Magazine Politique

UBS, chute, IRS et jésuites

Publié le 02 juillet 2008 par Kalvin Whiteoak

435px-form_1040_2005On apprend que l’UBS SA n’a pas encore reçu de demande officielle de l’IRS (Internal Revenue Service) américain, à la suite de la décision de la juge américaine Joan A. Lenard autorisant le service central des impôts américains à demander des détails (et donc des justifications) à la bonne vieille banque complice, au sujet d’un certain nombre de milliers de clients fraudant allègrement le fisc américain depuis des lustres.

Et les jésuites du service juridique de la banque d’annoncer fièrement qu’ils s’en tiendront scrupuleusement aux dispositions juridiques suisses et résisteront …

En ces temps de fin de règne du secret bancaire en matière fiscale, il convient de cesser de parler comme les hommes d’église  coupant les cheveux de Marie en 12 et multipliant les pains à l’envi. On doit constater que l’UBS comme les autres banques suisses qui opèrent aux USA ou pour le compte de clients assujettis à l’impôt américain sur le revenu pour une raison ou pour une autre auront beau hurler depuis leur siège suisse que l’on a affaire “seulement” à une pure évasion fiscale au sens strict, donc non couverte par des dispositions légales ou conventionnelles, elles devront en passer par où l’IRS le voudra, soit le chas de l’aiguille.

Sinon ce dernier service s’en prendra directement à leurs dépendances, marches, branches et possessions sises aux USA qui ne pourront qu’exploser.

La deuxième conclusion que les banques doivent tirer à toute vitesse est que l’emploi de citoyens US ou de contribuables US dans des postes sensibles (lire dans des services de fraude fiscale organisée) relève de la plus haute stupidité.

Déjà que le banquier suisse standard dans son costume mal taillé et avec sa moustache suisse alémanique à la Samuel Schmid a la trouille depuis quelques années de se poser à Kennedy-Airport ne sachant pas s’il pourra en repartir, on peut constater que l’utilisation de Birkenfeld et de ses boys par l’UBS était une imbécillité de plus.

Donc non contente d’avoir de fait réalisé la plus grosse perte de l’histoire bancaire suisse depuis plus de 50 ans, l’UBS pourra se flatter d’avoir donné le dernier coup de grâce au secret bancaire en matière fiscale sur lequel reposait une bonne partie de son know how. Know how est d’ailleurs un bien grand mot : en fait il s’agit simplement de la boucler et de saucissonner la vérité adéquatement.

Pas cher comme savoir-faire, mais qui, “once upon a time”, a rapporté gros.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kalvin Whiteoak 365 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines