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Interview de Jean-Louis Bianco.

Publié le 01 juillet 2008 par Dagrouik

Lundi 30 Juin, nous avons interviewé Jean-Louis Bianco, un des plus proches collaborateurs de Ségolène Royal. Combat idéologique, RTT 32 heures, Ecologie, fonctionnement du PS voilà quelques sujets intéressants. Et éloignés du goût des petites phrases des médias habituels.


Il n'y a pas de vidéo, mais un gros fichier .mp3 qui correspond à 1H20 d'interview. C'est bien plus simple à gérer pour moi et plus rapide à mettre en ligne que de la vidéo. Excusez les fautes d'orthographe, j'ai retranscrit beaucoup de choses à la main.
CIMG3510-2.JPGNous sommes arrivés dans la salle de réunion, et JLB nous attendait . Très poli, courtois, nous avons plaisanté sur le 2e bureau... étant dans le 3e. Nicolas Cadène son collaborateur est arrivé juste après avec un Macbook blanc ( bon signe) et nous avons immédiatement commencé avec les questions de Marc Vasseur qui était absent , mais avait tout envoyé par mail. Etaient donc présents, Olivier Bonnet ( qui est le frère d'une connaissance ayant travaillé avec moi pour un cinglé dans les années 90), Voglesong et moi-même.
La première question était sur le cumul des mandats, le mandat unique pour les parlementaires. Présent dans la contribution de Ségolène Royal, cette idée est un serpent de mer socialiste. La réponse de JLB est claire , il rappelle que c'est une mesure toujours très applaudie par les militants (je confirme, cf samedi à la maison de la chimie) mais pas forcément par les cumulards. Et il précise aussi que les cumulards ne sont pas forcément les plus absents au parlement. Le PS doit se l'appliquer au plus vite, par exemple si le congrès le décide.. probablement... je garderai mon mandat de conseiller général.. par ce qu'avec ce fonctionnement du parlement... Il reviendra à plusieurs moments sur ce mandat local qui nous réserve quelques surprises intéressantes.
Il dénonce la majorité de chiens. Ils ne tiennent compte d'aucun avis, tout est toujours de la faute des 35 heures. On y reviendra plus loin.
La question sur les référendums internes, rebondit sur le TCE de 2005. Mais il explique les choses avec pédagogie. Voglesong rebondit sur le problème de timing et de cristallisation tardive. JLB nous expliquera que le besoin essentiel, c'est de la pédagogie. Il insistera sur la discipline et les questions essentielles. Prenant l'exemple de la réforme institutionnelle où on a vu 3 hypothèses. Ca part vers un "NON" du simple fait du comportement de l'UMP. Petite anecdote, François Hollande semblait favoriser la liberté de vote, voilà un bel exemple de pratique à refuser sur ce type de choix. Pour JLB, une fois le débat effectué, le choix acté , la décision doit s'imposer. JLB s'interroge sur les référendums, dont les questions sont rarement simples, et où on vote parfois contre ou pour celui qui pose la question. A supposer que pour l'Europe on puisse poser des questions claires.. Voilà un problème complexe : la démocratie nécessite des validations de choix de plus en plus complexes. D'où le besoin de pédagogie et de parti qui fonctionne correctement avec ses militants.
Abstention aux élections ? Marc devait penser à l'abstention à Lille par exemple, ou à Paris ou par exemple les arrondissements populaires ont voté avec moins d'énergie aux municipales ( chiffres disponibles sur demande). JLB rebondit sur la reconnaissance du vote Blanc, et rappelle qu'une proposition de Laurent Fabius existe.
