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L’incivisme des béninois

Publié le 22 septembre 2017 par Fsavoeda

Tout développement durable et inclusif nécessite que soient réunis plusieurs facteurs. Cela nécessite également une certaine discipline de la part de acteurs de développement car sans les Hommes, il n’y a point de richesse et sans richesse pas de développement. Le respect de l’environnement et des lois qui le gouvernent est tout aussi déterminant dans le processus de développement que la création de richesse.

Mais il suffit juste de faire un tour dans les principales villes du Bénin notamment Cotonou, Porto-Novo et Abomey-Calavi pour connaitre l’état de délabrement total dans lequel se trouvent l’environnement, les infrastructures et comment les citoyens réagissent face aux lois qui gouvernent cet environnement.

L’incivisme des béninois

Au prime abord, nous avons les feux tricolores qui ne fonctionnent pas à certains endroits et à d’autres endroits où ces feux fonctionnent, les citoyens choisissent délibérément de ne pas les respecter pour une raison ou une autre. Ces comportements ne sont pas sans répercussions sur la vie de nos concitoyens. Cela cause des accidents qui sont parfois mortels.

L’incivisme des béninois

Parlons à présent de l’éclairage public. A ce niveau le constat est aussi piteux. Les rares endroits qui ont eu la chance d’être électrifiés se trouvent victimes des phénomènes de vol des câbles qui alimentent les projecteurs. Il existe des personnes sans scrupules et irrespectueuses des biens publics.  Et même si par endroits, tous les matériels sont en place, il suffit d’y faire un tour la nuit pour se rendre compte que l’éclairage n’est pas fonctionnel faute d’entretien des installations. Notons également qui même si des efforts sont faits dans ce sens, une bonne partie du pays reste sans éclairage ce qui occasionne régulièrement des activités criminels.

L’incivisme des béninois

Les infrastructures routières sont transformées en un véritable dépotoir des ordures aussi bien des ménages que de certains commerçants. Ce phénomène a pris de l’ampleur surtout après les récentes opérations de libération des espaces publics. Cette situation n’est pas trop  étonnante car dans un pays où il y a une absence totale de politique de traitement des déchets, il faut s’attendre à des comportements pareils. Les dirigeants à divers niveaux surtout la Direction des Service Techniques des municipalités ne jouent pas leurs rôles ou du moins font semblant de les jouer. Conséquences, les citoyens, par absence de poubelles à des endroits précis pour la pré-collecte des ordures, ont fait le choix le plus facile qui consiste à les jeter sur les voies publiques ou dans les caniveaux. Il suffit de faire un tour à Zongo pour se rendre compte de cette situation. Ce quartier se trouve même être champion dans ces actes. Face à cette situation dramatique, les touristes qui foulent pour la première fois la terre béninoise et qui sont séduits par les merveilles de l’aéroport international Cardinal Gantin entrent en même temps au contact de l’insalubrité qui règne dans les quartiers Gbogbanou, Zongo, Djidjè, Suru-Léré, Midombo, Akpakpa Dodomè, Xwlacodji… Ces populations n’ont aucun égard pour les infrastructures d’assainissement réalisées à grands frais par les municipalités avec le concours des bailleurs de fonds et de l’Etat.

Nous sommes tous responsables des maux qui minent notre société. Beaucoup se poseront sans doute de question sur leur part de responsabilité, eux qui ne font rien pour nuire aux autres. Ne rien faire de nuisible contre les autres n’est pas tout, se désintéresser de la chose publique est aussi un problème pour la communauté. Plusieurs fois, j’ai pris le bus pour me rendre de Cotonou à Porto-Novo, et assez souvent, quand certains finissent de consommer les produits emballés, elles jettent les emballages en pleine voie alors même que le véhicule continue de circuler. J’ai rencontré cette situation plusieurs fois mais je n’ai jamais pu y faire quelque chose. Non pas parce que j’approuvais ces comportements mais je me sentais tellement impuissant, seul contre plusieurs. Mais quand vous avez la capacité de lutter contre quelque chose et de défendre la bonne cause et vous ne le faire pas, vous êtes animés par un sentiment de culpabilité. C’est l’une des raisons qui m’ont conduit à créer ce blog, je suis fatigué de rester sans voix.

C’est vrai que parfois, les personnes se disent que le simple fait de jeter une peau de banane sur la route est inoffensif. Mais une moto pourrait glisser à cause de cette banane et causer un accident qui peut coûter la vie humaine.

La liste des actes d’incivismes est longue, très longue que je ne peux tout développer en un seul article : méconnaissance des droits et des devoirs, malhonnêteté, tricherie, indifférence à l’égard de la chose publique, non-respect de l’environnement, manque d sérieux et de conscience professionnelle, absence d’éthique, corruption, contrebande, manque de solidarité, manque de tolérance… Ce sont autant de comportements qui constituent une entrave au développement de notre communauté. Et vous, chers lecteurs et moi, notre rôle ici est de libérer notre communauté de ces maux. Chacun doit donc jouer sa partition afin de s’assurer du bien-être de tous et de toutes.

PS : une loi « Pollueur-payeur » serait la bienvenue au parlement.

FS.



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