J'avais goûté à ce parfum de femme sur ses lèvres et sa nuque et depuis j'étais
resté collé. Elle m'avait accordé très vite d'autres fragrance encore
plus inoubliables mais sa bouche, elle, était passée en zone interdite.
Pour moi le baiser, etc, etc… était le check point Charly de notre "no wife/husband'land.
La zone libre de cette libertine pressée se trouvait désormais dans l'angle mort
du rétro et je glissais dans l'éloignement. Notre chemin de traverse rejoignait
la grande route conduisant chez la ménagère de moins de cinquante ans et vers
mon errance de fildefériste.Il restait dans son sillage les effluves merveilleuses d'un bonheur en voie d'extinction.
Alors autant écrire moi-même la lettre de rupture qu'elle n’écrira jamais.
A la manière de Virginie Despentes au delà de la frontière du non-dit et du chacun pour soi:
"Je t’ai roulé une pelle comme un raque un ticket
d’entrée au cinoche parce ta bande annonce m’intriguais. Et surtout je n’avais
pas le temps. A bientôt cinquante piges j’ai encore des mômes à torcher, il me
faut trouver une idée de menu pour ce soir et la baraque n’est pas finie de
payer. Alors j’ai ressorti mes copiés/collés qui t’ont tourné la tête
comme un puceau se cuite à sa première boum et t’as confondu mon Q avec celui
de Sophie Marceau. Toi tu gamberges en boucle pourquoi une libertine n’avale
pas ton sperme comme une vieille nympho à l’arrière d’une bagnole et puis
tiens, je t’annonce qu’il ne faudrait pas me prendre pour une salope parce que
je suis juste curieuse de vérifier s’il y a une bite dans chaque braguette.
Alors tu peux m’enculer si ça t’amuse mais je n’ai eu qu’un seul amant. Se
donner sans appartenir ça te parle, mon amour ? Estime-toi heureux que je
me souvienne de toi comme de mon premier Tampax qui, entre parenthèses, m’a
donné plus de sensations que ta trique qui a le trac dés qu’un poil de Q est de
travers.
D’ailleurs ça m’étonne que ce weekend tu aies pu te vautrer dans la chair
flasque et molle d’une chatte moisie admirative de tes gribouillages cinq fois
en vingt quatre heures avec une trique de compète. Elle a payée pour les
autres. T’as dû baiser le samedi et vomir le dimanche. C’est ce que j’aime chez
toi, tu prends ta bagnole pour aller te rincer la queue aux pieds d'une
cathédrale en toc et t’es capable de prendre un TGV pour aller baiser à Paris
une gonzesse qui habite à coté de chez toi.
'Et puis c’est juste que t’es un peu moins con que les autres et encore ça
dépends des moments …et aussi ce que j’aime bien, c’est que t’es réglos et t’es
assez marrant, enfin parfois. Sans être vraiment amoureuse, je t’aime bien et
j’aime bien t’étonner en te traitant comme un homme, enfin tu vois ce que je
veux dire.'
Je t’ai gardé en tête de gondole le temps d’un printemps et 'tu lèches nos
derniers instants comme un môme s’attarde sur le fond d’un pot de Nutella.' Tu
peux toujours courir pour sentir ma langue s’enrouler autour de la tienne.
Regarde, il est essoré ton pot de Nutella !"
PS: 'mots de Serge Kruger'