Christiane Chavane vous aide à démêler le vrai de l'intox dans cette intrigue espagnole ...
Un peu de réinformation est utile parce que notre presse pro-destruction des états pour instauration d’un gouvernement européen macroniste est en train de nous mentir à un point inimaginable. Rien de tel que de partir de faits réels, de les sortir de leur contexte et de n’interviewer qu’un seul parti pour tromper le public.
Pire : j’ai tenté de lire un certain nombre de journaux espagnols dont je n’avais pas l’adresse internet directe : les moteurs de recherche français me renvoient systématiquement sur des articles en Français réécrits par le Point ou Courrier International qui sont à cent lieux des articles d’origine. Il m’a fallu ruser et galérer pour trouver les sites des journaux.
Il est évident que si la presse française prend fait et cause pour le catalanisme, c’est que cela fait partie de l’agenda européen « sorosien » porté par Macron : une myriade de petits états inconsistants avec chacun son dialecte, chapeautés par une Europe… germanisée puisque curieusement le seul état de l’agenda qui n’était pas dépecé était l’Allemagne (un de mes amis a vu la carte 2012 dont le découpage français était bizarrement identique à celui de la réforme Valls). Du coup si les indépendantistes gagnent et ouvrent la boite de Pandore, ce sera le retour au 7e siècle, mais compte tenu de la démographie et des migrations, nous n’aurons plus le Saint Empire Romain Germanique, nous aurons le Grand Califat Européen dirigé par un barbu germanophone. Ce doit être pour ça que le Barça, largement sponsorisé par le Qatar, a pris fait et cause pour l’indépendance alors que les joueurs sont pour la plupart non catalans.
Que s’est-il passé en Catalogne ? Reprenons les choses au début et recadrons les d’abord un peu.
Historiquement la Catalogne est en Espagne. A l’époque de la Reconquista sa position nordiste lui a permis de servir de base pour récupérer les territoires arabisés. Elle a totalement intégré le royaume d’Espagne au XIIe siècle par le mariage du Comte de Barcelone avec la reine d’Aragon, sachant que plus tard Aragon et Castille seraient réunis par Isabel et Ferdinand, les rois Catholiques. Il y a bien eu des soubresauts dus à des guerres de succession, mais d’indépendance significative et durable, aucune. Si le Catalan, dérivé de l’occitan, se parle en Catalogne, il n’empêche que tous les Catalans parlent l’Espagnol, même quand ils font semblant du contraire, alors que seuls 60% pratiquent le Catalan, avec en plus des variantes selon la zone.
Economiquement c’est une région riche, mais contrairement à ce que racontent les Catalans, le temps où la région était le seul moteur de la locomotive Espagne est révolu depuis longtemps. Avec 16% de la population la Catalogne génère 20% du PIB. C’est bien, mais c’est quand même loin de vouloir dire qu’ils sont indispensables au pays. Mais les clichés ont la vie dure. Et rien ne dit que si la Catalogne met les voiles les entreprises ne vont pas se délocaliser. Vu la gestion locale, c’est même très probable. Valence a même une belle carte à jouer pour reprendre le trafic du port de Barcelone.
Les Basques et les Catalans ont vécu l’enfer sous Franco. Arguant de ça, les indépendantistes qui gèrent la région depuis 40 ans, généralement avec les socialistes mais depuis les dernières élections avec l’extrême gauche, ont victimisé les Catalans, et ont tout fait pour générer en eux une haine de l’Espagne inouïe : réécriture de l’histoire, laissant croire que la Catalogne avait été colonisée par Franco ou presque, obligation du Catalan et même interdiction pour les commerçants d’afficher en Espagnol, apprentissage de l’Espagnol comme langue étrangère… des méthodes dictatoriales qui ont partiellement porté leurs fruits, et quiconque se met en travers de ce chemin est directement traité de franquiste. Des méthodes qui rappellent d’ailleurs celles des salafistes pour endoctriner les musulmans. Rien de nouveau sous le soleil. Le culte de la suprématie du Catalan sur les autres Espagnols qui ressemble à celui de la suprématie de la religion d’Allah… ou d’autres du même niveau. Il y a quand même eu un retour de bâton dans les années 90, et l’Espagnol a de nouveau été reconnu et enseigné comme langue officielle, mais le mal est profond.
Notons qu'il n'y a rien de mieux que d'enfermer les gens dans un ghetto linguistique pour les empêcher de fuir. C'est presque aussi efficace qu'un mur de Berlin et ça n'a pas besoin de gardes.
