L’un dans l’autre // De Bruno Chiche. Avec Louise Bourgoin et Stéphane de Groodt.
On prend un point de départ vu et revu au cinéma et l’on en fait un film vu et revu pour ne même pas avoir envie de s’en souvenir après l’avoir vu. Pourtant, L’un dans l’autre partait d’une bonne idée. Le duo d’acteurs, made by Canal +, est plutôt séduisant mine de rien mais ce n’était pas suffisant. Pas plus que l’idée de départ qui au fond n’est pas forcément mauvaise mais c’est plutôt ce que le scénario en fait qui est terriblement mauvais. Puis coller derrière la caméra Bruno Chiche, pas connu pour être le meilleur de sa catégorie et qui tente difficilement de donner un sens à cette aventure. Malgré le fait que L’un dans l’autre reste suffisamment rythmé, le film a plus l’allure d’un téléfilm de luxe que d’une vraie comédie de cinéma. Car les pitreries de chacun ne suffisent pas à faire rire ou en tout cas à m’emporter. C’était le retour de Louise Bourgoin au cinéma, que je n’avais pas vu depuis un sacré bout de temps et j’étais heureux de la revoir. Mais son personnage, bien que potache (une fois qu’elle incarne Pierre bien entendu…), se heurte bien souvent à des dialogues trop convenus. Il en va de même pour Stéphane de Groodt qui s’en donne à coeur joie mais qui n’apporte jamais vraiment un petit plus… Malgré son charisme et c’est vraiment un comble.
Deux couples, Pierre et Aimée, et Eric et Pénélope, partagent tous les quatre plusieurs années d’amitié sans nuage. Seul souci, Pénélope et Pierre sont devenus amants… La situation devenant intenable, ils décident de rompre. Mais après une ultime nuit d’amour passionnée, le sort leur joue un tour : Pierre et Pénélope se réveillent chacun dans le corps de l’autre ! Pour protéger leur secret, ils se retrouvent chacun à devoir vivre la vie de l’autre. C’est le début des complications...
On reprend alors le ressort comique de Dans la peau d’une blonde, de Blake Edwards, on tente de le mettre à la sauce frenchy avec dans le tout le patron, fervent défenseur du made in France pour ce qui est des capsules (et le film insiste lourdement sur ses capsules de toutes les couleurs) et une conseillère municipal un peu cul cul la praline sur les bords, dans les bras d’un loser qu’elle n’arrive pas à quitter. Enfin, le film enchaîne tout un tas de trucs de ce genre là et je trouve que c’est un peu too much d’une certaine façon. Peut-être car L’un dans l’autre aurait pu trouver mieux pour l’histoire de ses personnages et que ce n’est pas ici spécialement le cas. Ce marivaudage manque donc de ce petit truc en plus, de ce grain de sable qui aurait pu faire briller le tout et transformer cette comédie inutile en un truc un peu plus intéressant. Reste alors quelques cocasseries ici et là qui donnent un rythme au film mais cela aurait très bien pu se déguster en guise de téléfilm du lundi soir (ou de n’importe quel autre chose) et cela n’aurait pas été dérangeant. Je ne sais pas ce que devient la comédie française mais elle est vraiment fainéante !
Note : 2/10. En bref, téléfilm de luxe à consommer et à jeter.