Dans le contexte d'un débat continu sur les conditions de travail et l'âge de la retraite, on oublie les " bons côtés " d'avoir un travail, de bons côtés qui n'échappent pas aux personnes privées d'emploi, à certaines personnes âgées retraitées et a fortiori à tous ceux qui ne travaillent pas en raison d'une maladie ou d'un handicap. Cette étude aux conclusions logiques est là pour nous le rappeler : le travail, c'est aussi un peu la santé psychique car il permet de réduire voire éliminer le sentiment d'isolement et d'inutilité sociale et en cela contribue à l'estime de soi. Ces conclusions d'une équipe de l'Université de Glasgow sont présentées dans la revue Occupational and Environmental Medicine.
L'idée principale est que contrairement à la perception populaire, les personnes âgées qui sont à la retraite ou qui ne travaillent pas en raison d'une maladie ou d'un handicap sont plus susceptibles de souffrir d'un engagement social et mental plus faible et d'une déficience d'estime de soi. C'est la conclusion de cette recherche menée sur les attitudes à l'égard de l'emploi et du non-emploi auprès de 1.500 participants, hommes et femmes, âgés de 55 à 70 ans -et vivant en Écosse. L'analyse révèle que les niveaux d'inquiétude, d'insécurité et d'isolement sont plus élevés chez les personnes sans emploi et/ou malades ou handicapées. Jusque-là rien e très nouveau. Mais au-delà des facteurs d'émotions négatives déjà connus, comme l'insuffisance de revenus, le manque de contact social, d'appartenance quotidienne à une structure ou une organisation, d'identité sociale, de statut et d'activité régulière jouent un rôle clé dans les mauvais résultats de santé physique et mentale.
L'auteur principal, le Dr Elise Whitley, explique :
" Il existe de nombreux avantages individuels et sociétaux à prolonger la vie active et le succès des futurs systèmes de retraite peut dépendre fortement de l'augmentation de la population active et de l'âge de la retraite. Cependant, les tendances récentes vont plutôt vers un soutien au report de la retraite et à la poursuite d'un travail aménagé à l'âge avancé ".
Au-delà du poids économique, les personnes âgées qui ne travaillent pas représentent un groupe à risque élevé en santé et, bien que la poursuite de l'emploi ne soit pas toujours possible, les interventions capables de réduire la solitude, l'isolement social et l'ennui, et de favoriser l'amélioration de l'estime de soi sont des outils à développer pour améliorer les résultats sanitaires et favoriser le vieillissement réussi. Parmi ces interventions possibles, les auteurs citent le bénévolat et la participation aux activités de la communauté ainsi que l'accès aux transports publics qui pourraient contribuer à réduire l'impact négatif de la retraite sur la santé des personnes âgées.
Elizabeth McMeekin or Ali Howard in the University of Glasgow Communications and Public Affairs Office