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The Brave (2017): procédural peu courageux

Publié le 11 octobre 2017 par Jfcd @enseriestv

The Brave est une nouvelle série de 13 épisodes diffusée depuis la fin septembre sur les ondes de NBC aux États-Unis et Global au Canada. Le titre fait référence à un groupe de soldats qui se retrouvent dans des missions diverses à travers le monde, le tout supervisé par Patricia Campbell (Anne Heche), la directrice adjointe de la Defense Intelligence Agency. Issue d’un courant sériel qui a fait long feu depuis belle lurette, The Brave n’a pas grand-chose pour nous divertir, mis à part des missions bourrées d’explosifs, mais qui manquent d’étincelles. Quant aux personnages, ils sont loin d’aller chercher une quelconque corde sensible chez le téléspectateur.

The Brave (2017): procédural peu courageux

Se sauver contre le reste du monde

Patricia Campbell et les deux agents de la CIA Noah Morgenthau (Tate Ellington) et Hannah Rivera (Sofia Pernas) veillent en permanence sur une équipe chevronnée dont la bravoure n’est pas à mettre en doute. Sur le terrain, mentionnons entre autres Adam Dalton (Mike Vogel), le directeur des communications et auparavant opérateur de la Delta Force, Ezekiel Carter (Demetrius Grosse), un ancien de la US Navy,la sergente Jasmine Khan (Natacha Karam) tireuse d’élite et Joseph McGuire (Noah Mills), médecin de combat. Dans le premier épisode, ils sont chargés de retrouver la trace de la Dre Kimberly Wells (Alix Wilton Regan), une ophtalmologiste travaillant avec Médecins sans Frontières kidnappée en Syrie du nord. C’est que des terroristes ont besoin de son expertise afin qu’elle guérisse leur chef blessé au combat. La semaine suivante, l’équipe se déplace en Ukraine alors qu’une de leurs espionnes est recherchée activement par l’armée russe. Au troisième épisode, nous nous retrouvons au Mexique quand un agent double risque sa vie afin de mettre le grappin sur une organisation terroriste qui planifie plusieurs coups d’éclat dans la région.

Plus ça change, plus c’est pareil. The Brave est le pur produit des networks suivant la forme procédurale alors que chaque semaine est entamée une nouvelle mission. Évidemment, des énormes (et hâtifs) succès d’auditoire comme The Good Doctor à ABC tendent à donner raison aux grands studios quant à cette forme narrative à privilégier. En cas de popularité, il est plus rentable d’étirer sur une longue période de temps une fiction, ce qui n’est pas aussi simple avec les séries « événement ». Mais la nouveauté d’ABC a beau miser sur des cas médicaux chaque semaine, c’est d’abord sur son personnage principal souffrant du trouble de l’autisme qu’on a voulu mettre l’accent. Bien qu’on ne réinvente pas du tout la roue ici, reste que ce dernier et d’autres membres de son équipe sont assez sympathiques pour mériter notre attention.

The Brave (2017): procédural peu courageux

C’est tout le contraire avec The Brave. C’est que la série commence à peine qu’on se retrouve déjà dans le feu de l’action à tel point qu’on a l’impression d’entamer une seconde saison. En effet, c’est à peine si on a le temps de retenir le nom d’un ou deux personnages principaux puisque tout est orienté vers la première mission. Certes, on parvient à installer une certaine tension, mais c’est à la finale que tout se gâche. C’est qu’une fois leur objectif complété, les soldats se retrouvent à la plage et jouent au ballon avec des locaux quand tout à coup, une voiture fonce droit sur eux. Le plan aérien de la conclusion nous montre l’explosion et le cliffhanger est assez bon pour nous convaincre d’être au rendez-vous la semaine suivante. Seulement, à l’épisode #2, c’est à peine si l’on mentionne le drame et l’équipe est en Ukraine, prête pour de nouvelles aventures. Le concept du procédural est donc un peu trop appliqué à la lettre, ce qui est assez décevant.

Sinon, la série y va d’un schéma s’apparentant aux westerns des années 50 on ne peut plus simplistes : les gentils et les méchants. Qu’on soit au Mexique, en Ukraine ou en Syrie, le contexte politique est à peine mentionné et les réalités locales ignorées. Les ennemis à abattre forment un groupe homogène bon qu’à tirer des coups de feu tandis que les soldats américains défendent la veuve et l’orphelin. En ce sens, on a droit à une guerre étonnamment « propre » puisque l’armée n’atteint que les terroristes sans faire de dommages collatéraux (famille, enfants, etc.).

The Brave (2017): procédural peu courageux

On les regarde les regarder

Dès les premières minutes de The Brave, on nous apprend que Patricia a perdu un fils militaire au combat. Pourtant, dans les trois premiers épisodes, on ne revient plus sur le sujet, comme si c’était assez d’informations pour qu’on lui voue une sympathie sans failles. On use d’ailleurs du même stratagème avec les autres personnages, par exemple le flirt entre Adam et Jasmine ou l’agenda secret d’Hannah concernant la mission de ses collègues au Mexique. Seulement, on ne donne jamais vraiment suite à ces intrigues qui font davantage office de remplissage. Pourtant, on a droit à des temps morts bien pires dont l’intégralité des scènes se déroulent dans les bureaux de la défense à Washington. C’est qu’en gros, le téléspectateur regarde la direction des opérations qui elle-même regarde les soldats sur le terrain. De voir Patricia se faire du sang d’encre est un doublon inutile pour l’auditoire. Agent X lancée en novembre 2015 sur TNT et APB sur Fox en février usaient d’un stratagème similaire avec des patrons regardant constamment le cours des missions de leurs équipes. Flops dans les deux cas, on voit mal comment la nouveauté de NBC pourrait éviter le même sort.

Justement, les débuts de The Brave sont on ne peut plus timides : 5,96 millions de téléspectateurs étaient présents au premier épisode avec un taux de 1,33 chez les 18-49 ans. Les deux semaines suivantes, l’auditoire s’est stabilisé à 5,2 millions avec un taux « stable » de 1,10. Les dés sont déjà joués, d’autant plus que la série devra affronter durant tout l’automne l’autre nouveauté diffusée dans la même case horaire à ABC : The Good Doctor qui rafle tout sur son passage…

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