Le dilemme de la chèvre de monsieur Seguin
Le public qui écoute la chorale occitane place Ferdinand Lafargue est petit à petit distrait par son apparition. D’abord posée au sommet d’un parasol, elle atterrit au milieu des stands des producteurs locaux. C’est une magnifique perruche aux plumes gonflées, blanches et bleu ciel, qui chante, sa liberté ou sa panique ?
Cette touche d’exotisme et d’émancipation émeut chacun. Une femme s’approche sans l’effaroucher, sa main n’est plus qu’à deux centimètres mais l’oiseau presque à contrecœur s’envole. La capture semblait pourtant possible mais la femme l’a sans doute refusée, freinée par le regard des spectateurs et par cette crue réalité : emprisonner c’était sans doute sauver mais où mettre le volatile ensuite ?
Perchée sur un balcon, la perruche est seule confrontée à sa survie et les urbains captifs rêvent encore quelques instants puis écoutent de nouveau la chorale occitane.
Colette Milhé