Anne Wiazemsky, Un an après, 232 p Folio, 7,25 €
Le Pitch
C’est avec tristesse, que je rédige cette chronique. Je venais de terminer ce magnifique ouvrage, quand le lendemain, j’apprends le décès d’Anne Wiazemsky. Quel contraste affreux ! Quelques heures avant, j’était au coeur d’un livre sur la jeunesse, la fougue, la révolte, la promesse d’un nouveau monde, en oubliant que ce récit date de presque 50 ans et je me retrouvais face à la dure réalité avec le décès de l’auteur. Il faut tout d’abord signaler que ce livre est la suite « d’Une année studieuse » où l’auteur nous racontait sa rencontre et son histoire d’amour avec Jean Luc Godard. Elle a peine 20 ans et tombe sous le charme de ce cinéaste déjà culte, de plus de 20 ans son aîné. Dans ce livre, nous retrouvons le couple à Paris en plein mai 1968. Ils habitent le quartier Latin et sont aux premières loges. On vit en direct les émeutes, les meeting, les discussions sans fin dans les cafés, mais aussi les querelles qui ne manquent de surgir dans le couple, comme dans leur groupe d’amis. C’est un témoignage passionnant à lire d’urgence juste avant le cinquantenaire du mouvement.
La symbolique Gémeaux
C’était presque évident. Avant même de démarrer l’ouvrage, je me disais que cela ne pouvait parler qu’aux Gémeaux, ce signe symbole de la jeunesse et de l’adolescence. Effectivement, tout respire le Gémeaux dans ce livre, ses symboles, ses mots, ses bravades, ses images. C’est une jeunesse en révolte, qui ose s’affirmer pour la première fois comme une entité sociale à part entière. Après mai 68, la jeunesse ne sera plus perçue de la même manière. Ne dis-t-on de ces soixante huitards devenus sexagénaires, qu’ils sont encore de grands enfants, qui ont bien du mal à céder leurs places aux jeunes. C’est un paradoxe que l’on perçoit déjà dans le livre avec la figure de Jean Luc Godard qui essaie désesperement de comprendre le mouvement. Mais il est déjà trop vieux, pour en faire partie à part entière. Bref, c’est un pur livre Gémeaux pour les Gémeaux, pas mais pas que bien entendu.
L’Extrait tellement Gémeaux
« Oui, c’était le printemps, un splendide printemps lumineux et chaud comme je ne me souvenais pas d’avoir vécu. Ou bien je n’avais pas su les voir. Mais je reconnus aussitôt ce sentiment d’euphorie, cette confiance enfantine dans ce que l’avenir vous réserve encore de bonheur et de découvertes. Je savais que cela ne durerait pas forcément et qu’il me fallait me dépêcher d’en profiter. »
Le Gémeaux a aimé, ils vont aimer aussi
Le Verseau pour l’esprit de révolte du moment
Parce que le Verseau aime les rebelles, les manifestations, l’engagement, les projets de sociétés novateurs, il ne peut qu’aimer ce magnifique portrait d’une révolte culte du XXème siècle.
Le Bélier pour l’énergie fougueuse de cette jeunesse en révolte
Parce que le Bélier incarne l’incandescence, l’étincelle qui met le feu, il ne peut qu’aimer ce moment explosif et inattendu de l’histoire contemporaine française. Roman court et percutant, ce texte est pour lui aussi.