Hier soir c'était au tour de Peach sur la scène de "On the road company"
La voix off de ce conte de la folie poétique nocturnale et sépulcrale, c’est le Peach de "Hamlet est à la bourre" sans son complice Jean-Luc Veisse.
"Embarrassada" est le mot espagnol pour dire que la dame attend un heureux événement nous apprends la voix.
Peach n’est pas que la voix off, c’est aussi l’auteur de ce texte magnifique. Son intelligence et son talent réside dans cette novlangue bien tapie dans ses neurones bien barrées. Riche de néologismes, Lune levante, Ogritude, je n’ai pas tout capté car ce texte mérite une lecture papier, son espéranto est basé sur le concept de l’acte raccourci à sa conséquence. On retrouve l’idée en Napolitain "fatigaré=travailler"
La rencontre entre la baronne Von Griffonobel et une équipe de rugby (à 13 ou à 15, Peach ne précise pas) lors d’une troisième mi-temps et voilà l’ogresse bien embarrassée. C’est le point de départ de ce décompte de faits qui permettra à Peach de mener tambour battant à grand coup d’archet et de percussion son histoire fantastique de monstres et de morts vivants décapités ou de parturiente en gésine (femme enceinte en VO) asphyxiées par les flatulences d’ogresse, d’âne sans tête, de géniteur électricien mâle adroit en tracteur au fond d’une mare putride, de sage femme en deudeuch, de triplés catapultés et abandonnés et de fantômes bienveillants. L’homme seul en scène largement schizophrènètique déploie son énergie et son imagination gore digne de Tarrentino pour la bien nommée délivrance avec projection de l’ogrelet à vingt mètre des cuisses maternelle jouant au yoyo avec son cordon ombilical, dévorant son placenta tout chaud tandis que les cochons se régalent du liquide amniotique livré dans l’auge par une baronne pressée de se "désembarrassée". Afin de donner vie à sa galerie de personnage Peach s’est arrêté à Leroy-Merlin pour s’équiper en botte caoutchouc, plaque de béton, chaîne, maillet et tapette à souris. Animer prends tout son sens de donner une âme avec ce visage aussi mobile que celui de Jim Carrey dans the Mask, ce petit corps en chemise de lin fendue bougeant avec l’énergie sexy de Jango Edwards et l’inventivité de Gustave Parking à moins que se soit ces trois là qui aient plagié cet anglais anonyme de Saintonge.
Sortir au plus tôt de l’anonymat puisqu’il anime si bien et de Charente pour notre plus grand plaisir et une scène plus internationale, c’est le destin que je lui souhaite.