commission anti-NPA : commission de réflexion sur la gauche de la gauche,(..) les amis de Ségolène n'ont pas été sollicités, sans doute par ce qu'on dialogue avec lui dans Marianne ? Je crois que c'est pas malin d'avoir fait ça, c'est pas le sujet , c'est pas le moment. On a des cellules de veille sur la droite et sur l'extrême droite. Donc je trouve ça pas malin. Par rapport à Besancenot, je crois qu'on le dit dans la contribution de Ségolène (...) On a aucune raison de refuser de discuter avec LCR, LO et les autres... aucune raison. Moi je considère qu'on est dans le même camp. Ils ont bien le droit , la aussi c'est pas notre choix, de dire "nous on ne veux pas gouverner", et j'ajouterais "surtout pas avec les socialistes". Très bien respectons, parlons, débattons, confrontons nos points de vue. Agissons ensemble, et on peut ensemble avoir des mobilisations fortes et utiles. le CPE ça a été à la fois un cocktail de jeunes, L'UNEF, la LCR et la gauche.(...) Bien sûr que c'est des partenaires pas des adversaires... mais le dialogue doit être sans concession. La question permanente qu'ont doit leur poser, c'est d'accord nous socialistes, nous avons tous les défauts du monde et sur certains on est capable d'auto-critique, c'est .. comment on bat la droite ?
Vogelsong , vicieusement efficace, rebondit " Mais est ce qu'il ne sont pas là pour mettre le doigt sur les problèmes cruciaux?"
ça dépend des problèmes, ils mettent le doigt sur le fait que la gauche a perdu la confiance des couches populaires, depuis 1988, exact. Mais la bonne réponse, ce n'est pas l'interdiction de licencier. Sur la répartition des richesses, je ne ne suis pas sur si on creuse, on ait des désaccords profonds. On a été faibles au pouvoir, insuffisants. Ca on n'est les premiers à le dire. Sur le répartition des richesse, lutter contre les inégalités, d'avoir une fiscalité plus dure sur le capital, d'avoir un impôt progressif comme on le propose. (...) On n'est pas forcement d'accord sur le contenu des services publics. Le service public ça ne veut pas dire pour moi , forcément 100% public.On a dit qu'on était opposé à la privatisation d'EDF et à la récupération d'Areva par Bouyges. Donc je pense la dessus qu'on a des tas de points de convergence. C'est sur l'économie qu'on a des points de divergence, par ce que eux sont plus sur une économie de type administrée. Encore une fois l'interdiction de licenciement c'est ça que ça veut dire.
Voglesong tape en corner : sur les sans-papiers, ils sont plus audibles. JLB nous expliquera qu'au PS , dans la commission du projet , on a eu une majorité sur le régularisation sur critères. Je ferai remarquer à mes lecteurs, quelle que soit leur opinion sur le sujet, que tout dépend des critères. Ils sont plus audibles quand ils expliquent régularisation généralisée(...) je suis d'accord ils sont en avance ( sur la dénonciation des problèmes)

50% de représentants du personnel dans les conseils de surveillance.

Olivier Bonnet rebondit habilement sur l'interdiction de licencier, dit comme ça ça fait un peu peur. J'ai 44 ans, je me souviens avant il y avait une autorisation de licenciement" et explique que maintenant on a plus besoin de cette autorisation, il suffit que les actionnaires veulent plus de dividendes. ( il parle bien sûr des grosses entreprises). JLB explique que ça n'empêchait pas les licenciement, sauf peu de cas, et que ça ne faisait que les retarder. Moi je crois plus, mais c'est un chantier énorme, à un rapport de force en amont. C'est à dire à des syndicats forts, et a des syndicats ayant du pouvoir dans les entreprises, c'est pour ça qu'on propose 50% dans les conseils de surveillance ( pas dans le texte, ça a a sauté) et 30% dans les conseils d'administration. C'est un débat qu'on doit avoir avec les syndicats, je connais d'avance la réaction du MEDEF. On sait bien qu'il a encore un débat légitime dans le syndicalisme français: cogestion ou pas. L'expérience de la cogestion allemande n'a plus le vent en poupe aujourd'hui. Ca