Crédit photo : Steve Woods/SXC
La dette publique de la France a augmenté de 41,1 milliards d’euros au premier trimestre 2008.
Heurseusement, Christine Lagarde et Eric Woerth nous annonce vouloir "stabiliser la dette publique à 63,9 % du PIB à la fin de l’année" grâce à des cessions d’actifs non stratégiques (un peu comme le particulier qui vend sur e-bay ses biens superflus pour arrondir ses fins de mois).
A 1.209,5 milliards d’euros, la dette publique représentait 63,9 % du PIB à fin 2007, d’où un PIB égal à 1.209,5 / 0,639 = 1.892,8 milliards d’euros.
Compte tenu de la prévision de croissance de Madame Lagarde pour 2008 (entre 1,7 et 2 %), on notera qu’une dette "stabilisée" à 63,9 % du PIB correspond implicitement à une dette de l’ordre de 1.230 milliards d’euros (PIB à fin 2007 + estimation de croissance 2008 multiplié par 63,9 %, soit 1.892,8 x 1,017 x 63,9 %).
Donc une dette "stabilisée" à 63,9 % du PIB en valeur relative (encore faut-il que la prévision de croissance se confirme), mais tout de même en hausse de 21 milliards d’euros en valeur absolue*.
Les critères de Maastricht (dette publique inférieure à 60 % du PIB ; déficits publics inférieurs à 3 % du PIB) ont ceci de pratique qu’ils permettent ce genre de sophisme. Certes, il fallait bien définir des normes applicables à tous les pays candidats à l’euro. Mais ramener la dette et les déficits publics au PIB pour les mesurer ne rend pas compte de leur évolution réelle.
Qui plus est, le rapport au PIB n’est pas des plus pertinents, en ce qu’il ne constitue pas une mesure des revenus de la sphère publique. C’est un peu comme si vous alliez à la banque solliciter un crédit immobilier et que votre banquier vous répondait qu’il va tenir compte non seulement de vos revenus mais aussi de ceux de votre famille pour prendre sa décision. C’est confortable pour vous qui sollicitez le crédit, c’est moins favorable pour le banquier qui tient compte de revenus dont vous ne disposerez pas. Il eût mieux valu retenir des critères du type dette publique / recettes publiques (donnant un nombre d’années de remboursement) et déficits public / recettes publiques. Parce qu’on a quand même vu un pays comme la Grèce aller jusqu’à relever son PIB en tenant compte d’une économie souterraine évaluée à 30 % dans le seul but d’augmenter le dénominateur des ratios et ainsi les améliorer sans faire baisser ni ses déficits ni sa dette. Une idée à creuser pour Nicolas Sarkozy ?
* On rappellera que 21 milliards d’euros correspondent à 137,7 milliards de francs et à 350 euros par Français (1.230 milliards d’euros, c’est 20.500 € par Français ou encore 47.000 euros par actif comme le rappelait encore récemment la Cour des Comptes).
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LES COMMENTAIRES (1)
posté le 30 septembre à 13:19
ça partait d 'une bonne idée ,Lagarde pas trés douée en pronostic...