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L'Europe sauvera-t-elle le soldat Sarkozy ?

Publié le 01 juillet 2008 par Juan
L'Europe sauvera-t-elle le soldat Sarkozy ?
Nicolas Sarkozy espère beaucoup de "sa" présidence européenne. «En m’occupant de l’Europe je m’occupe des Français.»
Elle pourrait le sauver des sondages calamiteux, normaliser sa politique contestée d'immigration, rétablir la légitimité de son volontarisme politique.
On ne reviendra pas sur les obstacles, surmontables, qui se dressent face à son "pacte européen d'immigration." Les Espagnols rechignent, les Italiens adorent, l'Europe a déjà élargi la durée de "rétention" provisoire des clandestins. Mais Brice Hortefeux a dû, quoiqu'il en dise, assumer un certain nombre de compromis. Globalement, comme le notait Libération, son intervention télévisée lundi 30 juin n'a fourni aucun dessein européen aux Français : les contraintes sont nombreuses, sur tous les sujets, et les délais sont courts. Voterions-nous oui à un nouveau référendum ? s'interroge Libération (j'avoue, je doute).
Las, Sarkozy a appris le jour même de son intervention télévisée que la Pologne refusait de ratifier le Traité de Lisbonne devenu obsolète. Après les critiques contre la BCE sur l'euro fort, contre le commissaire Mandelson sur sa gestion du référendum irlandais, la coupe est plus que pleine ! Le Figaro est allé chercher Hubert Védrine (socialiste) pour expliquer que le "non" irlandais ne plombait pas la présidence française. Et le "non" polonais ?
Le président Lech Kaczynski a annoncé qu'il ne ratifierait pas le traité de Lisbonne, "sans objet" selon lui, après le non irlandais.

"Je ne peux pas imaginer que le président, qui a lui-même signé en bas du document, à Bruxelles d'abord, à Lisbonne ensuite, puisse remettre en cause sa propre signature", a déclaré M. Sarkozy en fin d'après-midi après un entretien avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

"C'est une question morale, c'est une question d'honnêteté", a-t-il dit, indiquant qu'il prendrait "contact" avec son homologue polonais.
M. Sarkozy s'est également efforcé de minimiser ses "désaccords" avec le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, qu'il avait accusé la veille de vouloir sacrifier l'agriculture européenne (source).

En France, ses compatriotes reprochent au Président d'abuser de l'image de son épouse (italienne). Même à domicile, l'Europe lui joue des tours.
Les Français jugent à 55% que Nicolas Sarkozy "utilise son épouse pour son image personnelle", selon un sondage BVA pour L'Express rendu public mardi 1er juillet.
En France encore, le gouvernement bataille contre GDF privatisé. Bizarre ? GDF aurait envie d'augmenter ses tarifs (+9,5%) 10 fois plus que le SMIC (+0,9%). Luc Chatel refuse: "il n'y aura pas d'augmentation du gaz en juillet."
En France toujours, l'UMP pense avoir réglé ses différents sur le processus de non-adhésion de la Turquie à l'Union. le sujet a trouvé un compromis pour mettre d'accord les députés et les sénateurs de la majorité et sortir du blocage sur le vote de la réforme des institutions.
Le Sénat avait supprimé le passage obligatoire par la voie référendaire - introduit à l'Assemblée sous la pression d'une quarantaine de députés UMP - pour ratifier toute adhésion à l'UE d'un pays dont la population dépasse 5% de celle de l'UE. Les sénateurs UMP avaient unanimement estimé que cet «amendement Turquie», trop discriminatoire, aurait des conséquences diplomatiques dévastatrices. Mais ils avaient du coup provoqué la fureur de certains députés de leur parti qui menaçaient de voter contre une réforme ne comprenant pas de verrou spécifique concernant Ankara, alors qu'un vote aux 3/5èmes des exprimés est requis au Congrès de Versailles.
Pour l'UMP donc, l'adhésion de la Turquie devra être validée par un «référendum d'initiative populaire» spécifique aux questions d'adhésion à l'UE, a annoncé le patron des députés UMP, Jean-François Copé.
PS: pour rire, écoutez le Polémix du jour

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