Personnellement, je suis contre ce basculement sémantique brutal à la façon d'une révolution copernicienne. Certes, l'héliocentrisme patriarcal structure notre langue de part en part avec la pérennité des accords et le sexisme des substantifs, mais c'est un paysage harmonieux et structuré qui ne s'est pas constitué en un jour et qu'un coup de baguette magique militant ne pourra bigorner sous peine d'arriver à un horrible sabir contrit de culpabilités. Imaginez que, d'un coup, arguant de la laïcité de l'espace, on décide de détruire toutes les églises et les cathédrales de France afin de ne choquer personne ! C'est du même ressort, et ce n'est un bout de fil dépassant de la pelote. Nos nouveaux inquisiteurs du lexique demanderont pourquoi voiture et maison sont des noms féminins alors que soleil ou camion masculins. Apparaîtra donc alors un genre neutre avec négation généralisée du genre. Toucher à une langue, qui s'est constituée à 99% par une tradition non écrite est d'une outrecuidance militante totalitaire et, somme toute, assez arbitraire. Que la langue nationale évolue en fonction des mentalités et de manière homéopathique, c'est ce qui se passe actuellement. Qu'on décide de la surcodifier en une rupture épistémologique assez absconse avec pour objectif de changer les mentalités, c'est prendre le problème complètement à l'envers tout en risquant de rendre indigeste notre bien commun : le français.


Mais même quand on est contre, on est pour...A preuve, ce tweet de Luc Ferry en écriture inclusive !



Changer les mentalités...Ben y a du boulot !

Merci Philippe pour cette photo