’y a rien à redire là dessus sauf que j’apprécie Joan et Sherlock, mais encore plus quand les deux travaillent main dans la main afin de régler des affaires ou leurs propres problèmes. Il y a une synergie que bien d’autres séries policières n’ont pas depuis des années. Surtout que Elementary reste simpliste comme tout et repose sur du procédural tout ce qu’il y a de plus classique, mais ça fonctionne !
Note : 6.5/10. En bref, une saison sympathique qui continue de connaître ses hauts et ses bas.