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Amours et trahisons

Publié le 03 septembre 2017 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) Parce qu’il avait besoin d’eux et qu’eux pensaient qu’ils allaient défendre leurs intérêts, ils se sont retrouvés pour un temps. Mais Emmanuel Macron se méfie des médias et se mariage d’intérêt à vite été rompu. L’expérience de son prédécesseur étant encore dans les mémoires, il n’est pas question pour lui de tomber dans les mêmes pièges. Pourtant dans notre société de communication à tout prix nul ne peut s’offrir le luxe de s’en passer. Macron a bien essayé dans ses 100 derniers jours mais il a échoué, preuve en est sa spectaculaire chute dans les sondages. En cette rentrée, il était donc nécessaire de revoir sa copie.

Choisir un journaliste rencontré lors de sa campagne présidentielle et le nommer porte-parole de l’Élysée n’est pas original, d’autres ont franchi le Rubicon pour d’ailleurs souvent s’en mordre les doigts rapidement, mais c’est une autre histoire. Ici ce qui l’est un peu plus, c’est le besoin de normaliser dans les meilleurs délais les relations entre les médias et le président. Bruno Roger-Petit aura par conséquent pour mission de relayer la parole d’Emmanuel Macron via Twitter. Ainsi le président continuera à s’exprimer à travers les indispensables réseaux sociaux mais ce ne sera pas lui aux commandes, préférant garder son image jupitérienne, retranché dans son Panthéon à l’abri du commun des mortels. L’éternelle collusion entre les politiciens et les journalistes est une réalité qui ne semble pas prête de disparaitre et malgré la volonté soi-disant affichée du président français, ce n’est pas lui qui mènera cette révolution-là.

Si on y réfléchit bien, il leur faut d’ailleurs un certain courage à ces journalistes pour passer à l’ennemi. Traités d’opportunistes, de traitres etc… ils assument, d’autant plus facilement d’ailleurs qu’au fond il doit parmi leur ancienne profession, se trouver de nombreux jaloux. Mais là aussi c’est un autre problème.

Ce qui est surtout gênant dans ces amours nimbés de trahison, c’est l’idée que celui qui devait informer, en l’occurrence durant la campagne présidentielle, l’a fait en étant plus que favorable au candidat Macron, en oubliant de l’afficher publiquement. Elle se situe là la vraie trahison. Avoir été invité au dîner de la victoire à La Rotonde d’abord puis nommé porte-parole du président ensuite.

En juillet 2017, la décision d’En Marche d’avoir son propre organe de communication soulevait d’autres questions reflétant les ambiguïtés de ces relations médiatico-politiques. Évidemment, Emmanuel Macron et son parti ne sont pas les premiers à fonder un organe de presse, d’autres plus célèbres que lui, l’ont fait avant et l’énergie dépensée en cris d’orfraie des confrères et consœurs devrait plutôt alimenter le débat sur la confusion semble-t-il entretenue entre le métier de journaliste et celui de communiquant, entre les citoyens qui se prennent pour des journalistes parce que témoins de leur époque et les journalistes dont c’est le métier, régis par une déontologie comme la majorité des professions. Entretenir ce flou sert manifestement à discréditer une corporation dont les limites sont justement dans notre société avide d’informations, de plus en plus ténues. Il n’est pourtant de l’intérêt de personne de les fragiliser plus encore qu’elles ne sont puisque, qu’on le veuille ou non, les journalistes restent un des bastions de nos démocraties. A moins, qu’il ne soit pas de l’intérêt de tous, que celle-ci ne soit maintenue dans son état?

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