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Tak bat : une vie de prières et d’aumônes

Publié le 22 octobre 2017 par Khanapay @Khanapay

Sabaidee ! Nous allons aujourd’hui vous parler de la cérémonie du Tak Bat. Si vous avez atterri ici, c’est sans doute grâce à ce mot clé, et que j’imagine vous cherchez à en apprendre un peu plus sur ce rituel matinal.

Les moines bouddhistes

Tak bat : une vie de prières et d’aumônes

Les moines bouddhistes choisissent une vie qu’on pourrait qualifier de chaste lorsqu’ils sont dans leur monastère. De ce que j’ai compris, chacun des habitants peut devenir moine pour une durée plus ou moins longue. C’est pour cette raison qu’on trouve parfois de très jeunes moines dans les temples. Les parents ne pouvant payer une école pour leur enfant, ils décident de l’envoyer dans un monastère afin de recevoir une éducation (qui en somme sera très religieuse). Voilà une chose pour le concept des moines. Ces derniers vivent de dons faits par les habitants. Ils recueillent ainsi tous les matins de l’année, de la nourriture. Tout est récupéré, et ils se contentent de garder du riz pour leurs repas, et peut-être quelques fruits (je ne suis pas certaines). Tout le reste est alors donné aux habitants les plus pauvres. Je vois ça comme un système d’entraide bien rodé. Les fidèles donnent et deviennent « de bons bouddhistes » de par leurs bonnes actions, les moines sont nourris et les plus pauvres ne sont pas oubliés. Quoiqu’on pense de la religion en général, il faut avouer que c’est un fonctionnement plutôt noble.

Le Tak bat

Le Tak bat, c’est cette procession très matinale (aux environs de 5h30/6h du matin) qui a lieu avant le lever du soleil. Les moines sortent de leurs temples respectifs de manières parfaitement synchronisées et défilent dans les rues avec un genre de gros bol pour recueillir la nourriture. Ils défilent par temple et le moine le plus ancien sera le premier, ainsi de suite jusqu’au plus jeune des moines. Quand il n’y a qu’un ou deux temples dans la ville, ce n’est pas extraordinaire… Mais à Luang Prabang, le côté magique prend tout son sens lorsqu’on sait le nombre de temples au kilomètre carré ! La ville compte près de 80 temples im me semble, vous imaginez aisément que ça représente beaucoup de moines. Malheureusement, c’est devenu une attraction très touristique…

Tak bat : une vie de prières et d’aumônes

Mon appréhension

Cet aspect m’amène au point qui « me fait le plus peur »… J’ai peur d’être déçue par cette cérémonie, peur qu’elle attire des foules irrespectueuses, prêtes à tout pour une belle photo. J’ai peur d’y trouver également plus de touristes que de locaux, que ça gâche la magie. Une part de moi se dit également qu’y assister c’est ne pas être « à ma place » ce n’est pas ma culture, même si je l’aime beaucoup j’ai l’impression qu’en y allant je vais faire du voyeurisme. Pourtant je n’irai pas dire qu’assister à une messe en France c’est être voyeur ; donc je suis vraiment tiraillée!

Je vais tout de même vous lister tout ce que j’ai retenu pour que la cérémonie « se passe bien » de notre côté.

Les impairs à ne pas commettre

-PAS de flash lors des photos

-Ne pas s’approcher trop près, ne pas leur barrer la route (en résumé : ne pas perturber ce défilé)

-Prendre ses photos de loin

-Ne pas parler fort (ou ne pas parler du tout)

-Ne pas se situer plus haut qu’un moine (très mal vu)

Les petits plus que j’envisage :

  • Ne pas y assister depuis l’artère principale (à mon avis c’est là où toute la masse va se réunir et vous savez comme moi que l’effet de groupe rend les gens idiots, donc pour éviter les idiots, évitons les groupes) => Edit : ce point n’a pas été respecté du coup, mais l’avenue étant très longue, nous avons trouvés un endroit calme.
  • Demander à notre Guesthouse où est le meilleur endroit et les ultimes conseils

