Claude Bellevin (à gauche) avec son frère Michel et Claude Desnoyers.
De battre son grand cœur s’est arrêté. Claude Bellevin est décédé dans la nuit de samedi à dimanche dans l’unité de soins où il avait été transporté il y a trois semaines. Ceux qui me connaissent savent combien nous étions amis, nous qui avions traversé, ensemble souvent, les crises que la vie ne manque pas de placer sur notre chemin. Nous qui nous retrouvions chaque matin au petit café depuis des décennies pour refaire le monde, de Trump à Priollaux. A Louviers, où il avait passé le plus clair de son temps, il était connu comme le loup blanc. Il faut dire qu’il appartenait à plusieurs associations et dans tous les domaines de l’activité humaine. Qu’il s’agisse du sport avec l’ASL de la grande époque, des Amis de Timia, en solidarité avec l’Afrique, du club cycliste du lundi, ou des associations culturelles avec lesquelles il avait construit avec le temps son agenda hebdomadaire. De Rouen à Val-de-Reuil, d’Evreux à Avignon ou Aix-en-Provence l’été venu. Il y a plus. Alors qu’il dirigeait encore une très belle entreprise de mécanique, il n’avait pas hésité une seule seconde à s’engager pleinement dans le combat municipal aux côtés d’Ernest Martin et d’Henri Fromentin, combat qu’il jugeait utile voire indispensable à son équilibre de vie. C’est en prolongeant ce combat local qu’il fut l’un des plus ardents soutiens de François Loncle, élu député en 1981. Claude était de ceux qui ne se cachent pas, qui n’hésitent pas à s'afficher (malgré les critiques) parce qu’ilpossédait un fond très solide et très authentique qu’une jeunesse pas toujours facile lui avait prodigué. Mais il fallait du temps pour tenter de découvrir sa personnalité aussi attachante qu’elle semblait nous échapper. L’apprivoiser était un vrai délice. Sur le plan humain, il était la bonté même. La générosité même. Toujours prêt à rendre service, toujours prêt à dépanner, toujours prêt à servir une cause ou une action collective. Encore récemment, il aimait apporter sa pierre à une industrie locale dynamique, faisant fi de sa situation de retraité jamais en retrait. Claude était aussi un père et un grand-père. J’imagine la douleur de ses enfants, Nathalie et Jean-Philippe et celle de ses quatre petits-enfants qu’il entourait de tout son amour. Pendant ces trois dernières semaines, ils ont été attentionnés, à son chevet en permanence, pour oser espérer gagner une lutte pourtant inégale face à la maladie. Nous serons nombreux, demain, au crématorium d’Evreux pour saluer sa mémoire et lui rendre un dernier hommage. Beaucoup le pleureront. Il laisse tant de regrets.