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[Critique] Blade Runner 2049

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Blade Runner 2049

[Critique] Blade Runner 2049
En 2049, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves créés par bio-ingénierie. L’officier K (Ryan Gosling) est un Blade Runner : il fait partie d’une force d’intervention d’élite chargée de trouver et d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres des humains. Lorsqu’il découvre un secret enfoui depuis longtemps et capable de changer le monde, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être traqué et éliminé. Son seul espoir est de retrouver Rick Deckard (Harrison Ford), un ancien Blade Runner qui a disparu depuis des décennies.

Plus de 30 ans après la sortie de Blade Runner, film culte ayant considérablement marqué/influencé l’univers de la science-fiction au cinéma, voilà que débarque sur nos écrans sa suite – presque – directe : Blade Runner 2049. Une suite s’inscrivant dans la parfaite lignée du premier volet (Ridley Scott est toujours aux manettes), tout en bénéficiant du savoir-faire de Denis Villeneuve (Enemy, Prisoners, Sicario, Premier Contact) à la réalisation. Une association remarquable, qui donne lieu à un long-métrage tout aussi remarquable.

Fort d’un scénario brillant parvenant à inscrire son histoire dans la continuité du premier film, sans toutefois tomber dans des références inutiles ou du « fan service » grotesque, Blade Runner 2049 poursuit, avec une élégance rare, l’exploration des thématiques abordées dans l’œuvre originelle. Mieux, il les approfondit même en installant de nouveaux enjeux. A la fois simples et cohérents, ceux-ci s’imposent assez naturellement au héros, transformant son périple en véritable quête identitaire. Une quête identitaire incontestablement marquée par l’ambiguïté du personnage, élément fort du premier volet qui trouve dans cette suite une toute nouvelle dynamique. Campé par un Ryan Gosling plus charismatique que jamais, le héros émeut par son évolution dramatique subtile et mélancolique. A ses côtés, outre la belle énergie d’Harrison Ford, on appréciera la présence remarquée d’Ana de Armas, inoubliable dans la peau d’un hologramme sexy servant à combler, de manière totalement factice, le manque sous toutes ses formes (amour, sexe, contact humain..). Dans un autre registre, et malgré une écriture peut-être un peu moins délicate, Jared Leto et Sylvia Hoeks impressionnent aussi par leur puissance de jeu.

[Critique] Blade Runner 2049
Plus que le fond, diablement riche et complexe, c’est néanmoins surtout la forme du long-métrage qui séduit ici, prolongeant magnifiquement la réflexion amorcée par les dialogues. Non seulement la photographie de Roger Deakins est à tomber par terre, délivrant pendant près de 3 heures des plans d’une beauté absolument sidérante, mais la direction artistique est également remarquable d’intelligence dans sa façon d’exprimer à l’écran la solitude, la nostalgie ou encore l’humanisation. Même si le dernier acte du récit a tendance à un peu trop surligner les choses, rares sont les films qui réussissent à associer aussi harmonieusement l’image et le texte. Sur le plan sonore, la BO de Benjamin Wallfisch et Hans Zimmer participe aussi à l’expérience sensorielle si particulière que le film procure. Tantôt assourdissante, tantôt mélancolique, elle contribue assurément à renforcer les émotions/atmosphères véhiculées par l’histoire et le visuel. Enfin, pour conclure sur la dimension technique, la mise en scène de Villeneuve s’avère tout simplement grandiose, le réalisateur canadien faisant à nouveau parler son sens du cadre pour composer des images mémorables. Le genre d’images qui nous imprègne encore longtemps après le visionnage.

Avec Blade Runner 2049, Denis Villeneuve confirme donc son statut de grand cinéaste, réalisant l’exploit de proposer une suite s’inscrivant dans la parfaite lignée du film de Ridley Scott, tout en ne souffrant jamais de la comparaison. Brillamment écrit et incarné, le long-métrage séduit principalement par ses thématiques passionnantes et ses images somptueuses, vectrices d’émotions fortes et de réflexions subtiles. Un vrai petit chef d’œuvre !



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