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Critiques Séries : Mindhunter. Saison 1. Episodes 3 et 4.

Publié le 18 octobre 2017 par Delromainzika @cabreakingnews

MINDHUNTER // Saison 1. Episodes 3 et 4.


A nous plonger dans l’esprit des serial-killer, Mindhunter reste une série intéressante. La semaine dernière, la série nous introduisait à Edmund Kemper (incarné par Cameron Britton) qui reste un serial-killer connu aux Etats-Unis. Il a tué 10 personnes dont sa propre mère. Mais face à Ford, il y avait une vraie alchimie intéressante et malsaine que Mindhunter tentait de créer. L’avantage est que cela fonctionne même si son retour dans l’épisode 1.03 est un peu moins intéressant. Cameron Britton est en tout cas brillant dans le rôle et pourrait vraiment faire peur. Avec ces deux épisodes, Mindhunter ne change pas spécialement des deux premiers, mais les aventures restent tout de même intéressantes. D’ici la fin de l’épisode 1.03, un officier de police dit à Ford qu’il est le Sherlock Holmes des temps modernes et que Tench est son Watson. C’est plus ou moins vrai, dans le sens où Ford fonctionne un peu comme Sherlock autour de ces thématiques macabres. C’est aussi un épisode qui nous introduit à quelqu’un d’autre, le Dr Wendy Carr qui me permet de retrouver Anna Torv qui, depuis l’arrêt de Fringe, manque cruellement à la télévision. Son retour à la télévision est une excellente nouvelle. Ce n’est ici qu’une introduction et l’épisode suivant l’utiliser judicieusement, mais j’adorerais qu’elle prenne un rôle plus important d’ici la fin de la saison.

Tout cela promet aussi d’ajouter un nouveau personnage féminin à la série après Debbie et la secrétaire de Shepard. Wendy est une professeure des sciences sociales à Boston qui connaît Tench depuis des années. Elle travaille actuellement sur la supposée psychopathologie des capitaines d’industries. Et elle croit que les serial-killer que Ford et Tench étudient, ne sont pas très éloignée de ce qu’elle a établi. Ce qu’il y a d’intéressant avec le point de vue de Wendy, c’est que c’est un regard féminin et que de ce point de vue là, les choses sont complètement différentes. Etudier les serial-killers n’est pas ce qu’il y a de plus facile, surtout que nous sommes aux débuts du profiling au FBI dans les années 70 et que Sherlock Holmes (qui est pour moi le meilleur profiler) date déjà de plusieurs années. Debbie de son côté continue d’être un personnage important et plus léger. Si je regrette par moment que Mindhunter n’ait pas plus de personnages féminins (et surtout féminins et forts), je pense que cela va avec l’époque dépeinte mais cela ne veut pas pour autant dire que d’autres femmes ne peuvent pas faire leur apparition. Car la série en a besoin et Wendy apporte cette fraîcheur nécessaire qui permet de retrouver aussi par moment le charme de Fincher.

Mais une question me taraude dans cet épisode : Est-ce que Debbie existe réellement ? Après tout, elle vient de la même ville où Ford a fait ses années d’études du FBI, elle ne parle qu’à Ford et personne d’autres et surtout, personne d’autre que Ford ne l’a rencontré encore dans la série. Rien n’est sûr mais après tout, David Fincher a réalisé Fight Club et je ne serais pas surpris qu’il ait ajouté cette référence supplémentaire à son film culte (d’ailleurs, ce qui serait drôle là dedans alors qu’il y en avait déjà une à une scène précise du film dans le pilote de la série). Mais Ford a bien d’autres problèmes à régler que celui de savoir si Debbie est réelle ou non. Puis je me suis plongé dans l’épisode 1.04. Et là, on comprend que Debbie est réelle. C’est assez fun de voir comment l’avis peut changer d’un épisode à l’autre, d’un coup d’un seul. Bien que l’on ne voit pas Debbie réellement faire ce qui suggère son existence, je doute tout de même qu’il y ait un twist sur le fait qu’elle ne soit que dans l’esprit de Ford. Nous avons aussi l’introduction de la femme de Tench (encore une femme, enfin !) incarnée par Stacey Roca.

Ce qui permet de réellement comprendre que Debbie est réelle c’est la rencontre entre Debbie et le Dr. Carr (qui fait maintenant partie de l’équipe officiellement). Et tout cela pour mon plus grand plaisir. Ford a encore des recherches à faire et le personnage n’a de cesse d’évoluer avec les intrigues qui vont avec. Je trouve ça plutôt fun mine de rien. Asif Kapadia, le réalisateur de cet épisode, veut que l’on ressente le côté un peu inconfortable de l’horreur du meurtre. Monte déteste clairement sa mère comme Kemper ou encore Dwight Taylor. Ce qui permet d’établir un lien (mais ce n’est pas forcément le seul lien qu’il y a dans Mindhunter entre tous les serial killer). Autre chose d’intéressant dans cet épisode c’est l’enquête du meurtre de Beverly Jean Shaw, à Altoona en Pennsylvanie. Cette babysitter fiancée de 22 ans a été retrouvée dans une déchèterie locale quatre jours après son meurtre. L’horreur de la séquence et de la façon dont tout est décrit ne donne pas spécialement envie de déjeuner devant. Comment Netflix peut imaginer que l’on ait envie de binge-watcher Mindhunter toute une journée en sachant qu’à un moment donné on va se retrouver à manger devant un épisode.

Mais Mindhunter a en tout cas le mérite de proposer quelque chose de légèrement différent tout en restant dans l’étude des serial-killers, comme une prolongation de ce que David Fincher a fait avec Seven ou encore Zodiac. Reste à voir maintenant ce que cela pourra donner par la suite bien entendu. Contrairement aux deux premiers épisodes un brin décevants, Mindhunter est en train de s’engager sur un chemin bien plus efficace ici. Les personnages sont mieux développés, les intrigues aussi. Reste plus qu’à construire un ensemble désormais.

Note : 6.5/10. En bref, l’évolution de Mindhunter est efficace et intéressante, manque plus que deux ou trois ajustements qui pourraient rendre le tout brillant.


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