Magazine Humeur

Le temps d’une rencontre avec l’autre

Publié le 11 décembre 2017 par Raymondviger

Quand l’art passe à l’action

Mélina Soucy. Dossier Communautaire

Assises sur une terrasse éphémère, une vingtaine de personnes discutent en mangeant une soupe. Certaines rient, d’autres se choquent. Duos de personnes âgées, d’enfants, d’hommes, de femmes, tous d’origines différentes, échangent. Ils sont tous différents, mais une chose les réunit. Ils ne se connaissaient tous pas avant de partager cette soupe.

Le temps d’une rencontre avec l’autre«On a créé l’événement Le temps d’une soupe, car on voulait inciter les gens à contrer la peur de l’autre, de l’étranger, de l’inconnu,» explique Annie Roy, cofondatrice de l’ATSA (Quand l’art passe à l’action), un organisme à but non lucratif (OBNL) qui dénonce les maux de la société par l’art depuis 1998.

Cet événement a pris naissance en 2015, année de l’attentat de Charlie Hebdo, de la création du groupe de pression politique la Meute et de la crise des réfugiés syriens, entre autres. «Avec les attentats, la crise des réfugiés, la suprématie blanche américaine, la montée du populisme, c’est nécessaire d’apprendre à se parler et d’apprendre à faire face à l’autre, croit l’artiste. Il faut contrer la peur de l’autre, c’est elle qui nous divise.»

L’expérience

Par une belle journée au parc Kent dans Côte-des-neiges, les piétons se font aborder par des serveurs de la terrasse créée par l’ATSA. «Ça vous dit une conversation avec un inconnu autour d’une bonne soupe?», proposent les serveurs aux curieux.

Une fois convaincus, les gens peuvent déguster leur entrée : un premier contact avec un étranger, contact où ils se présentent et choisissent la paire de chaise sur la terrasse sur laquelle ils échangeront pour les prochaines minutes. «Chaque paire de chaise est identique mais chaque paire est différente, fait remarquer Annie Roy. Comme les humains. On est tous des humains mais on est tous uniques.»

Le premier contact établi, soupe en mains et sourire nerveux aux lèvres, les nouveaux duos se font attribuer un sujet de conversation du menu créé par l’ATSA. «Que pensez-vous du 375ème de Montréal?, demande la serveuse. Est-ce un sujet qui vous convient?». Le sujet choisi, les duos d’inconnus peuvent déguster leur plat principal : la conversation accompagnée d’une soupe.

«On a travaillé l’expérience pour qu’elle soit ludique, explique Annie. C’est sous forme de restaurant, il y a des menus de conversations et la rencontre de l’autre est structurée comme un repas».

Tout bon repas se termine par un dessert. «On demande aux duos de créer une courte phrases qui représente leur rencontre, dépeint l’artiste.» Cette phrase sera ensuite immortalisée par une photo des duos. Les portraits de ces rencontres hasardeuses sont ensuite mis en ligne sur le site de l’ATSA.

Origines et avenir du projet

En 2013, Annie Roy et son partenaire de création Pierre Allard avait tenté l’expérience à Québec. «On avait seulement installé les chaises en deux longues rangées face à face, se rappelle Annie. Les gens déplaçaient les chaise pour se retrouver en groupes de connaissances et l’idée de parler avec un inconnu ne se concrétisait pas. Ça faisait en sorte que certains finissaient par s’isoler seuls ou en groupes de deux pour manger leur soupe. Ça tuait le dialogue.»

Pour remédier à ce problème, les artistes ont décidé d’imposer les groupes de deux, car cela oblige les gens à s’impliquer dans la conversation. «C’est dur de convaincre les gens de s’arrêter pour donner du temps à un parfait inconnu, démystifie l’artiste. C’est contre la logique du système, du capitalisme, de l’individualisme».

Les discussions sont souvent convenues avec les étrangers. « Ici on peut dire ce qu’on veut, il y a des idées qui s’entrechoquent, des rencontres qui se passent merveilleusement bien et d’autres moins bien, note Annie. Aller à la rencontre de l’autre c’est apprendre à faire la paix.»

Le temps d’une soupe partira en tournée mondiale dans la francophonie prochainement. L’OBNL annonce également le retour de L’État d’urgence. Créé pour la première fois en 1998 pour le cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’événement prend la forme d’un camp de réfugiés en plein centre-ville, où les artistes dénoncent une problématique sociale par année.

« Le thème de cette année, c’est les paradis fiscaux», annonce Annie. Le camp de réfugiés, où nourriture et dortoirs pour dormir accueillaient les sans-abris dans cet événement, existera toujours, pendant les 4 à 10 jours que durera l’événement.

La tournée montréalaise prend fin le 18 octobre, ne manquez pas votre chance d’aller à la rencontre de l’inconnu!