Certains farangs (touristes « blancs ») y participent même. Je ne l’envisage pas du tout, pour les raisons citées plus haut. Si toutefois ça vous intéresse et surtout que ça a du sens pour vous (en gros que le bouddhisme est votre religion) :

  • N’achetez pas du riz au vendeur ambulant le matin même (souvent il est de mauvaise qualité et ce n’est que pour le business ; le riz de mauvaise qualité est un affront pour les moines)
  • Faire cuire le riz le matin (demandez à des locaux ou dans sa guesthouse) sera un gage de respect pour les moines auxquelles vous donnerez
  • Ne donnez pas d’autres choses que du riz (ou des fruits) : un snickers n’a rien d’un don pour eux… ça me fait limite rire de l’écrire mais bon…
  • Déchaussez vous, portez l’habit traditionnel (sin pour les femmes) avec l’écharpe sur l’épaule gauche

À noter que finalement, ces conseils, si vous êtes bouddhiste, vous êtes très certainement autant voire plus renseignés que moi sur le sujet…

La cérémonie en tant que telle

Se rendre au tak bat… Quelle aventure! J’y ai assisté avec mon conjoint, qui est venu au Laos avec moi, et se rendre à la cérémonie n’a pas été de tout repos. Nous voulions louer des vélos dès 5h du matin, et on nous avait dit à la Guesthouse que quelqu’un serait là. A 5 heures du matin, j’avais des doutes, mais effectivement quand nous arrivons dans le hall à 5h10 et il y a bien un Lao qui dort sur un lit de camp dans un matelas de camping! On n’arrive pas à le réveiller, même si on doit avouer qu’on n’y met pas beaucoup d’énergie non plus. Tant pis, on ira à pied. J’ai peur que ça nous mette en retard mais on marchera plus vite s’il le faut ! Arrivés devant le portail de la guesthouse, on doit sauter par dessus, bien entendu il est cadenassé! On contourne le problème des vélos et du portail avec beaucoup de « lao style » et on enchaine sur notre marche jusqu’à l’avenue.

Tak bat : une vie de prières et d’aumônes

Dès qu’on arrive au début de l’avenue, comme je le redoutais, on se fait assaillir de vendeur s ambulants de riz gluant. Mon « non » est ferme et plutôt désagréable avec les lao que j’aime pourtant beaucoup. Je ne comprends pas comment on peut faire de sa religion un commerce mais c’est encore un autre débat je pense… On avance sans prêter attention aux vendeurs. Des dizaine de tabourets en plastique sont présents sur le trottoir (notamment à partir de mon trait vert sur la carte ci-dessus). Je me dis que ça gâche déjà le mythe, sans compter sur les dizaines et dizaines de chinois que je vois partout. Cette fois c’est sur, on est à Disney !

On marche un long moment jusqu’à ce qu’on trouve une laotienne agenouillée et seule. Personne ne s’intéresse à cet endroit, tout le monde préfère les tabourets en plastiques rouge et bleus. Tant mieux ! C’est d’ici que je regarderai la cérémonie, mon 35mm en main. Cet objectif est parfait pour la situation, car depuis le trottoir d’en face je suis nickel pour cadrer et c’est aussi le plus lumineux de ceux que je possède.

La cérémonie démarre sous un crépitement de flashs, et ma déception grandit à chaque seconde… Les chinois me passent sans arrêt devant et se colle aux moines : comme je m’y attendais… J’ai presque envie de repartir, mais je constate très vite qu’ils « suivent » un groupe de moines. Bon vent. Nous nous retrouvons presque seuls avec mon conjoint à cet endroit, à « regarder » ce spectacle. Les moines sortent tous les uns après les autres, ils sont tellement nombreux ! Le défilé dure longtemps, et la fin est très agréable puisque l’artère est vide et de plus en plus lumineuse…

Je finis ce Tak Bat très heureuse car même si les premiers instants sont comme je le pressentais : touristiques et un poil irrespectueux, la fin de cérémonie aura juste été superbe. Je vous laisse avec quelques photos, n’hésitez pas si vous avez des questions ou remarques :).

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