c'est pas ce que la propagande libérale tapes dessus et lui attribue tous les malheurs de l'Allemagne. Forcement, ça éloigne les rapaces amateurs de gros dividendes. Sauf que ça donne des vrais pouvoirs d'information, d'anticipation et de contre-plan aux salariés. Les gens d'Arcelor-Mittal que ce soit ceux de la CGT ou de la CFDT ils avaient des idées, comme bien souvent, ils avaient des plans alternatifs qui ne sont jamais examinés ou beaucoup trop tard. Je pense que c'est au niveau du pouvoir dans l'entreprise et a mon avis notre proposition elle est assez hard et elle va faire hurler. Après faut débattre avec les syndicats, je comprend bien qu'ils ne veulent pas se retrouver piégés. D'où conseil de surveillance, là c'est plus facile, ils surveillent. Conseil d'administration, il faut voir (...) mais je dit pas actionnaire mais au conseil d'administration. Après en aval, je dirais un des types de sanctions. Il cite alors le remboursement des aides publiques et un système de bonus-malus. Ceux qui réinvestissent les bénéfices dans l'entreprise et le personnel doivent payer moins d'impôt sur le sociétés que ceux qui goinfrent les actionnaires de dividendes (malus : plus d'impôts). Alors mes lecteurs à la critique acerbe, et ceux qui demandent des mesures de gauche, qu'en pensez vous ? Du pouvoir, de l'information pour les salariés et faire payer les mauvais? Bingo ma question sur les caissières de carrefour est déjà dotée d'une réponse.
Il explique la différence avec la mesure Sarkozy qui est de conditionner les aides au fait des négociations salariales soient entamées. Nous on dit qu'ils aient conclu des négociations, ce qui signifie accord majoritaire des salariés. Il expliquera que tout ça doit faire débat avec les syndicats, et que par exemple FO n'est pas très chaud sur la cogestion... que la CGT on ne sait pas trop, que la CFDT est plutôt pour. Cela fera en tout cas des vrais débats et de la reconquête idéologique. C'est une idée qui progresse (...) On a voulu taper du poing sur la table pour dire, c'est une analyse qu'on partage avec beaucoup de gens qui ne sont pas forcément à gauche ou à l'extrême gauche, c'est la folie du capitalisme financier. Et une relative bonne nouvelle dans l'état de la France et du Monde, c'est qu'il y a de plus en plus de gens , quand Bébéar le PDG d'AXA dit ça, quand Perlevade dit ça, quand on n'en est à supplier la prise de contrôle public des banques pour corriger leurs conneries sur les subprimes. On a un levier idéologique, la gauche, l'extrême gauche et même des capitalistes de bon sens qui pensent que c'est pas possible de demander des rendements de 15% , de se faire bouffer par des fonds de pension. Là il y a un vrai sujet intéressant de bataille et de bataille compréhensible par les gens. On peut faire une alliance assez large, y compris avec les petites entreprises.
Tout ça va de pair avec la réponse à ma question sur les conventions thématiques, j'ai demandé sur quelle thèmes, les réponses sont simples : Quelle Europe voulons nous ? Il faut qu'on reprenne le truc à la base, il faut qu'on arrête d'enquiquiner les français avec les institutions, c'est pas le sujet. Le sujet c'est qu'ils ne croient pas dans l'Europe. Ils ne la voient pas comme protectrice de la mondialisation mais comme aggravant les conséquences de la mondialisation sans dimension sociale et pour cause . Alors parlons de l'Europe qu'on veut, faisons avance l'Europe des citoyens , l'Europe des projets concrets .... si l'Europe ne marche pas c'est pas a cause de l'horrible traité de Nice, c'est par ce qu'il n'y a plus de vision, ni de Leader. Les gens n'ont plus confiance, et dans tous les pays. Moi je sort d'un séminaire fermé de Jean-Jaurès sur l'échec des social-démocraties : Pays-Bas, Allemand et Europe du Nord. Et c'étaient extrêmement intéressant de voire que même dans les pays plus confiant dans l'Europe que nous que ça baisse. Et la crainte de la mondialisation ça monte. C'est général, c'est le dernier Eurobarometre..
