On connait déjà le principe du patch à microaiguilles, celui-ci est conçu pour dissoudre les poignées d'amour. Et il fait ses preuves d'efficacité dans la revue ACS Nano, à ce stade chez la souris. Le principe de ce patch cutané ? Il délivre un médicament capable de dissoudre localement les graisses et pourrait donc être utilisé, en complément, pour traiter l'obésité voire le diabète.
Les chercheurs de l'Université de Columbia ont développé ce patch cutané en utilisant les nanotechnologies pour transformer la graisse blanche en graisse brune : le patch médicamenteux peut transformer la graisse blanche qui stocke l'énergie, en graisse brune qui brûle l'énergie. Le patch semble donc capable de brûler les poches de graisses indésirables telles que les " poignées d'amour " et, ce faisant, contribuer à traiter les troubles métaboliques comme l'obésité et le diabète.
L'équipe reprend donc ici la piste de la graisse brune, ou du processus " de brunissement ", qui peut se produire naturellement lorsque le corps est exposé aux températures froides. L'avantage du patch est son action locale, au contraire des médicaments cliniquement disponibles qui favorisent le brunissement, mais qui, administrés sous forme de pilules ou d'injections, exposent l'ensemble du corps au principe actif, ce qui peut entraîner des effets secondaires et des complications.
Des nanoparticules pour délivrer le médicament, d'environ 250 nanomètres (nm) de diamètre sont chargées dans un patch cutané muni de dizaines d'aiguilles microscopiques. Lorsqu'appliqué sur la peau, les aiguilles infusent sans douleur la peau et les nanoparticules libèrent progressivement le médicament dans le tissu sous-jacent. Enfin, les nanoparticules s'éliminent progressivement.
Testé chez des souris obèses, le nouveau patch, appliqué tous les 3 jours sur une durée totale de 4 semaines permet une réduction de 20% de la graisse du côté traité (par rapport au côté non traité). Les souris traitées présentent également un taux de glycémie à jeun significativement plus faible que les souris non traitées. Enfin, le traitement par patch augmente la consommation d'oxygène des animaux d'environ 20%. Les analyses génétiques révèlent que le côté traité contient plus de gènes associés à la graisse brune que le côté non traité, suggérant que les changements métaboliques observés et la réduction de la graisse sont bien liés à une augmentation du " brunissement " chez les souris traitées.
On peut donc parler d'une alternative non invasive prometteuse à la liposuccion ou autres interventions et peut-être d'une nouvelle option sûre et efficace dans le traitement de l'obésité et des troubles métaboliques. Le patch reste encore à tester chez l'Homme.