Salmonella enterica typhimurium
Source iconographique: https://tr.wikipedia.org/wiki/Salmonella_enterica
Dans cette étude rétrospective de séquençage sur génome entier, nous avons analysé 288 isolats de S enterica de sérotype Typhimurium recueillis entre 1911 et 1969 dans 31 pays situés dans quatre continents, provenant de sources variées comprenant notamment êtres humains, animaux, aliments et nourriture. Tous les isolats ont été testés pour leur sensibilité aux médicaments antimicrobiens par antibiogramme de diffusion à l’aide de la méthode des disques, et les isolats présentant une résistance à l’ampicilline ont été soumis à des expériences de transfert de résistance. Afin de fournir des éclairages pour ce qui est de la structure et des mécanismes de résistance à l’ampicilline, nous avons effectué des séquençages sur génome entier sur un échantillon de 225 isolats, sélectionnés de manière à maximiser la diversité de leur origine géographique, spatiotemporelle et génétique.
11 (4%) isolats sur 288 étaient résistants à l’ampicilline du fait de l’acquisition de plusieurs gènes de la β lactamase, blaTEM-1inclus ; portés par divers plasmides, plasmide de virulance de S enterica de sérotype Typhimurium inclus. Ces 11 isolats provenaient de trois groupes phylogénomiques. Un isolat produisant de la β lactamase TEM-1 était isolé en France en 1959 et deux isolats produisant de la β lactamase TEM-1 était isolé en Tunisie en 1960, avant que l’ampicilline ne soit mise sur le marché. Les vecteurs de la résistance à l’ampicilline étaient différents de ceux rapportés concernant les souches responsables de foyers de maladie au Royaume-Uni dans les années 1960.
L’association entre utilisation d’antibiotiques et déterminants de résistance n’est pas aussi directe que ce que l’on pouvait en penser. Nos résultats suggèrent que l’utilisation de pénicillines à spectre étroit (par exemple la benzylpénicilline) pourrait avoir eu comme effet de favoriser la diffusion de plasmides porteurs du gène blaTEM-1 chez S enterica de sérotype Typhimurium à la fin des années 1950. Alicia Tran-Dien, MSc, et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant-première, 29 novembre 2017
Financement : Institut Pasteur, Santé publique France, Programme d’Investissements d'Avenir du Commissariat Général à l’Investissement (France), Fondation Le Roch-Les Mousquetaires.
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