Un soir de finale de rugby...

Un soir de finale de rugby...
Une finale, que l'on soit joueur ou spectateur, ça commence bien avant le coup de sifflet de l'arbitre. Hier c'était la finale des cadors, les champions de la saison qui s'affrontaient pour une corrida avec mise à mort. Toulouse, la machine à gagner qui n'a pas gagné depuis 6 ans, la meilleure équipe du siècle. Clermont, les maudits de l'ovalie, 9 finales sans victoire, le bidendum est usé.

Au vu de la saison régulière, les deux équipes ont produit le plus beau jeu qu'il est possible de voir dans l'hexagone.

Donc tout a commencé vendredi soir, soirée de "préchauffe" où on aborde les questions tactiques "Qui va jouer n°10 ? Tu crois qu'Elissalde tiendra son poste ?" et surtout on rappelle aux copains supporters Clermontois que la Garonne éteint le Volcan, que la malédiction va encore frapper et que Toulouse est grand.

Ensuite le samedi c'est l'immersion dès midi avec le test match Australie-France, belle prestation des avants, de l'envie, un manque de cohésion mais le jeu est là et c'est le principal.

Puis viens le moment du match, tout le monde est tendu, on se dit que Clermont a quand même une grosse équipe cette année, on doute.

Le match commence et là 80 minutes de pur bonheur. Normalement une finale, c'est tendu comme un string, pas d'ouverture, la pression tue l'enjeu. Hier soir, c'était un match d'une rare intensité, avec du jeu de partout. Des touches aux ailes en passant par l'arrière tout le monde à joué le jeu...du beau jeu.

J'ai rarement vu un match de ce niveau, surtout pour ponctuer une saison déja fantastique. Mais ce qui m'a le plus séduit, c'est l'esprit. L'esprit des toulousains surtout. Comment ne pas être admiratif devant le génie mélangé au collectif. Finalement beaucoup de joueurs de Toulouse n'avait jamais gagné un Brennus dont Jauzion. Et ils ont su gagner ensemble avec 3 points clés : la touche, Jauzion et Kelleher. Ces deux là sont des extraterrestes de la planète rugby !

Jauzion a survolé le match par sa solidité, sa capacité à jouer debout. Ne pas tomber, ne pas fléchir, c'est son truc. Byron, le petit taureau néo-zed, est devenu toulousain. Rarement joueur étranger se sera autant intégré à une ville. Passant ses soirées à festoyer à Toulouse, la journée il festoye sur le terrain. Se donnant sans relache, jouant juste, jouant fort. Ses larmes à la fin du match étaient pour moi le plus beau moment. Toulouse a su et sait toujours imprimer sa culture du rugby à tous les joueurs qui y sont passé.

Bravo aux jaunards, bravo à Toulouse. Grâce à des matchs comme hier, le rugby a encore une fois prouvé que c'est un sport hors norme, où le combat mélangé au respect et à l'intelligence collective prend une dimension spectaculaire.