Vous constatez comme moi que que JLB n'est pas un euro-béat , mais quelqu'un de lucide. Et d'ailleurs nous sommes dans la lucidité radicale dont Ségolène Royal à parlé, quand il explique qu' Il faut qu'on reprenne le truc à la base ou quand Ségolène Royal nous avait dit lors de l'entrevue avec les blogeurs, que l'Europe n'est plus à la hauteur... Ca veut dire qu'il faut qu'on se remettre au travail comme P.Larrtourou l'explique. Il y a des convergences dans ce domaine qui sont possibles.
Il pense qu'on doit aussi cogiter collectivement sur d'autres sujets : Quel système de retraites ? L'Entreprise: Pouvoir et dialogue social.. le fonctionnement , le dialogue social dans les petites entreprises. Cela rejoint le besoin de syndicats forts. Il cite le cas d'"un pays où les syndicats gèrent l'assurance chômage directement, et où la droite casse le truc pour casser les syndicats. Il faut admettre que le petit patron n'est forcément un ennemi.
Sur HADOPI, j'ai l'impression que nous avons été apporteur d'informations sur le comportement des "téléchargeurs" qui sont parfois les plus gros consommateurs. Je laisse Vogelsong faire un meilleur compte-rendu de ce point là que j'ai laissé un peu tomber. D'ailleurs JLB nous a demandé de lui remonter par mail des informations sur les caméras de surveillance pas efficaces sur la petite criminalité. Une étude anglaise a été l'objet d'un article de rue89 très bien documenté. On notera donc que ce n'est pas un échange dans un seul sens. Nous avons rebondi sur les sujets , vous le verrez dans ce qui suit.

Ecologie, décroissance

Sur le thème de l'Ecologie , du développement durable et d'une autre forme de croissance. Nous avons parlé d'empreinte écologique, de coût énergétique. Et bien sur de nouveaux indicateurs, autre que le simple PIB qui peut croître de façon mécanique.Il nous faut un indicateur net. Il explique le risque des bio-carburants qui ne doivent être utilisé qu'a biomasse existante : On ne doit traiter que des déchets et pas produire pour en faire. On doit faire des bilans énergétiques globaux, pour être sûr par exemple que le photo-voltaïque ne soit pas un gaspillage. A chaque fois faire le bilan du coût social, du bilan énergétique, de l'empreinte écologique, des terres (agricoles) consommées. Il explique que dans son département, il a adopté une règle simple : pas de photo-voltaïque sur des bonnes terres agricoles. Voilà un exemple de régulation simple d'un marché qui débute. Et pas sur des terres qui ont été remembrés ou financées par fond public.
Sur la décroissance, que Volgelsong a introduit dans le débat, le problème c'est de mesurer la croissance avec des indicateurs vraiment efficaces et pas uniquement le PIB : Il cite les travaux de Jean Gadrey (à Lille, coucou Titine) qui a un blog. La grande difficulté (...) c'est qu'on a des indicateurs qui sont un peu discutables, genre indice de développement humain ça dépend des pondérations qu'on met dans l'éducation, même si les items sont justes, éducation, alphabétisation etc... Et on en 4 ou 5, et je pense qu'on arrivera - c'est un sujet que j'aimerai aborder avec les écologistes , avec Utopia ( motion du PS) j'ai un une réunion avec Dominique Meda qui est d'eux- est ce qu'on arrivera pas à avoir, la réalité est complexe, un truc lisible même imparfait. Qu'on puisse dire aux gens, voilà y'a le PIB , mais en fait si on prend un truc raisonnable, on decr.... on a bouffé des ressources (...) moi je crois beaucoup à l'empreinte idéologique (...) on va voir ce que sort Stiegliz . Il cite les travaux de la fondation pour l'innovation politique (UMP) ce n'est pas par ce qu'ils sont de droite qu'ils travaillent mal qui a fait un vrai boulot de fond, là ils sortent des indicateurs possibles.
