Carbone // De Olivier Marchal. Avec Benoît Magimel, Gérard Depardieu et Gringe.
Olivier Marchal aime les films de petites frappes et Carbone s’inscrit parfaitement dans sa filmographie. On retrouve alors ses codes de mise en scène et un Benoît Magimel qui fait le Benoît Magimel gangster que l’on a pour habitude de voir. Ce dernier ne change pas vraiment de jeu ici, cheveux plaqués et dominés, lunettes fumées, tout est là pour en faire un escroc. Peut-être un peu trop car du coup Carbone n’est jamais subtile. Ce n’est pas que ce personnage qui manque de profondeur et de subtilité, c’est tout le film. Mais Carbone est inspiré d’un fait réel, ce qui permet dans un sens de rendre le propos un peu plus efficace et cohérent. Mais Marchal a beau délivrer ici un film noir sympathique sur les bords (pas très profond à l’intérieur), le film manque cruellement de surprises. Je me souviens de cette affaire, mais pas autant que j’aurais aimé m’en souvenir car finalement, si le film retrace cette histoire avec l’oeil d’Olivier Marchal, j’aurais apprécié que le film cherche un peu plus à nous dire comment. C’est donc avec des aventures de mafioso que l’on tente de nous séduire ici, le terrain de jeu préféré d’Olivier Marchal. Du coup, on laisse un peu de côté le côté trading et la profondeur du récit.
Menacé de perdre son entreprise, Antoine Roca, un homme ordinaire, met au point une arnaque qui deviendra le casse du siècle. Rattrapé par le grand banditisme, il lui faudra faire face aux trahisons, meurtres et règlements de compte.
Puis nous avons un casting plutôt solide finalement mais ce ne sont pas les gros noms qui font l’intérêt et/ou le succès de Carbone. C’est plus des petites têtes que l’on n’attend pas. Comme Gringe (le comparse d’Orelsan) en petite frappe, ou encore Dani la chanteuse qui prend ici le rôle de Dolly, sans parler de Laura Smet que j’apprécie toujours autant de retrouver au cinéma et qui a un charme étrange mais fascinant. Car à côté, les grands pontes du cinéma en font des caisses. On retrouve le Gerard Depardieu peu inspiré que l’on a déjà pu voir dans Marseille, et Benoît Magimel récemment dans le très mauvais Le Convoi de Frédéric Schoendoerffer (d’ailleurs, dans ce dernier le réalisateur tentait de faire du Olivier Marchal sans parvenir à réussir son coup). Du coup, je reste sur ma fin même si l’issue du film est plutôt satisfaisante. Il manque un ingrédient là dedans, sûrement plus d’intelligence dans l’histoire que ce récit qui tire les traits en surface, mais ne creuse jamais vraiment les tenants et les aboutissants de ce casse du siècle. J’aurais bien aimé comprendre le fonctionnement au delà des motivations et des relations avec les mafieux que ces personnages vont avoir. Car il y avait plus et mieux à faire tout simplement.
Note : 5/10. En bref, pas mauvais mais pas exceptionnel non plus.