Titre:
Les Misérables – Victor Hugo
Auteurs :
Studio « Variety Artworks » (scénario et dessin)
Editeur :
Soleil Manga
Collection
: Classiques
Année :
2017
Pages
: 200
Résumé :
Un
détenu est libéré après avoir purgé sa peine. Son nom... Jean
Valjean ! Il part sur les routes et trouve refuge et hospitalité
chez l'évêque Myriel, qui l'accueille avec confiance malgré sa
feuille de bagnard. Peu redevable, dans la nuit, Jean prend
l'argenterie et s'enfuit. Mais la police le ramène chez le brave
évêque. Ce dernier, loin d'enfoncer Jean Valjean, explique qu'il
lui a donné cette argenterie et y ajoute même deux chandeliers
d'argent que le bagnard aurait oublié d'emporter, dans sa
précipitation à partir !
Jean
Valjean n'en revient pas de tant de gentillesse et reprend la route.
Il rencontre plus tard un enfant qu'il prend pour un fouineur, alors
que le gamin souhaitait juste récupérer sa pièce qui a roulé
entre les jambes de Valjean. Mais le vagabond s'emporte et l'enfant,
terrorisé, s'enfuit et va porter plainte à la police. Quand Jean
Valjean réalise son erreur, il est trop tard. Au poste de police,
l'inspecteur Javert reçoit cette affaire, il identifie l'ancien
forçat Jean Valjean et se réjouit de voir la confirmation de sa
théorie : « Criminel tu es, criminel tu resteras. » mais
Jean Valjean n'est pas de cette trempe d'hommes...
Mon
avis :
De
manière assez incroyable, ce manga de deux cent pages arrive à
retrouver l'essence du monumental roman de Hugo. Et il faut dire que
comparé à certaines adaptations filmiques, cette BD n'a pas à
pâlir.
En
effet, l'adaptation souvent coupe, comme c'est le cas ici, et
déforme, comme c'est également le cas ici. Mais l'avantage de cette
BD et que chaque changement est annoté avec un petit astérisque, en
vous expliquant quelle modification a été apportée. L'idéal
aurait été de voir quelles scènes ont été coupées, mais il
aurait alors fallu plus d'annotations, ce qui aurait sans doute nui à
la lecture.
En
tout cas, les scènes classiques qui font l'image des Misérables
sont bien là, la rencontre avec Myriel, Les Thénardier exploitant
sans vergogne Cosette, la descente aux enfers de Fantin, M. Madeleine
qui aide le pauvre Fauchelevent écrasé sous sa charrette, la
révélation au procès de la véritable identité de M. Madeleine,
la fuite avec Cosette, Gavroche et la révolution en marche, Marius
et Cosette, La fuite dans les égouts, la dernière confrontation
entre Valjean et Javert. Il manque la fin de Valjean. Même si les
ramifications poussées du roman sont mises de côté dans cette BD,
le cœur est là.
Si
ce n'est le suicide de Javert, dont non seulement la présence de
Valjean y a été ajouté (c'est annoté) mais les raisons de son
suicide ont été modifiées (et ce n'est pas noté). Javert, dans le
roman, se suicide pour avoir libéré Valjean et avoir ainsi dérogé
à ses sacro-saints principes de mettre la loi au-dessus de tout.
Dans
la BD, il libère Valjean et se suicide car il réalise son erreur de
croire qu'un homme ne peut changer alors que Valjean est l'exemple
vivant du contraire. C'est une autre forme d'émotion qui surgit mais
cela fait assez bizarre à la lecture.
Gavroche au milieu des révolutionnaires...
Mais
bon, l'idéal reste de lire le roman, et ce petit condensé peut y
être une porte d'entrée. Autant, je trouve qu'avec la philosophie,
les approches de cette collection peuvent être intéressantes mais
avec de la fiction pures, ce me paraît plus difficile. En effet,
après ces deux cent pages de Manga, maintenant que vous connaissez
la grosse partie de l'histoire, vous sentirez-vous d'attaque pour
aller ingurgiter les mille cinq cent pages du roman alors que vous en
connaissez les scènes principales ?
Personnellement,
j'en doute.
Par
contre, si vous avez lu le roman, je pense que vous aurez une
expérience intéressante en lisant ce manga, une manière de voir
comment Hugo peut être réapproprié aujourd'hui par une autre
culture et sous un autre format !
Le regard foudroyant de Javert...
Si
les approches de vulgarisation philosophique de cette collection
peuvent être intéressantes et une belle porte d'entrée vers des
ouvrages plus difficiles d'accès de la philosophie, comme le
Discours de la méthode ou le contrat social, à l'inverse, ces
adaptations de romans classiques me paraissent être très
intéressantes comma adaptations. Dès lors, il vaut mieux avoir lu
le roman avant, afin de profiter des deux œuvres.
Zéda
croise l'inspecteur Javert !
David
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