Il va sans dire que 40 ans de gestion socialo-indépendantiste ont entraîné une corruption monstrueuse. L’ancien président Jordi Pujol a évité la prison de justesse (On a eu peur d’en faire un martyre) pour des malversations non négligeables. Par ailleurs la gabegie, le nombre pléthorique de fonctionnaires et le clientélisme ont joué à fond. La Catalogne a la chance d’avoir un fort tissu industriel, et cela lui a permis de ne pas trop en souffrir. Contrairement au Pays Basque elle n’a pas obtenu l’autonomie fiscale, gageons que s’ils l’avaient eu les impôts auraient grimpé en flèche et signifié la fin de l’industrialisation, ils auraient sans aucun doute copié le magnifique modèle français. Ne pouvant pas le faire ils se sont contentés d’endetter la région très lourdement. On peut évidemment dire qu’il est injuste que l’état espagnol récupère les impôts catalans à son profit et fasse des péréquations pour aider des régions plus pauvres, mais rien ne prouve que si l’argent restait en Catalogne, il ne servirait pas à autre chose qu’à engraisser une oligarchie de dirigeants et de protégés et à faire du clientélisme… Ou plutôt tout le laisse à penser.
L’état central a repris à son compte la dette catalane au moment de la crise, mais ça n’a pas suffi. Fraîchement élu, Monsieur Puigdemont, successeur d’Arturo Mas, a demandé à Mariano Rajoy une rallonge pour boucler son budget et ce dernier l’a envoyé promener. Il semble que ce soit cela qui a poussé Puigdemont à réclamer l’indépendance et organiser un référendum unilatéral. Du moins c’est la partie émergée de l’iceberg, car je me suis laissée dire par une source dont la fiabilité reste à démontrer que les dirigeants de la Generalitat auraient planqué des sommes considérables dans des banques Andorranes et Suisses afin de préparer l’indépendance, et qu'Andorre s’est engagé à en finir avec le secret bancaire en 2018, donc très bientôt, donc à fournir aux autorités européennes les informations sur les comptes des clients, ce qui aurait poussé ces messieurs à se mettre à l’abri en vitesse. Est-ce vrai ou pas, je ne sais pas, mais ça pourrait bien expliquer cette précipitation.
Notons qu’aujourd’hui, avec l’arrivée de Podemos qui fait la chasse aux touristes mais aime les migrants, au point d’avoir refusé de sécuriser les Ramblas comme le demandait Madrid, non seulement la Catalogne est pourrie par la gabegie, mais en plus elle s’islamise.
ET LE REFERENDUM DANS TOUT ÇA ?
Puigdemont et ses comparses Podemos organisent en douce une séance au parlement catalan où ils sont SEULS et tous votent un référendum catalano-catalan, en décrétant que si le oui l’emporte même avec un seul votant, la Catalogne prendra le large.
Le souci c’est que l’Espagne est un état de droit. A la mort de Franco, lorsque Juan Carlos (le nouveau champion du monde de voile en classe 6mJI pour ceux qui suivent) a pris le pouvoir, il a créé une monarchie constitutionnelle et la constitution qui prévoit une large liberté pour les différentes provinces est claire et nette. Cette constitution a été acceptée par tous les Espagnols, Basques et Catalans inclus. Elle prévoit que tout référendum qui permettrait l’émancipation d’une région nécessite un scrutin NATIONAL. La raison est logique : il y a des Catalans partout en Espagne et des non Catalans en Catalogne. Nous passions du franquisme à la démocratie, les Espagnols n’allaient pas refuser ça. En plus c’est normal. C’est même tellement normal que les gouvernements espagnols successifs n’ont jamais reconnu ni le Kosovo ni la Crimée.
Donc Puigdemont est hors la loi. La cour suprême de justice de Catalogne lui a interdit le référendum et a pris les mesures adéquates pour l’empêcher. Il s’est entêté et a contourné toutes les règles. La juge a donc demandé que la police et la Guardia Civil interviennent pour empêcher le scrutin. Vous trouverez ci-joint une vidéo montrant à quel point ce scrutin, organisé par des gens qui n’ont que le mot « démocratie » à la bouche, était vérolé. Listes électorales en fonction du nom catalan ou non, bourrage d’urnes, non organisation là où le non pouvait l’emporter, dénonciation et chantage sur les non possibles, votes multiples et sans contrôle (même des enfants), caillassage des forces de l’ordre (ah oui il y a eu des violences des deux côtés mais bizarrement on n’en retient qu’un)… La vidéo ICI est édifiante et celle qui suit nous montre le « pacifisme » des « indépendantistes ».
Alors on me dit : mais Rajoy n’avait qu’à les laisser faire et organiser lui même, au moins on aurait eu des garanties. Pourquoi cette violence ? Les indépendantistes ont gagné au jeu de l’image.
Mais voilà : Rajoy n’a pas le choix. Il ne peut PAS laisser faire un référendum illégal, parce que le garant de la constitution ce n’est pas lui, c’est le roi. Et pour organiser un vrai référendum UNILATERAL, il faudrait que le roi accepte et qu’une modification de la constitution se fasse, ce qui n’est pas gagné d’avance… Et le roi refusera, son rôle n’étant pas de morceler le pays qu’il a reçu en héritage. Il a des comptes à rendre devant l’histoire.
Alors il n’y a qu’une solution : réprimer le coup d’état catalan.
Que va – t-il se passer maintenant ? Selon la Vanguardia la plus grande probabilité est une nouvelle élection régionale. ¡Veremos!