Angela Merkel affirme : « il est clair que la Turquie ne doit pas devenir un membre de l’Union européenne »

Le porte-parole du président turc a vivement critiqué la position de l’Allemagne concernant l’adhésion de son pays à l’Union européenne.

Pour Recep Tayyip Erdogan, Angela Merkel est responsable d’une « soumission au populisme ». Le porte-parole du président turc a reproché un « manque de vision » à la chancelière allemande, qui s’est dite favorable à un arrêt des négociations sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne (UE).

5/Ana akım Alman siyasetinin popülizme ve ötekileştirmeye-düşmanlaştırmaya boyun eğmesi sadece ayrımcılığı ve ırkçılığı körükler.— Ibrahim Kalin (@ikalin1) September 4, 2017

Sur Twitter, Ibrahim Kalin a publié une série de tweets enflammés dans lesquels il clame qu' »attaquer la Turquie-Erdogan et ignorer les problèmes fondamentaux et urgents de l’Allemagne et de l’Europe reflète un manque de vision en Europe ».Le porte-parole a en outre accusé les responsables politiques allemands de nourrir une « hostilité [qui] ne fait que nourrir la discrimination et le racisme ». Des déclarations qui ajoutent un nouvel épisode à la passe d’armes de plus en plus virulente entre les deux pays alliés dans l’Otan.

« Je ne vois pas l’adhésion arriver »

Dimanche soir, lors du seul débat télévisé de la campagne avec son rival social-démocrate Martin Schulz, Angela Merkel a affirmé qu’il était « clair » que « la Turquie ne doit pas devenir un membre de l’Union européenne ». Sur cette question, la chancelière veut « discuter avec (ses) collègues » de l’Union européenne « pour voir si nous pouvons parvenir à une position commune sur ce point et si nous pouvons mettre fin aux négociations d’adhésion ».« Je ne vois pas l’adhésion arriver et je n’ai jamais cru que cela puisse survenir », a-t-elle encore expliqué. « Peu importe quel parti gagne les élections allemandes car la mentalité qui gagnera est évidente », a commenté ce lundi Ibrahim Kalin.

Des relations tendues depuis juillet 2016

Ces laborieuses négociations, débutées en 2005, sont au point mort depuis des mois en raison de l’évolution politique en Turquie, dont le pouvoir est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire. Les relations entre la Turquie et l’Allemagne se sont particulièrement tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, qui nie les faits.Depuis des mois, l’Allemagne dénonce les purges effectuées par le pouvoir turc suite au putsch raté et accuse Ankara d’avoir mis en détention 12 citoyens allemands, possédant pour certains aussi la nationalité turque, pour des raisons politiques. Le cas le plus emblématique est celui du germano-turc Deniz Yücel, détenu depuis fin février. Le président turc Recep Tayyip Erdogan l’a qualifié de séparatiste kurde et d' »agent allemand ».De son côté, la Turquie accuse Berlin de faire preuve d’indulgence envers des « terroristes », en abritant des séparatistes kurdes et des putschistes présumés. Tout récemment, le chef d’État turc a provoqué une levée de boucliers en Allemagne en appelant l’importante communauté turque du pays – trois millions de personnes – à ne voter ni pour les conservateurs d’Angela Merkel, ni pour les sociaux-démocrates.
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