Le marathon de Game of Thrones

Jean Neige arrive

Des binge watchers courent après les 60 épisodes de la série qu'il faut à tout prix consommer, consommer. HBO, a contrario, a le mérite de distiller épisode par épisode ses séries plutôt que de nous assommer avec des triples épisodes indigestes comme font les chaînes françaises. Game of Thrones est une fresque que les opérateurs vendent comme un gros pudding entrelardé de pubs et c'est l'hiver d'un cerveau gelé qui arrive. Comme s'il s'agissait d'ingurgiter A la recherche du temps perdu d'un seul coup de cuiller à pot pour l'apprécier. Le spectateur consomme du netflix ou du Showtime comme un conducteur sur l'autoroute. Indistinctement. Toute subtilité a disparu de cette masse de montages plus ou moins dédalesque sans autre fil conducteur que quelques morts retentissantes, quelques égorgements sanguinolents et quelques bestialités sexuelles faussement salaces. Courir derrière un écran qui s'échappe sans cesse, comme Khaleesi est ses dragons et sans jamais arriver nulle part.