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TUMEUR au CERVEAU : Et si on retournait Zika contre les cellules tumorales ?

Publié le 08 septembre 2017 par Santelog @santelog
TUMEUR au CERVEAU : Et si on retournait Zika contre les cellules tumorales ?

Car le virus Zika, qui présente la capacité de pénétrer par le sang dans le cerveau, pourrait, en théorie être utilisé pour traiter le glioblastome, un type très agressif de cancer du cerveau. Il s'agirait d'une version modifiée du virus bien sûr et développée pour cibler et détruire les cellules cancéreuses. Ici, dans le Journal of Experimental Medicine, la prevue de concept est apportée par cette équipe américaine, non seulement in vitro mais sur un modèle animal de tumeur cérébrale.

La piste est d'autant plus précieuse que le glioblastome est difficile à éliminer avec les traitements conventionnels car les cellules souches qui entraînent la croissance du cancer ont tendance à se reproduire après élimination des " premières " cellules cancéreuses par chimiothérapie ou un autre traitement. Le pronostic de ce cancer est critique, la survie moyenne étant estimée à 2 ans seulement après le diagnostic.

TUMEUR au CERVEAU : Et si on retournait Zika contre les cellules tumorales ?

D'un autre côté, il y a Zika, un virus virulent mais dont une des caractéristiques est justement de pouvoir atteindre le cerveau. Zika, transmis par les moustiques, entraîne rarement des effets sévères chez l'adulte mais est responsable d'anomalies congénitales, dont la microcéphalie chez l'enfant, lorsque la mère contracte le virus durant sa grossesse.

Sous condition de pouvoir " cibler ", Zika, une fois modifié bien sûr, ferait donc un bon vecteur thérapeutique pour toute affection cérébrale. De multiples études ont documenté les effets du virus Zika sur le cerveau humain : Une première étude publiée dans la revue Science, a décrypté les effets du virus dans le cerveau humain en développement. Une étude de la John Hopkins a travaillé sur des lignées de cellules souches de fœtus à microcéphalie et issus de zones endémiques, pour mieux comprendre comment le virus Zika provoque probablement la microcéphalie chez le fœtus. L'étude montre que le virus infecte sélectivement les cellules qui forment le cortex du cerveau, ou précisément la couche externe, ce qui les fragilise, crée des anomalies lors de leur division et entraîne la production de cellules cérébrales anormales (schéma ci-contre). Une étude du La Jolla Institute for Allergy and Immunology a précisé l'impact du virus sur le cerveau adulte : l'étude suggère que les cellules souches neurales adultes sont aussi des hôtes de choix pour le virus Zika et les effets possibles du virus sur la neurogenèse, précisément impliquée dans l'apprentissage et la mémoire.

L'utilisation du virus Zika pour traiter le glioblastome n'avait été étudiée qu'in vitro, sur des cellules et des tissus cultivés en laboratoire, ainsi que chez la souris. Ici, les scientifiques de l'Université de Californie, de la Cleveland Clinic, de l'Université de Washington et du Texas testent l'hypothèse selon laquelle le virus Zika va infecter et tuer les cellules souches du gliome (les cellules qui sont à l'origine du cancer) en épargnant des cellules cérébrales normales, saines et non cancéreuses. Les chercheurs ont ainsi testé l'effet de différentes souches du virus Zika sur des cellules souches et tumorales de gliome, sur des tissus tumoraux de gliome vs tissus cérébraux sains et sur des souris modèles de tumeurs cérébrales

Le virus Zika préfère le gliome : ces expériences montrent que Zika va infecter en priorité les cellules ou biopsies de gliome plutôt que les cellules et tissus cérébraux normaux. Chez la souris modèle de gliome, les souris ayant reçu ne injection de " Zika modifié " bénéficient d'une croissance tumorale plus lente et vivent plus longtemps.

Zika modifié, l'espoir d'une thérapie combinée : utilisée en combinaison avec les thérapies conventionnelles, cette nouvelle option " à base " de Zika modifié pourrait contribuer à stopper la croissance des cellules souches de gliome après la suppression des cellules tumorales matures. C'est donc une toute première étape dans le développement d'une nouvelle thérapie anticancéreuse, qui retourne un processus biologique d'infection contre les cellules défectueuses du cerveau.


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