
Ceux qui en ont le temps se délecteront des explications alambiquées données hier par le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, selon lequel le mot «fainéants» et son pluriel visaient ceux qui n’ont «pas eu le courage de réformer». La bonne blague. Non, le chef de l’État a bel et bien insulté ceux qui s’opposent à sa politique, ceux qui seront dans la rue, demain, pour dénoncer la casse de leurs droits dans le monde du travail. Au moment où la nation française aperçoit dans son champ de vision tout ce qui se bricole de plus pourri du côté du libéralisme, comme par hasard, le pouvoir tente de s’épanouir sur les cimes d’une très haute vulgarité. Monsieur Macron, qui s’y connaît en cynisme, n’aime décidément pas les Français. Ces derniers le lui rendent bien ces temps-ci. Et cette fois, ils vont lui répondre dans la rue. Quant aux «fainéants», qui sont donc les mêmes, ils adressent d’ores et déjà à ce président le bras d’honneur des salariés. Ceux qu’il défigure. [EDITORIAL publié dans l’Humanité du 11 septembre 2017.]