ATSA: court historique

L’ATSA forgent les esprits par leurs réalisations artistiques depuis la construction de leur Banque à Bas, une œuvre qui donnait accès à des vêtements chauds aux sans-abris en 1997. À l’origine, l’OBNL s’appelait l’Action terroriste socialement acceptable. À la suite du 11 septembre 2001, le couple de créateurs demande au Conseil des Arts s’ils devraient changer de nom. Ces derniers le leurs déconseillent, mais les artistes décident quand même de retirer le mot de leur site web.  Ils décident après quelques temps de mettre leur slogan de l’avant pour renforcer leur message pacifiste.

Depuis sa fondation, l’ATSA a réalisé plus de 40 projets interpellant la population à réfléchir et à agir sur des problématiques sociales, patrimoniales et environnementales. Leurs créations servent d’outils d’éducation populaire.

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Le temps d’une rencontre avec l’autre

À la découverte des magazines du Québec – Spécial cinéma

Le 7e art à l’honneur

Guillaume Brodeur   Dossier Cinémas films et vidéos, Vidéo dvd photo clip gratuit, Culture

24 images

temps d’une rencontre avec l’autre5 numéros par année, 72 pages

Le vrai génie se faisant trop souvent discret, 24 images va à la rencontre des artisans méconnus du 7e art. La revue porte du même coup une attention particulière aux œuvres marginalisées par les réseaux de distribution. Comme on n’arrête jamais de tourner sur la planète cinéma, une version webzine de la revue est actualisée chaque semaine sur son site internet. Quand 24 images valent beaucoup plus que 1000 mots.

Pour les curieux et les amoureux du 7e art avec un grand A.

Abonnement: www.revue24images.com / (514) 276-3344

Le cLap

Modeste parution basée à Québec, Le cLap ouvre toutes grandes ses pages au cinéma international. Descriptifs de films, critiques et entrevues, le magazine présente plus de longs métrages qu’on peut humainement en voir. Sa facture visuelle ressemble peut-être parfois à une pizza publicitaire, mais on ne fait pas un magazine gratuit sans annonceurs.

Pour les friands de cinéma en tous genres.

Disponible dans 500 points de distribution dans la région de la capitale nationale et téléchargeable à l’adresse www.clap.qc.ca.

Ciné-Bulles
cinemas-paralleles-du-quebec-films-theatre

4 numéros par année, 68 pages

Cinéma de qualité recherché. Ciné-Bulles s’attarde sur des œuvres qui passent trop souvent inaperçues. La revue s’entretient également avec des artisans de l’ombre pour mettre en lumière se qui se cache derrière la caméra; pour découvrir la science qui crée la magie. Un regard original et étoffé qui sort des sentiers battus de la grosse machine promotionnelle. Bref, le cinéma d’auteur y est à l’honneur.

Pour découvrir les perles rares du Québec et d’ailleurs.

Abonnement: www.cinemasparalleles.qc.ca / (514) 252-3021 poste 3935

Séquences

6 numéros par année, 64 pages

Chef-d’œuvre ou navet? Séquences fait le point. Des critiques aguerris y décortiquent sans complaisance les plus récentes productions cinématographiques. Du blockbuster québécois au cinéma roumain, du documentaire au film d’animation, le magazine quinquagénaire ratisse large. Le tout entrecoupé de rétrospectives, de portraits d’artistes, d’entrevues et de dossiers de fond.
Un guide de survie en prévision des longues et froides soirées d’hiver.
Abonnement: (418) 656-5040

Famous Québec

6 numéros par année, 52 pages

Consacré au cinéma grand public, Famous Québec se penche sur les méga-productions hollywoodienne tout en conservant un fort accent québécois. Sans complexe, le magazine va du tête-à-tête avec une grande comédienne locale à une chronique potin signée Anne-Marie Losique, en passant par les nouveautés en salle, DVD et primeurs à gogo.

Pour les fanas de la planète cinéma. Abonnement: [email protected]

CiNéMAS

3 numéros par année, 204 pages

Avec ses 204 pages d’analyse et de réflexion théorique, CiNéMAS est la référence académique, l’outil indispensable des scribes du milieu cinématographique. Chercheurs, passionnés et experts internationaux y réfléchissent en chœur pour élaborer différentes thématiques autour d’un art en constante mutation.
Des réflexions poussées, en anglais et en français, pour cinéphiles avertis.

Abonnement: www.revue-cinemas.umontreal.ca / (514) 343-6111 poste 3684

Sur le Net

Nouvelles «vues» sur le cinéma québécois

Comme l’indique son nom, le webzine spécialisé fait découvrir des angles peu explorés du cinéma québécois. Nouvelles «vues» est l’œuvre d’universitaires chevronnés qui n’hésitent pas à donner des coups de gueule en éditorial. Le public peut aussi s’y exprimer, en anglais ou en français, en soumettant des articles à la rédaction. Nouvelles «vues» sur le cinéma québécois fait partie du regroupement de sites universitaires internationaux www.cadrage.net.

Le cyber-rendez-vous de ceux qui font avancer la réflexion sur notre cinéma national.

Abonnement: gratuit à l’adresse www.cinema-quebecois.net

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