Après trois mois de
concertation et moult réunions bilatérales entre le gouvernement et les
partenaires sociaux, les ordonnances visant à toiletter le droit du travail ont
été dévoilées, jeudi 31 août, par le premier ministre, Edouard Philippe.
Nous voilà devant 159 pages
et 36 mesures qui viseront à amender un code du travail qui en contient plus de
3000.
Un code qui va connaître une
petite mort. Pour résumer, la bande à Macron prévoit sept morts sur
ordonnance :
1.
L’exécution sommaire du plancher actuel des
indemnités prud’hommales en cas de
licenciement abusif. Le plancher est sérieusement raboté car il passe de 6 à 3
mois de salaire au bout de 2 ans de présence
2.
L’assassinat du plafond actuel des mêmes
indemnités. Un salarié qui estime avoir été licencié sans cause réelle ni
sérieuse obtiendra au maximum 20 mois de salaire après trente ans d’ancienneté.
3.
La suppression d’une année de vie pour
l’actuel recours aux prud’hommes : on passera de 2 ans à 1 an !
4.
L’épuration du rôle des syndicaux !
Désormais, il sera possible, pour un patron, de discuter de tout ce qui ne
relève pas de la branche avec ses employés, et ce sans la participation d’un
délégué syndical. Un vote à la majorité suffira pour parapher un accord !
5.
Le torpillage des instances représentatives. De
3 (Délégués du personnel, Comité d’Entreprise, Comité d’Hygiène-de sécurité-et
des conditions de travail), elles passeraient à 1 : l’IUP (Instance Unique
du Personnel).
6. L’égorgement de certaines prérogatives des
branches professionnelles dans les négociations. Actuellement, il y a six
thèmes obligatoires dans la branche sur lesquels les employeurs ne peuvent pas
déroger dans un sens moins favorable aux
salariés, par accord d'entreprise : égalité hommes-femmes, pénibilité,
salaires, classifications, prévoyance et formation professionnelle. Selon
l'avant-projet de loi, la branche n'aurait plus dans sa mallette que deux
thèmes obligatoires (salaires minimums et l'égalité professionnelle) !
7. L’étranglement du droit au CSP (Contrat de Sécurisation Professionnelle) pour un salarié qui sera licencié lors d’un refus d’accord collectif. Donc plus de droit d’obtenir un suivi plus poussé par Pôle Emploi et une indemnité chômage plus importante la première année !
Si le patronat (surtout celui des PME) voit favorablement ces 7 morts, il n’en est pas de même pour les syndicats qui hurlent à la casse sociale et craignent de ne plus servir à grand-chose !
Loin de cette fièvre sociale, Robert Hue continue ses vacances en s’extrayant du monde. Retiré à la campagne, avec ses ruches, il s’adonne désormais au gaufrage de la cire ! Loin de l’agitation où les risques cumulent Dans le climat social où se font des émules Syndicats mécontents et anti-macronistes Loin des aigreurs du temps il demeure hédoniste
La cire en abondance a coulé cette année Un vrai cadeau d’abeilles en ivresse d’été Il en créera bougies pour les soirées d’hiver Le bonheur danse au cœur de ce bon petit père
Au mur de l’appentis, on le voit, épinglé Son icone trouvère, le père de l’épervier De Céline, de Stewball ou de Santiano Ce qu’il l’a écouté quand il était marmot !
Le réécoute encore en jouissant d’ouvrage Malgré le bruit pérenne d’un bel outil, hors d’âge Si vous passez par-là, visitez l’atelier Avec un peu de chance vous verrez Hue gaufrer !
