Magazine Culture

The State (Mini-series, 4 épisodes) : l’envers du décor

Publié le 08 septembre 2017 par Delromainzika @cabreakingnews


Plonger au coeur de l’Etat islamique est un projet ambitieux dans le sens où capturer l’essence même de la chose, n’est pas facile. Basée sur plusieurs témoignages, The State tente alors à sa façon de nous plonger la tête la première là dedans. En tout cas, cette mini-série est intelligente, attachante et surtout captivante. On suit alors l’histoire de plusieurs personnages qui ont décidé de partir faire le jihad. Mais ils ne viennent pas pour devenir des terroristes. Certains pour se battre pour l’EI et d’autres pour faire une sorte de chemin de foi. C’et des buts très différents de ce que l’on peut voir à l’écran dans les médias et le résultat ici est bien évidemment l’opposé. Nous sommes alors en 2015 et nous suivons ces quatre personnages britanniques, extrémistes sur les bords, qui quittent leur maison pour aller en Syrie. Au début, tout est bien pour ces personnages. Il y a quelques trucs embêtant dans leur aventure mais au final, ils s’en satisfont. Puis petit à petit, The State tente de nous parler du lavage de cerveau et du fait que le destin de ces personnages est compliqué. Notamment quand l’un d’entre eux se retrouve à une démonstration pour les ceintures explosives. A ce moment là, The State parvient alors à montrer que l’on n’est pas là pour rigoler et entrer en thalassothérapie mais bel et bien pour voir des personnages mourir pour une cause complexe.

Quatre jeunes Britanniques décident de tout quitter pour partir en Syrie afin de rallier l’armée de l’État islamique. Jalal veut suivre les traces de son frère aîné. Il a convaincu son meilleur ami, Ziyaad, de l’accompagner. Shakira, mère célibataire, emmène avec elle son fils de 9 ans. Elle espère mettre ses compétences de médecin au service des combattants de Daesh. Ushna, adolescente qui s’est radicalisée sur internet, arrive elle à Raqqa persuadée qu’elle va remplir son devoir religieux.

Le premier c’est Jalal, qui fait le jihad en honneur pour son frère qui a fini en « martyr ». The State est très documentée et parvient alors à nous informer de tout un tas de choses, notamment autour des mots et de leurs définitions. Si l’on peut entendre pas mal de trucs dans les médias, The State parvient à rendre tout ce que l’on sait très clair. Certes c’est ici une fiction mais elle est basée sur ces témoignages de gens qui sont revenus. Peter Kosminsky (Dans l’ombre des Tudors, Le serment) ne nous ennui jamais au travers d’un scénario savamment écrit, avec toutes les infos dont on a besoin pour ne jamais décrocher. L’émotion vient toute seule s’ajouter à cet ensemble, à sa façon aussi, et de façon brillante. Nous avons aussi Shakira, une jeune femme qui vient avec son fils Isaac. Elle est venue pour aider l’EI et devenir médecin. Sauf qu’elle va rapidement se rendre compte que la condition des femmes là bas n’est pas celle dont elle rêvait non plus. Gardien, vêtements ample pour cacher ses formes et son visage, et surtout le fait qu’une femme ne peut pas rester célibataire. Le point de vue féminin était important et il donne alors une toute autre vision des choses dans l’univers de cette série.

The State n’est donc pas toute rose. Elle ne cherche pas à dépeindre l’EI comme un rêve, mais comme tout le contraire : un véritable cauchemar. Ils rêvaient d’un monde meilleur, mais ils vont rapidement se rendre compte de l’inverse. L’histoire de The State veut aussi se rapprocher de la réalité et n’hésite donc pas à tuer des personnages et à montrer l’horreur dans laquelle se personnages vivent. Le retournement de situation est la prise de conscience et donc le moment où le seul truc dont ces personnages vont avoir envie : s’en sortir vivant. Le challenge de Kosminsky était en tout cas ici de faire en sorte que l’on s’attache à ces personnages qui sont devenus des ennemis d’Etat désormais. C’est pourquoi le propos est toujours traité d’un point de vue émotionnel et que les personnages que l’on suit ne sont pas allé là bas pour faire ce qu’ils se retrouvent à faire. Le casting est pour beaucoup dans la réussite de cette mini-série mine de rien et c’est probablement aussi pour cela que The State fonctionne si bien. Quoi qu’il en soit, c’est une très belle fiction qui n’avait pas besoin de plus d’épisodes et qui était nécessaire afin de montrer aux gens à quel point tout cela est plus terrible que le Paradis promis…

Note : 8/10. En bref, une brillante proposition.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog