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Quart d'heure américain

Publié le 02 octobre 2017 par Mainsdoeuvres

ARTISTES :
Robert Filliou (FR), Joël Andrianomearisoa (MG) & Ivan Krassoievitch (MX), Alex Ayed & Georgia Dickie (CA), Cécile Bouffard (FR) & Matthieu Cossé (FR), Corentin Canesson (FR) & Bastien Cosson (FR), Martin Chramosta (SW) & Martina Sofie Wildberger (SW), Charlie Jeffery (UK) & Joshua Schwebel (CA), Christopher Kulendran Thomas (UK) & Thu Van Tran (FR/VN)

ACTIVATEURS :
Kim Bradford (FR) & Joseph Perez (FR), Julien Gasc (FR), Jérémie Gaulin (FR), Catherine Hershey (FR/UK) & Yohanna Hito, Guillaume Maraud (FR)

Commissariat : heiwata

Dans le cadre du 50e Congrès de l’AICA (Association Internationale des Critiques d’Art)


ÉVÉNEMENTS :

> Vendredi 10 novembre, à partir de 18h30 :
*Vernissage
> Vendredi 17 novembre, après-midi :
*Visite de l’exposition et performance dédiée à l’AICA
*Performances et activations
> Samedi 18 novembre, après-midi :
*Performances et activations


« QUART D’HEURE AMÉRICAIN »

L’expression anachronique quart d’heure américain est d’abord le nom d’un laps de temps, une inversion des valeurs de séduction dans les surprises-parties à la fin des années 50 en France : un court instant où les filles étaient autorisées à inviter les garçons à partager une danse à deux au sein d’une société aux rôles codifiés. C’est aussi la phrase si célèbre d’Andy Warhol « À l’avenir, chacun aura droit à 15 minutes de célébrité mondiale ». Une phrase programmatique qui définit autant l’accès à la gloire que la fin de celle-ci. Enfin, ce pourrait être le temps accordé à l’usage de l’oeuvre de Robert Filliou : Danse-poème collectif (1962), à performer à deux chacun(e) tournant une roue. Une oeuvre à activer pour générer des combinaisons de poèmes de cet artiste autoproclamé « génie sans talent », poursuivant le concept de La Fête Permanente et pour lequel le temps était une donnée changeante et subjective.

« Quart d’heure américain » traite ainsi du phénomène de la désuétude comme contre-point. En linguistique, celle-ci traduit l’abandon d’un mot, mais aussi du sens de ce mot, d’une chose ou d’une habitude sociale qui n’est plus en usage. Elle décrit un sentiment plus qu’une idée d’obsolescence technique. Elle désigne ce qui a disparu, ce qui appartient au passé, par rapport à une actualité. « Quart d’heure américain » s’appuie sur ce concept de désuétude comme une notion positive, une nécessité, une force d’attraction, de contestation et d’opposition de l’art.

Établissant une filiation avec la démarche artistique de Robert Filliou, l’exposition réunit en duo quatorze artistes qui réactualisent des objets, des formes, des langages et des savoirs dont l’usage est désormais délaissé. Alliant dessin, sculpture, vidéo, installation, poésie et performance, ils proposent des récits fictifs et documentaires à la géographie éclatée et célèbrent la puissance de l’inutile contre la productivité mécanique. Par leurs oeuvres teintées de mélancolie et d’absurde, les duos d’artistes font l’expérience d’une dissonance, d’un renversement des regards. Ils interrogent les valeurs artistiques, culturelles et sociales dominantes. La désuétude devient un acte de résistance des rêveurs, des poètes et des marginaux. Un pas de côté dans la grande accélération du monde.

Deux temps forts rythmeront l’exposition, durant lesquels certains duos d’artistes seront activés de façon performative, discursive ou musicale par des commentateurs - conteurs. Philosophes, artistes théoriciens, critiques d’art, performeurs et musiciens proposent une interprétation d’un duo, d’un artiste ou de la notion de désuétude.


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