Les consommateurs bio ont un meilleur profil alimentaire
Les consommateurs réguliers de produits bio montrent un meilleur profil alimentaire (plus d'aliments végétaux, moins raffinés), en plus grande adéquation avec les recommandations du Plan national nutrition santé (PNSS), de meilleurs apports en nutriments et une probabilité de surpoids et d'obésité beaucoup plus faible. Les derniers travaux (2016 et 2017) ont confirmé que plus les gens consomment une partie importante d'aliments bio, meilleure est la qualité de leur alimentation, selon l'étude Nutrinet-Santé, rapporte l'Agence bio.
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Un produit de qualité aujourd'hui est un produit bio, cultivé localement et qui a du goût, selon l'enquête Tendances de consommation du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc). Après des décennies à suivre les marques en aveugle, c'est un vrai revirement.
Aussi, rien d'étonnant à ce que les consommateurs français désirent plus de produits bio : selon les derniers chiffres de l'Agence Bio parus le 15 septembre, 82% veulent que l'on favorise leur développement, 73% souhaitent une meilleure offre en grandes et moyennes surfaces, 48% sur les marchés... Idem en restauration hors domicile : ils sont 80% à en demander plus dans les restaurants, 77% dans les hôpitaux, 72% dans les maisons de retraite. Quant aux parents, 9 sur 10 ont les mêmes attentes pour les cantines.
Il ne s'agit pas seulement de bonnes intentions. Les Français achètent vraiment davantage de produits bio, y compris hors alimentation. Neuf sur dix ont en consommé en 2016 et sept sur dix en consomment désormais au moins une fois par mois. Leurs principales motivations : la santé (66%), le respect de l'environnement (58%) et le goût (56%). " Plus on avance en âge, plus on mange bio ", observe Florent Guhl, directeur de l'Agence bio.
Des pénuries de certains produits sont possibles
Au cours du premier semestre 2017, les ventes ont grimpé de 18% en grandes surfaces et de 12% en magasins spécialisés, selon les derniers chiffres de l'Agence bio. En tête des progressions des ventes : les fruits et légumes bio (+20%) et les produits d'épicerie. Le rayon des liquides gagne lui 32% (hors vin) en grandes surfaces, porté par les jus de fruits et la bière. Globalement, la demande progresse pour tous les produits. " A tel point que l'on redoute des pénuries de viande et d'oeufs, de lait et de vins bio. Deux tendances se combinent : augmentation de la demande et stagnation de l'offre ", déclare Florent Guhl.
La France bio est auto-suffisante à 70%. Les importations, en dehors des produits exotiques (thé, café, chocolat...), concernent surtout les produits de la mer (60%), l'épicerie et les boissons non alcoolisées (59%), les fruits (57%), les produits traiteurs et surgelés (35%) et les légumes (25%). Des produits qui entrent dans le top 5 des plus consommés : fruits et légumes, produits laitiers, oeufs, épicerie et viande.
Près de 3000 agriculteurs bio en plus en six mois
Cette demande est une vraie stimulation pour le secteur. Sur le premier semestre 2017, près de 3000 producteurs se sont engagés en bio, soit + 9,2%. Ils sont désormais 35 231 à produire sans pesticide chimique sur 1,77 million d'hectares.
On comptait également 934 transformateurs en plus, soit près de 9%. Le nombre de magasins augmente de 11%, soit plus de 440. Au total, la France comptait au 30 juin 51 490 entreprises en bio. Quant au chiffre d'affaires du secteur, estimé à 7 milliards en 2016, il a progressé de 500 millions d'euros sur le premier semestre. Avec un tel succès, il serait incompréhensible que le gouvernement n'accorde pas plus de soutien à ce secteur.
Anne-Françoise Roger