De juin à septembre, les longs jours ensoleillés d’été aidant, les gens jouent-il moins ? En tous cas les éditeurs semblent en être persuadés ou tout faire pour les encourager à lâcher le joystick. Pendant les mois d’été, les grosses sorties sont rares. Les éditeurs profitent de l'été pour peaufiner leurs blockbusters de Noël. Les équipes de prod fignolent. Les équipes marketing sont sur les dents pour préparer la rentrée. Bien-sûr, il y a des exceptions : Electronic Arts ou Nintendo, par exemple, qui sortent de gros titres Wii prochainement. Ces titres parviendront peut-être à sortir les Wii de leur torpeur pre-estivale. En ce qui me concerne, la console est, en effet, restée éteinte depuis plusieurs semaines, ce qui ne lui était pas arrivée depuis son achat en décembre. Eledees, a failli la sortir de sa léthargie mais le prix, un peu élevé pour un jeu de cette catégorie, a fait barrage. (Il faudra que les éditeurs comprennent qu’une famille de casual gamers type qui a acheté la Wii à Noël n’est pas prête à payer spontanément 60 euros pour des jeux de ce calibre, même bien faits).
Seul sans doute, Mario Party, parviendra à la remettre en route, à moins qu’une bande de potes débarquent à la maison avant sa sortie pour prendre leur revanche à Wii Tennis. Après avoir terminé l'intrigant Hotel Dusk, mon fils (11 ans) s’est lancé dans Dofus, poussé par ses camarades de classe.
A quoi jouez-vous en ce moment ? Quand je pose la question à des
collaborateurs ou à des confrères, beaucoup m’avouent jouer principalement sur
le Live arcade. Très occupés pour se lancer dans de longues parties, ils y trouvent des jeux funs et abordables, qui
ne demandent pas trop heures d’investissement. Parmi eux, Geometry Wars
est souvent cité. Les jeux disponibles sur cette plateforme nous
rappellent qu’un bon jeu ce n’est pas forcément des millions d’euros
dépensés, des graphismes hyperréalistes et des effets pyrotechniques.
Même si je milite souvent sur ce blog pour des jeux narratifs,
j’apprécie aussi les jeux abstraits. En fait, je crois que ce que je
n’aime pas, c’est la demi-mesure. J'ai du mal à rester des heures sur le même jeu sans le support d’une bonne histoire, mais je n’ai
pas surtout pas besoin du prétexte d’une mauvaise histoire ou d’un
univers mille fois vu et revu pour me convaincre de jouer de manière courte et ponctuelle à un bon gameplay. « Less is more » disaient les
artistes minimalistes américains. Ce principe peut, dans bien des cas, s’appliquer
au jeu vidéo. Chaque choix artistique vous enlève en effet une partie
de votre public potentiel. " Pour votre prochain projet de jeu,
choisissez un décor, une époque, plutôt qu’une autre, vous perdrez à
chaque fois une partie du public qui aurait préféré l’autre ! C’est
quasi mathématique" m'avait lancé un jour un producer d'Infogrames. A l’inverse, rien n’est plus universel qu’un carré
ou qu’un cercle pourrait-on dire en paraphrasant Kandinsky. C’est sans
doute ce qui explique l’aspect indémodable de jeux comme Tetris. Grâce
à Overgame, j’ai découvert récemment un jeu téléchargeable créé par Petri
Purho, un gamedesigner finlandais, qui illustre parfaitement ce
principe du less is more. Ce petit jeu excellent, s’appelle Crayon Physics.
PS1 : illustration 1 : Zelda sur DS. Le jeu sort dans quelques jours au Japon. On aurait bien aimé y jouer pendant l'été tout en voyageant avec sa DS, mais le jeu ne sortira en Europe qu'à la fin de l'année. Dommage !
PS2 : Merci aux courageux apprentis philosophes qui ont eu le courage
d’écrire de vraies dissertes à l’occasion de mon précédent billet. Une
mention spéciale à Philippe Da Silva (mais lui c'était fastoche il a passé le BPLJV (Baccalauréat Philosophie Littéraire option Jeux Vidéo) !
Nouveau sujet : à quoi jouez-vous en ce moment ? Profitez de ce billet pour conseiller vos derniers coups de cœur.