On a souvent râlé pour abréger un tweet un peu longuet, mais on a fini par le dégraisser, se rendant compte qu'il était parfois mieux ficelé et plus lisible. Le charme du site était sa concision littéraire à l'instar d'un dessin de presse qu'on aborde d'un simple coup d'œil. Twitter passe donc du haïku ciselé à la phrase proustienne, voire lourdingue. Tout ça pour quoi ? Parce que Twitter stagne et voudrait trouver de nouveaux 'clients', lorgnant bien sûr vers le pachydermique Facebook.
Ceux qui écrivent mal vont écrire de plus en plus mal, d'autres commettant des fautes d'orthographe et de syntaxe auront une visibilité redoublée, les petits filous de la presse et de la pub vont pouvoir copier/coller leurs messages et la redondance générale s'instaurer en règle. Les petits chefs d'œuvre de concision aphorique vont s'effacer devant le gluant du texte appuyé, monosémique. La timeline Twitter va se transformer en une litanie de brèves indigestes, le temps de recherche va donc s'y épaissir, s'y perdre, s'y fourvoyer. je gage du reste que ces 280 caractères ne sont qu'un premier pas vers l'avachissement généalisé du site.