Vogelsong: le PS gagne les élections, qu'est ce qu'on dit aux gens ? consommez ?JLB: je crois que les gens sont murs, à condition qu'il y ait de vrais incitations (..) ils ont bougé énormément depuis 4 ou 5 ans .On le voit partout.(...) Je le vois dans mon département (..) les gens se préoccupent de l'impact sur le développement durable. Autre petit exemple, on lance dans le département un agenda 21. J'ai été stupéfait de voir , Dignes c'est une petite ville de 17000 habitants, que les 3/4 des gens sont en train de bosser sur le covoiturage. Ca aurait jamais été le cas, il y a 5 ans. Remarque perfide de ma part: ce n'est pas Paris. Ca montre qu'il y a dans les départements et les régions des choses à voir et a documenter. Paris n'est pas le centre du monde. Et on voit bien qu'il y a de l'intelligence là où chez nous tout le monde ou presque tient à sa sacro sainte bagnole.
Ces nouveaux comportement eco-responsables il faut que ça devienne une norme sociale, un politiquement correct (...) les gens sont murs pour ça. Dans plein de domaines, ça a bougé. Il rend hommage à Nicolas Hulot ( qui m'a autant énervé que lui) qui a eu le mérite de faire sortir des sujets dans le débat.Sur le développement durable il y a beaucoup à faire notamment sur les emballages (..) et sur les trucs qui poussent à la consommation. Sur la production en amont, et l'obligation de récupération. Il explique que dans son département, les grandes surfaces attendaient la décision du département sur les sacs a usage non unique. Il a financé la campagne de publicité pour faire la promotion de l'opération.
Pouvoir d'achat oui, consommons non (..) il y a des effets de mode et de démonstration toute la pub est faite pour ça, pour vous pousser à consommer, là aussi y a des choses à voir qu'on a pas mis dans notre contribution (...) interdire la pub sur les enfants, les produits alimentaires.. il faut encadrer , limiter plus . Par ce que c'est elle qui vous pousse. Ca marche pas mal chez les jeunes, il y a un effet de mode, faut voir les chaussures machins.

Alliances LCR, MoDEM


Olivier Bonnet de la gauche de la gauche ( mais qui vote PRG localement) a posé la classique question sur les alliances. La réponse de JLB est limpide : Il faut déjà dépasser 50%, l'arithmétique électorale étant ce qu'elle est. Il faut travailler sur les idées, et avoir une ligne politique claire avec des débats ouverts à tous. Il faut qu'on redonne y compris par les idées , pas seulement par des mesures, de l'espérance aux gens. Il faut un parti socialiste le plus fort possible, c'est à dire ouvert sur la société ou les nouveaux adhérents ne soient pas rejetés. Ensuite il faut la discussion, le débat avec l'extrême-gauche (ceux qui ne veulent pas gouverner) et l'alliance à gauche. Mais , il faut faire 50% (..) bien sûr si on reconquiert les jeunes et les couches populaires on y arrivera peut-être.(...) L'idée c'est de dire qu'on a pas de raison de s'interdire d'ouvrir le débat à partir de nos positions. Est ce qu'on n'est pas d'accord contre la main-mise du pouvoir politique sur les médias, n'est pas d'accord sur l'impartialité de l'état, sur la reforme institutionnelle. On est en désaccord sur la gestion de l'économie en particulier. Mais pourquoi s'interdire de dialoguer? (...) Ségolène a fait un coup de poker entre les deux tours. Si Bayrou avait saisi la main tendue (...) on aurait peut être gagné, ce qui veut dire Ségolène présidente et Bayrou premier ministre, est-ce que c'est pas mieux que Sarkozy président.(...) La ligne ce n'est pas un changement d'alliances(...), on doit d'abord être au clair avec nous même.
