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Critique Ciné : Wind River (2017)

Publié le 04 septembre 2017 par Delromainzika @cabreakingnews

Wind River // De Taylor Sheridan. Avec Elizabeth Olsen, Jeremy Renner et Kelsey Asbille.


Taylor Sheridan est plus connu pour son activité d’acteur que pour son activité de scénariste (même s’il a signé le scénario de Sicario ou encore Comancheria) ou même de réalisateur (c’est son second long). Mais pour Taylor Sheridan, Wind River est justement un film qui colle parfaitement au reste de ce qu’il a pu écrire auparavant. En explorant l’échec de l’Amérique qu’est la réserve amérindienne tout en ajoutant à cela le fait que les femmes amérindiennes ne font pas partie des statistiques des disparitions (comme c’est montré dans les dernières images de ce film), permet de rendre le tout encore plus fort et impliquant. Bien que Jeremy Renner ne soit pas spécialement ma tasse de thé, il trouve le ton juste et parvient à équilibrer l’histoire avec un personnage taciturne sur les bords, solitaire qui a tout perdu en quête de réponses qu’il n’aura jamais. C’est assez rare de voir cet acteur aussi bon, mais je suis content du résultat car pour le coup c’est véritablement réussi. En mélangeant les genres, le film sait comment nous séduire sans jamais tomber dans tous les poncifs du polar ou de l’étude micro sociale que le film tente de faire. Il faut dire que Taylor Sheridan se donne corps et âme là dedans. Il a posé ses tripes ce qui fait de Wind River un film âpre et rugueux.

Cory Lambert est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu’il découvre le corps d’une femme en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue élucider ce meurtre. Fortement lié à la communauté amérindienne, il va l’aider à mener l’enquête dans ce milieu hostile, ravagé par la violence et l’isolement, où la loi des hommes s’estompe face à celle impitoyable de la nature…

Mais Wind River a eu le prix de la mise en scène dans la section Un certain Regard au dernier Festival de Cannes. Les promesses sont tenues et le film découle logiquement de la filmographie de Taylor Sheridan qui a signé le scénario de Sicario et de Comencheria. Situer tout cela dans des paysages hivernaux (pour un film qui sort en plein été chez nous) était un choix judicieux. Les paysages sont magnifiques et ces étendues de neiges permettent de montrer l’immensité du paysage et le fait que ces amérindiens sont livrés à eux-mêmes (les secours les plus proches à 100 km, les maisons à 10 km les unes des autres, etc.). Le sous texte de Wind River est quant à lui édifiant, alors qu’il démontre quelque chose de complexe sur ces personnages. On fini donc avec un polar crépusculaire qui sort les griffes quand il le veut bien. L’histoire n’est au fond pas hyper originale mais c’est la façon de faire qui est importante. A certains moments j’ai eu l’impression de voir The Killing version américaine qui prenait également pour sujet la communauté amérindienne mais le tout n’était pas traité de la même façon. Elizabeth Olsen (vu dans les Avengers) est quant à elle une actrice parfaite pour jouer cette jeune bleue qui a besoin d’apprendre … la vie ?

Note : 8/10. En bref, un solide polar.


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