Epouse Moi mon Pote // De Tarek Boudali. Avec Tarek Boudali et Philippe Lacheau.
Vous savez ce qu’est l’homophobie latente ? C’est le film de Tarek Boudali, qui utilise tous les poncifs homosexuels et ne tente jamais de les démonter. Si le film a UN moment de lucidité quand la petite amie de Philippe dit aux deux qu’être gay ce n’est pas ressembler aux Village People, c’est bel et bien le seul. Pourtant, j’aime beaucoup le casting mais je suis forcé de reconnaître que la façon dont l’homosexualité est représentée ici n’est pas celle dont je pouvais rêver. C’est tout le contraire. A aucun moment j’ai eu l’impression que le film voulait réellement défendre la cause homosexuelle, surtout quand l’un de ses personnages devient réellement homosexuel à la fin du film. Mais Epouse Moi mon Pote devient vite vulgaire avec tous les clichés, notamment ce gangster qui est gay et l’avoue à un moment du film en parlant d’aimer les bites. C’est d’une vulgarité étonnante de la part de la bande à Fifi qui n’aurait peut-être pas dû prendre le sujet de la romance homosexuelle pour s’en sortir. On ne parle pas d’homosexualité quand on ne sait pas ce que c’est et l’on découvre que ces gens là ne savent pas du tout. Sont-ils déjà allé dans le Marais pour voir la communauté comme tel ? Car même là, il y a une grossière erreur.
Yassine, jeune étudiant marocain vient à Paris faire ses études d’architecture avec un visa étudiant. Suite à un événement malencontreux, il rate son examen, perd son visa et se retrouve en France en situation irrégulière. Pour y remédier, il se marie avec son meilleur ami. Alors qu’il pense que tout est réglé, un inspecteur tenace se met sur leur dos pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un mariage blanc…
Mais Epouse Moi mon Pote ne s’arrête pas là sinon ce ne serait pas « drôle ». Le film est même misogyne ou encore raciste mais toujours de façon latente, sans trop le mettre en avant mais avec un lourd sous texte qui le sous entend clairement. Du coup, sous couvert d’un côté potache et cool qui délivre d’ailleurs 2/3 bonnes blagues, il y a un film ridicule et surtout irritant pour une personne comme moi qui ait l’impression d’être ridiculisé à l’écran. Il aurait été intéressant que ces clichés éculés soient démontés par d’autres personnages directement après. On ne réduit pas la communauté homosexuelle à une boîte de nuit qui s’appelle La boîte à outils (yurk !), les couples avec des petits chiens et tous habillés pareil (je n’avais jamais vu ça), au Marais (est-ce encore vraiment si gay que ça ?), au SM et aux godemichets, et bien d’autres trucs qui m’ont tellement énervés que je ne préfère même pas en parler. On se retrouve donc avec un film qui devient rapidement consternant malgré quelques bons sentiments qui peuvent créer l’émotion à la fin mais ont bien du mal à monter.
Note : 0/10. En bref, un film homophobe, misogyne et raciste. Que demande le peuple ?