Magazine Europe

C'est parti pour six mois de présidence du ventre

Publié le 01 juillet 2008 par Roman Bernard
Difficile d'y échapper aujourd'hui, tant on nous le rabâche depuis la fin des élections de 2007, et à plus forte raison depuis le début de l'année présente : la France prend pour six mois deux présidences : non pas celle de l'Union européenne, ce que Nicolas Sarkozy et son gouvernement parviennent à faire croire aux journalistes, mais celles du Conseil européen et du Conseil de l'Union européenne (ou Conseil des ministres).
Le Conseil de l'Union européenne regroupe les ministres des États membres par domaine, en fonction de son ordre du jour. Son président n'est ni le chef de l'État ni celui du gouvernement de l'État-membre qui prend la présidence tournante, mais le ministre des Affaires étrangères de cet État (Bernard Kouchner donc). Il assure notamment un rôle de coordination des politiques communautaires. C'est en outre lui qui prépare les sommets du Conseil européen, lequel réunit les chefs d'État ou de gouvernement (et c'est donc Nicolas Sarkozy qui en assure la présidence). Conseil européen qui, lui, fixe les grandes orientations de l'Union européenne.
Ces deux instances étant collégiales, la France n'y exercera rien de plus qu'un simple magistère. Si l'on peut comprendre la volonté du chef de l'État et du gouvernement de valoriser son action, il peut être risqué d'encourir les critiques de l'opposition et de la presse (je ne parle pas de l'opinion publique, qui y est indifférente) si cette présidence française venait à décevoir.
D'autant que Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il profiterait de cette présidence pour porter certains dossiers qui lui tiennent à cœur. La tentation pourrait donc être grande, en décembre prochain, de lui reprocher des échecs dont il ne sera que co-responsable, même si son gouvernement et lui veulent faire croire le contraire, et y parviennent souvent.
Les médias parlant de présidence de l'Union européenne, les Français sont donc manifestement persuadés que la France va présider pendant six mois aux destinées de l'Union européenne, ce qui est faux. J'ai moi-même pu constater en décembre dernier que sur certains grands dossiers, comme les perspectives financières de l'Union, la présidence française n'allait strictement rien changer. Ce qui, pour moi, au fond, n'a pas grande importance : je ne suis pas favorable à la construction européenne. Il n'y a pas d'identité européenne opposable à l'identité nord-américaine, mais une identité occidentale commune à chacune des deux rives de l'Atlantique Nord. C'est ce sur quoi j'insisterai bientôt avec le commentaire sans cesse différé de Qu'est-ce que l'Occident ?, de Philippe Nemo, véritable manifeste de l'Union occidentale.
Roman Bernard
Criticus est membre du Réseau LHC.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Roman Bernard 428 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte