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Mon royaume pour un melon !

Publié le 01 juillet 2008 par Nathalie Jouat

melonFaire les courses, ce n’est pas un moment très agréable (encore moins pour les hommes j’ai remarqué ;-) ) surtout quand on passe à la caisse. Ça l’est encore moins quand on charge son panier avec des produits bios.

Hier, j’ai failli m’étouffer devant un melon bio de taille très moyenne à 4.50 euros … Et pourtant Lylian Le Goff, dans son livre «Manger Bio c’est pas du luxe» semble dire le contraire (je n’ai pas encore lu le livre, mais il est sur ma liste !).

Si l’on part du postulat que ceux qui mangent bio font attention à leur santé et à celle de la planète, cela signifie qu’ils consomment moins de viande et poissons, qui sont sensés être des produits chers, ils font alors des économies !
Cet argent peut être reporté sur l’achat de fruits et légumes bios, qui sont effectivement plus chers pour le contribuable à cause des subventions qui vont surtout à l’agriculture industrielle et chimique…
Dans mon article précédant, je râle justement sur le fait que la viande est devenue un produit de consommation au rabais, en témoigne alors mon fameux melon bio qui s’avère plus chèr qu’une tranche de Charal … Alors est-ce qu’on peut vraiment raisonner ainsi ??

Est-ce un problème de manque de soutien politique à l’agriculture bio et de subvention ? C’est surtout un problème de relativisation à mon humble avis. A-t-on encore la valeur des produits que l’on consomme ? Est-ce lorsque l’on paie un melon bio 4.50euro, la part de cette somme reversée à l’agriculteur reflète vraiment la valeur de son travail ?

Si l’on veut manger de bons produits, cultivés à l’ancienne (sans revenir à la charrette, ne poussons pas le cliché), ce n’est pas en utilisant produits chimiques sur pesticides, substrats artificiels et en faisant des champs de centaines d’hectares de la même culture jusqu’à épuiser les sols, qu’on va y arriver. De cette manière, on fait baisser les coûts, mais aussi la qualité et la valeur nutritive des aliments.

On nous parle toujours de notre pouvoir d’achat (et notre moral aussi, CF les articles d’Olivier et de SoAnn ), mais est-ce qu’il a vraiment baissé ? Je n’ai pas trouvé d’étude à ce sujet, mais je serais curieuse de connaitre la part de notre salaire consacrée à l’alimentation aujourd’hui, comparée à il y a 40 ans ! Si c’est comme pour l’essence, cette part a baissé. Aujourd’hui avec une heure de Smic on achète 4.5 litres d’essence quand on en achetait 3l en 1974 . Que fait-on de notre argent alors ? On s’achète des appareils électroniques, on se paie des voyages, on change de voiture, on paie les abonnements internet, on téléphone …

Nos besoins ont changés, ils sont plus superficiels, matériels (je critique, mais je suis la première à dépenser mon argent dans du matériel photo ! ) … La qualité des aliments dans notre assiette a baissé, leur prix a augmenté mais la part qu’ils représentent dans notre budget a (sûrement) baissé. C’est bizarre non ?


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