Le programme économique d'Emmanuel Macron en dit long sur la détermination du candidat des puissances de l'argent - sur ce point, François Bayrou avait vu juste - à dépecer l'État social et les politiques publiques de solidarité.
De quoi Macron est-il le nom ? D'un vieux projet porté par les forces patronales les plus réactionnaires du pays dont l'objectif est de mettre la main sur le pouvoir politique et la puissance publique pour des intérêts privés.
Après avoir annoncé la suppression des actifs financiers du calcul de l'assiette de l'ISF, Emmanuel Macron se montre encore plus obséquieux que Fillon vis-à-vis des marchés financiers et de l'Allemagne de Merkel et Schaüble. Il faut dire qu'il les connaît bien. Comme secrétaire général adjoint de l'Élysée au début du quinquennat Hollande, c'est lui qui conduisait la délégation française pour ne pas renégocier le Traité budgétaire européen. Il s'applique donc aujourd'hui, avec le respect des 3% de déficit, les 120 000 postes de suppressions de fonctionnaires et 60 milliards de baisse dans la dépense publique, à envoyer le message d'une France acceptant une austérité toujours plus aggravée.
Avec Macron, le capital peut dormir tranquille et même faire de très beaux rêves. Le bon élève coche toutes les cases les unes après les autres : la flexibilisation du marché du travail, la baisse des cotisations patronales de 6 points financée en partie par une hausse de la CSG, une pression autoritaire exercée sur les demandeurs d'emploi. Par contre, on ne trouve absolument rien pour changer le comportement des banques et la politique monétaire.
Le meilleur chemin à prendre pour ne pas avoir Macron/Bayrou face à Marine Le Pen est un rassemblement des forces de gauche et écologistes sur des solutions fortes, dont la mise en œuvre dès le début d'une prochaine mandature permettrait un vrai changement.