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Rattrapage automnal anglais : Gunpowder (2017)

Publié le 15 novembre 2017 par Jfcd @enseriestv

Gunpowder est une nouvelle série de trois épisodes qui a été diffusée du 21 octobre au 4 novembre sur les ondes de BBC One en Angleterre. Comme son titre l’indique, on nous plonge dans l’histoire du Complot des poudres, cet attentat manqué de 1605 qui avait pour but de faire sauter le parlement et le roi Jacques I (Derek Riddell). Ici, l’on a droit au point de vue d’un des principaux conspirateurs : Robert Catesby (Kit Harrington), un fervent catholique qui avec ses amis comptent sur l’aide de l’Espagne afin de réussir leur coup. Fiction dont Kit Harrington est également producteur exécutif, lui-même un descendant direct de Catesby, Gunpowder se révèle explosive du début jusqu’à la fin avec pratiquement aucun temps mort et des parallèles avec le présent on ne peut plus appropriés, y compris la violence qui en dérangé plus d’un.

Rattrapage automnal anglais : Gunpowder (2017)

L’autre point de vue du terrorisme

Robert Catesby est un éminent personnage du Warwickshire et ni lui, ni sa cousine Anne Vaux (Liv Tyler) ou leur proche Lady Dorothy Dibdale (Sian Webber) n’entendent abjurer la religion catholique au profit de la protestante. Pendant ce temps, on a le roi qui mène des mesures répressives dans tout le pays. Justement, la série commence et Sir William Wade (Shaun Dooley) et ses soldats tentent une descente chez Didbale. Après maints efforts, ils trouvent finalement un jeune servant de messe, ce qui vaut à la noble dame la prison, puis la mise à mort après avoir été torturée devant un public déchaîné. Pour Robert, c’est la goutte qui fait déborder le vase et avec ses alliés Thomas Wintour (Edward Holcroft) et le dernier arrivé Guy Fawkes (Tom Cullen), il sollicite l’aide de l’Espagne afin qu’elle l’appuie dans ses sombres desseins. À défaut de prendre ouvertement parti pour les rebelles anglais, le très catholique pays leur envoie une importante quantité de poudre à canon. Seulement, des prêtres sont mis dans la confidence et ceux-ci ébruitent le complot que Lord Robert Cecil (Mark Gatiss) étouffe dans l’œuf. C’est que Fawkes a été capturé, puis a tout avoué sous la torture si bien que dans le dernier épisode, Gatesby et ses collègues ne sont plus que des hors-la-loi prêts à mourir pour leur cause, ce qui se produit.

Rattrapage automnal anglais : Gunpowder (2017)

On dit souvent que le succès d’une série historique se mesure entre autres par le pont qu’elle effectue avec le présent, ce qui est le cas de Gunpowder. En effet, le sujet principal est bel et bien le terrorisme étant donné qu’il n’y a pas de plus grand crime que celui de vouloir assassiner son chef d’État en plus de réduire en cendre le parlement ; cette institution qui régit le quotidien des Anglais. En ce sens, l’Espagne est un peu l’ISIS des temps anciens puisqu’elle encourage les séditieux à se révolter et leur fournit même des armes. Gatesby de son côté ne se bat pas pour la tolérance religieuse, mais bien pour rétablir le catholicisme en Angleterre en plaçant Elizabeth, la fille du roi sur le trône. Ici, il n’est pas question de logique comme le principal intéressé l’affirme : « I do God’s work now. For the first time in my life my purpose is clear and my heart is full for it. »

Fait saillant, Gunpowder nous offre le point de vue de ces rebelles qui nous sont aussitôt sympathiques et qui vient apporter la nuance nécessaire à ce conflit religieux. Au troisième épisode, le même protagoniste justifie ainsi les agissements des catholiques : « You cannot be surprised when those you persecute turn on you. »  C’est que du côté de l’état, on a beau nous dépeindre un Jacques I pour le moins indolent, reste que les mesures prises par son conseil pour obliger la population à se convertir au protestantisme ne sont pas plus « éclairées ». De la torture aux encouragements à la dénonciation systématique, c’est surtout la surveillance accrue, voire exagérée des autorités qui nous interpelle. Par exemple, lors de sa comparution en cour avant le complot, les juges l’accusent de ne pas s’être présenté à la messe les dimanches pendant 40 semaines d’affilée, ce qui lui vaut une amende de 200 £, soit, 5 £ par office manqué…

Rattrapage automnal anglais : Gunpowder (2017)

Des plaintes

Pour l’heure, ce n’est pas une recréation de l’histoire assez fidèle, des acteurs formidables ou un rythme haletant qui ont retenu l’attention des téléspectateurs de Gunpowder. Dès le lendemain de la diffusion du premier épisode, c’est la violence explicite qui en a choqué plus d’un. Ça commence avec la torture infligée à lady Dibdale. Elle est déshabillée sur la place publique puis on lui écrase le corps avec une dalle en pierre. Plus tard, ce sont les écartèlements, pendaisons et on arrache même un à un les ongles de Fawkes afin qu’il avoue ce qu’il sait du complot. Et pour encore moins soulager les cœurs sensibles, on a droit à une certaine insistance sur le processus pour le moins morbide. Est-ce nécessaire de tout montrer ? En temps normal, non. Dans ce cas-ci, oui étant donné que le lien entre le passé et le présent prime. Dans la série, l’intolérance religieuse se manifeste justement par ces actes de violence qui nous lèvent le cœur. On a ici un système de gouvernement qui pour éviter toute sédition se doit de recourir à la peur pour tenir la population en laisse. Dans le même sens, le public se fait complice de cette ligne dure puisque c’est sous les vivats de celui-ci que des gestes aussi horribles se produisent. Comme dans certains pays musulmans de nous jours, le bon citoyen et son appartenance religieuse vont de facto de pair. Tout est blanc ou noir ; il n’y a aucune nuance.

La curiosité des téléspectateurs était bien là puisqu’ils ont été 7,49 millions à avoir écouté le premier épisode sur une période de sept jours. Ainsi, Gunpowder s’est classée au troisième rang des émissions les plus regardées de la chaîne dans la semaine du 16 au 22 octobre. Pourtant, on ne sait si c’est le contenu violent, la compétition en lien avec la case horaire ou simplement un désintéressement, mais la semaine suivante, la fiction s’est effondrée à 4,72 millions dégringolant cette fois au seizième rang. Les chiffres se sont stabilisés pour la finale qui a été regardée par 4,74 millions de téléspectateurs pour un 22e rang au classement.

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