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Amanda Sthers sous le charme de Rossy de Palma

Publié le 21 novembre 2017 par Weekpeople @Week_people
Amanda Sthers sous le charme de Rossy de Palma

Anne (Toni Colette) et Bob (Harvey Keitel), un couple d'Américains fortunés récemment installés à Paris, s'apprêtent à donner un grand dîner, et convient douze invités triés sur le volet, réunissant la haute société anglaise, française et américaine. Mais lorsqu' Anne réalise qu'un treizième couvert est posé pour Steven, le fils du premier mariage de Bob, elle panique : pour cet événement mondain, hors de question de provoquer le mauvais sort ! Elle demande à Maria (Rossy de Palma), sa domestique, d'enfiler une robe et de se faire passer pour une riche amie espagnole. Maria se retrouve assise à côté de David, un expert en art issu de la noblesse britannique. Aussi quand, sous le charme de Maria, il la recontacte le lendemain, révéler sa véritable identité est impossible. Une romance commence, qui va faire trembler les valeurs élitistes et le mariage d'Anne. À moins que cette dernière n'arrive à l'étouffer...

Amanda Sthers sous le charme de Rossy de Palma

8 ans après Je vais te manquer, Amanda Sthers passe une nouvelle fois derrière la caméra. Comédie romantique aussi drôle que grinçante, Madame est surtout l'occasion de découvrir une nouvelle facette de la talentueuse Rossy de Palma, une facette dont nous risquons tous et toutes de tomber amoureux (se) ! A la veille de sa sortie en salle, la réalisatrice nous en dit un peu plus sur ce film écrit pour Rossy de Palma.

Le point de départ, c'est Rossy de Palma. Elle avait vu ma pièce de théâtre, Le Vieux Juif blonde, ce qui lui avait donné envie de travailler avec moi, elle en a parlé à notre agent commun, nous nous sommes rencontrées. Je lui ai dit que j'avais du mal à écrire sur commande, mais que j'étais flattée. J'étais impressionnée que cette actrice emblématique fasse une démarche vers moi. Un peu plus tard est née cette envie d'écrire un personnage de femme à laquelle on puisse s'identifier, qui ne ressemble pas aux images de papier glacé. Je trouvais intéressant de la montrer comme je l'ai vue, et comme l'ont vu tous les membres de l'équipe : une femme dont on tombe amoureux. Parce que sa beauté intérieure illumine la beauté singulière de son physique - pour moi, Rossy, c'est un Modigliani enchanté !
Amanda Sthers sous le charme de Rossy de Palma
© Sam Hellmann

Un film pour Rossy, donc. Mais d'où est venue l'histoire proprement dite ?

L'envie d'écrire pour Rossy est venue se caler sur une autre idée. J'ai remarqué que les femmes de ménage appellent toujours leur patronne " Madame", alors que celles-ci les appellent le plus souvent par leur prénom. C'est une relation très particulière car l'employée pénètre dans l'intimité de ses patrons : elle lave leur linge, elle change les draps, elle sait qui a dormi là ou pas. Mais subsiste néanmoins une forte domination sociale, voire une trace d'une féodalité très ancienne. Si l'on s'y arrête un peu, c'est très dérangeant. Et j'ai extrapolé : que se passerait-il si une employée de maison s'avisait de tomber amoureuse d'un proche de ses patrons ? Si elle était invitée à un dîner, les gens la reconnaîtraient-ils comme une femme de ménage ? J'ai imaginé des gens très riches, de ceux qui partent en vacances avec leur domestique. Comme une forme d'esclavagisme contemporain et légal. Et Rossy était parfaite pour ce rôle : je mets quiconque au défi de dîner avec elle et de ne pas avoir envie de devenir son ami ! Je connais bien ce sentiment d'imposture ! Ce que je fais vivre au personnage de Rossy, je l'ai ressenti à l'adolescence : j'ai grandi dans une famille plutôt intello, avec un père médecin ; l'année de mes 14 ans, il s'est remarié avec une femme qui évoluait dans un monde avec beaucoup d'argent et j'ai été propulsée dans ce milieu dont j'ignorais tous les codes - quand je les ai appris, ils m'ont assez rapidement dégoûtée. Je passais mes vacances chez mes grands parents en Bretagne, et tout d'un coup me voilà à Saint-Tropez dans la " jet set ". Je n'étais pas du tout à ma place. Rossy de Palma pouvait d'autant mieux jouer Maria qu'elle ne fait partie d'aucun monde : elle est aimée partout, elle traverse les milieux sociaux et culturels avec une force, une puissance à créer de la sympathie qui sont mystérieuses et irrésistibles. Dans sa vie, Rossy a expérimenté des choses très dures, l'art a été un pansement pour elle. Je crois qu'être la Cendrillon et la princesse du film l'a libérée encore davantage : être regardée avec admiration, cela fait toujours du bien. Si le film a servi à la rendre heureuse et amoureuse, cela me suffit presque !
Amanda Sthers sous le charme de Rossy de Palma
© Sam Hellmann

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