Ces scientifiques du Koch Institute for Integrative Cancer Research au Massachusetts Institute of Technology (MIT) inventent une injection qui pourrait délivrer chaque vaccin en une injection unique. La perspective de cette simplification de la vaccination qui permettrait d'améliorer considérablement la couverture vaccinale par une dose unique à l'enfance est permise par le développement aux États-Unis d'une méthode de fabrication d'un minuscule dispositif biodégradable " multicouches ", administrable par injection. Le dispositif est ainsi conçu avec plusieurs compartiments qui peuvent être garnis avec différents principes actifs à libération différée.
L'étude menée chez l'animal, montre que des souris ayant reçu cette microstructure chargée avec 2 solutions de sucre marquées par fluorescence par injection unique, ont bien reçu ces solutions en différé. Le principe d'une injection compartimentée et à libération différée présente un potentiel médical considérable, cependant la recherche reste à ce stade, encore fondamentale et il faudra probablement des années pour parvenir à une utilisation en série du dispositif. Les chercheurs précisent que d'autres essais chez l'animal seront nécessaires avant de passer aux essais cliniques humains.
Cette microstructure 3D qui pourrait être utilisée pour la délivrance par impulsion d'un vaccin en une seule injection pourrait l'être aussi pour toute une gamme de médicaments. Le dispositif, totalement biodégradable, est constitué de copolymères lactide-glycolide, les polymères biodégradables les plus utilisés pour les applications humaines, assemblés par la technique " StampEd Assembly of Polymer Cames " ou SEAL, la même que celle utilisée pour la fabrication des puces d'ordinateur. La première couche est constituée de polymères chauffés dans un moule en silicone, puis le principe répété, en respectant un alignement microscopique, pour ajouter couche sur couche et finalement créer des structures inférieures à 400 micromètres. Le dispositif expérimental ici conçu permet une libération contrôlée de plusieurs substances. Chez la souris, le dispositif remplit ses objectifs et la microstructure et sa capacité de libération s'avèrent stables sous différents niveaux de température et d'acidité.
Selon ces scientifiques, l'application du dispositif à la vaccination, permettrait d'obtenir une réponse anticorps à long terme, et même surpasser les schémas multidoses. S'il reste un long chemin pour vérifier quelle sera la réponse immunitaire à ce type de délivrance et plus largement la sécurité de cette technique de vaccination, les enjeux sont considérables.
Équipe de rédaction Santélog