Le modem
Il y a un jeune modem, très ouvert sur les alliances à gauche (...) et puis y'a les vieux apparathicks qui cherchent des places et qui sont presque tous partis. Et bayrou qui croit à son destin cosmique, national. Tant qu'il croira qu'il est le sauveur de la France, ce sera dur. Mais, Mais sur le terrain vous avez des gens qui sont pas de droite, qui sont pas des réactionnaires , qui sont pas forcément anti-immigré. C'est pas la 3e voix, c'est pas le MRP.

La réduction du temps de travail : les 32 heures.

ma question "'on n'entend plus parler de réduction du temps de travail, Pierre Larrouturou il en parle dans un de ses bouquins. Mamie Nova est passé au 4 jours il y' a 10 ans et on trouve toujours des Mamie Nova dans les rayons des supermarchés, et donc on l'impression que le débat a été figé à un moment"
La réponse de JLB est simple : Tout d'abord Ségolène a eu quelques soucis, en expliquant que les 35 heures progrès social, avaient eu quelques effets gênant là ou les syndicats n'étaient pas assez fort : Contraction du pouvoir d'achat, aucune embauche, intensification des cadences. Il rappelle que la première loi Aubry a été négociée avec les syndicats.
Je rejoins là aussi Utopia (et Larrouturou ), il ne faut pas que nous la Gauche, on lâche le fil de la réduction du temps de travail. La réduction du temps de travail est une perspective historique, c'est un progrès historique(...) Nous on est ambigu sur la valeur travail , ce sont encore les gens d'Utopia (encore eux?) qui nous l'ont fait remarquer. La valeur travail dans le sens où il faut travailler pour vivre et c'est un élément de gagner sa vie et sa dignité, mais le but n'est pas de travailler toujours plus. Et on peut en effet, et c'est la logique même quand on regarde les capacités techniques, la productivité .. et y compris sur arriver à 32 heures comme le propose Pierre Larrouturou. Le problème c'est qu'on a les ouvriers les plus productifs au monde (...) On est un pays qui malgré les 35 heures attirent les investisseurs étrangers. Il ne viennent pas la pour nos beaux yeux malgré la bureaucratie des 35 heures. On travaille nettement plus que les américains, quand on regarde la durée effective du travail on est au dessus de la moyenne. Mais la droite à gagné la bataille idéologique. Dans les années 70, c'était la gauche qui menait la bataille idéologique . Giscard d'Estaing était obligé de s'intéresser à le décroissance.(...) Nous on a abandonné le terrain idéologique , après avoir vu le désintérêt des gens pour la politique, on est devenus trop petit joueurs. Sous prétexte de dire la vérité, de ne promettre que ce qu'on peut tenir, ce qui était juste ... on a plus repris cette dimension idéologique, d'assumer des grands changements. Et donc je crois qu'il faut qu'il faut qu'on recommence à assumer le fait que c'est complètement faux. Toutes les semaines, ils nous le balancent à l'assemblée nationale, c'est la faute aux 35 heures, c'est la faute aux socialistes, c'est la faute de la réduction du temps de travail. Là il faut qu'on reprenne la main sur le plan idéologique, en disant qu'il faut arrêter de raconter n'importe quoi, en plus les 35 heures ont quand même crée des emplois, on peut discuter le nombre. Il y a un cout qui est plutot moindre que le cout de l'abaissement de charges pour les bas salaires. La durée du travail faut qu'on montre bien aux gens que c'est un cap historique. Mais c'est vrai que la préoccupation pour les gens, c'est d'avoir du pouvoir d'achat.On retombe sur un noeud que Ségolène avait évoqué pendant la campagne, c'est la faiblesse des syndicats. Beaucoup de choses changent, si on ne pense pas que tous les changements peuvent venir par la loi, si on a des syndicats forts , y compris pour discuter au niveau des entreprises. Moi je ne suis pas contre, si il y a un rapport de force équilibre. Quitte à ce que le pouvoir public veille à ce que ce ne soit pas un marché de dupes au niveau de l'entreprise, de la branche ou au niveau national.Mais regardez, si on dit , regardez ce qui se passe chez Mamie Nova ou les laboratoires Voiron (...), regardez les expériences à l'étranger. Ca marche, les salariés sont content (...) En organisant mieux le travail dans la négociation. Il cite le cas des bibliothèques qui servent plus de client en étant fermées le lundi matin. Je rebondit sur l'organisation du travail.
C'est pour ça que réfléchir à la semaine de 32 heures ou à la semaine de 4 jours est non seulement une perspective historique, mais en plus peut être une occasion de redonner , comme dirait Bergeron, du grain à moudre dans la négociation. Ce qu'avaient amorcé les lois Auroux dans les années 80 et puis c'est parti comme ça... C'est sujets très concrets, à condition qu'il y ait rapport de force équilibré. Que ce ne soit pas la pression pour faire travailler les caissières le dimanche. Faut faire attention au piège, extrêmement attention au pièges. Mais je dirait que sur une perspective comme ça, je dirai presque une initiative syndicale: Que des syndicats forts disent "nous on veut discuter de ça", et que le pouvoirs publics rebondissent.
Mes amis qui soutiennent Pierre Larrouturou et d'autres seront ravis de voir un membre de l'équipe de Ségolène Royal défendre la RTT et envisager la semaine de 32 heures ou 4 jours d'un oeil favorable. Avec choix d'une méthode basée sur la négociation avec des syndicats forts, le tout validé ensuite par les pouvoirs publics.
Sur les exonérations de cotisation pour les entreprises du CAC40 ou grandes entreprises, son avis est simple: Ca ne sert à rien et ça coute la peau des fesses. Pour montrer qu'il y avait des évolutions, Ségolène avait demandé un rapport au syndicat des jeunes dirigeants et ils disent ça. Moi je crois que même des gens de gauche peuvent se reconnaître dans ce rapport qui montre qu'elles ne servent à rien. Et là on a des gisements entre les 60 milliards d'Euros d'aide , à la louche il y a 15 à 20 milliards qui peuvent se justifier encore qu'il faille vérifier. Il y a le même montant dans les niches fiscales , alors là je suis très content de voir que la droite hurle et certains de nos petits camarades quand on dit suppression des niches fiscales, ben oui suppression complète des niches fiscales . SI on ne prend pas de mesure brutales...(...) je crois aussi qu'il faut qu'on ait nous, si on reviens aux responsabilités, qui soit de négocier durement avec le patronat pour qu'il mette à l'agenda un certain nombre de choses: le temps partiel subi, la précarité au travail, l'évolution des rémunérations . Par ce qu'un des problèmes dans ce pays, c'est que les rémunérations sont très faibles et que même le salaire médian est très bas.
Je rebondit, ça va demander des syndicats fort et tout le monde dit, regardez ils ont du mal à mobiliser.Il faut voir quel type de responsabilité il peuvent avoir, peut-être que c'est excessif le modèle danois ou suédois ( note: gestion de l'assurance chômage par les syndicats) , ils gèrent , mais pourquoi pas. Il y a l'idée du chèque syndical . Et puis il y a l'idée aussi de faire en sorte, moi je suis pour , l'accord majoritaire (...) que ça pèse vraiment. Que des syndicats qui représentent la majorité des gens signe un accord que ça vaille.Il explique que le politique doit fixer un cadre pour les négociations, un sujet et qu'il doit respecter l'accord syndicats-patronat s'il est conclu de façon majoritaire. Le dialogue social est une des conditions du bon fonctionnement de l'économie et des entreprises, c'est l'intérêt du patronat éclairé.
Je laisse mes amis s'occuper de la suite. Ca parle des médias , des autres contributions ( en bien !), et ça montre que Jean-Louis Bianco n'est pas un élu comme les autres. Il a débordé de l'horaire et demandé à ce qu'on lui fournisse des informations sur un sujet où il pensait avoir les bonnes informations.
Interview de Jean-Louis Bianco.L'interview au format .mp3Jean Louis Bianco30 Juin 2008 (cc)

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